Belgique – Lundi 04/05/2020 – energiesdelamer.eu – Faute de flexibilité, les centrales nucléaires obligent les parcs éoliens en mer à réduire régulièrement leur production d’énergie, selon la Belgian Offshore Platform (BOP).

Dans une lettre ouverte, aux «dirigeants et experts en énergie de la Belgique» Jean-Jacques Delmée, le CEO d’Eneco a dénoncé mardi dernier 28 avril, la surabondance d’électricité nucléaire qui a obligé le fournisseur d’énergie néerlandais à mettre à l’arrêt une grande partie de ses 104 éoliennes «faute d’une volonté claire de moduler ou de mettre à l’arrêt les centrales nucléaires ».

Le nombre de jours avec des prix négatifs sur le marché de gros de l’électricité a augmenté depuis le début de la crise. Il y a en effet moins de demande alors que « l’offre est abondante grâce au soleil, au vent et aux centrales nucléaires ».

Par conséquent, les parcs éoliens en mer sont régulièrement mis au ralenti depuis la mi-mars. Les éoliennes offshore peuvent ainsi être complètement mises à l’arrêt en quelques minutes.

Selon la Belgian Offshore Platform** présidée par Jaak Rutten – invitée le 29 avril par la Commission Energie et Climat, mentionne « il y a un ajustement de plus en plus fréquent » d’environ 500 MW, soit environ un tiers de la capacité installée. Le lundi de Pâques, plus de la moitié (900 MW) de la capacité de production a même été temporairement arrêtée. Selon les chiffres du secteur, la perte de production sur une période de six semaines se situe entre 4,65 et 17,5 %.

La demande de déconnexion peut provenir du gestionnaire du réseau à haute tension Elia, afin de maintenir l’équilibre du réseau, ou de l’acheteur d’électricité en cas de prix négatifs, si le contrat le stipule.

Les propriétaires d’éoliennes font remarquer que, pendant que leurs infrastructures doivent être arrêtées, les centrales nucléaires continuent par contre de fonctionner à plein régime. « C’est en contradiction avec la transition énergétique. Les centrales nucléaires non flexibles y font obstacle », estime Annemie Vermeylen, secrétaire générale de la Belgian Offshore Platform.

Le secteur craint qu’il y ait une tendance à opter pour le nucléaire, au détriment des énergies renouvelables. Cette situation se justifie d’un point de vue technique: si l’électricité produite n’est pas consommée, le trop-plein risque de compromettre l’équilibre du réseau.

Engie Electrabel, l’exploitant des centrales nucléaires, a déjà récemment souligné avoir arrêté les centrales au gaz et précisé que la modulation des centrales nucléaires est techniquement impossible dans les circonstances actuelles. Un phénomène qui s’explique surtout par les températures douces, le soleil, le vent et la production des centrales à charbon allemandes.

Le député fédéral écologiste Samuel Cogolati a relayé ces interpellations en commission de l’Énergie, de l’Environnement et du Climat. Pour donner confiance aux investisseurs dans le renouvelable, «il faut allier flexibilité et options de stockage de l’électricité verte et, encore augmenter la production éolienne, en mer du Nord. Au lieu des 4 GW d’offshore, nous devons également être plus ambitieux et accélérer la transition et tendre vers 6 GW d’ici 2030.

Au niveau européen, le Green Deal met 1000 milliards € dans la transition et exclut d’ailleurs le nucléaire. Il est urgent de faire toute la clarté en Belgique: sortir du nucléaire comme prévu et investir dans les énergies durables et renouvelables…, poursuit Samuel Cogolati. La CREG, le régulateur du marché au niveau fédéral, a également un vrai rôle à jouer pour veiller à ce que le marché donne la priorité aux énergies les moins polluantes et veille aux intérêts des consommateurs », conclut Samuel Cogolati.

Sources : BOP, Ecolo, ENECO, Engie, Forum Nucléaire, presse belge.

 

 

Points de repère

En Belgique, l’éolien offshore représente, en 2019, 1.556 MW de capacité installée en mer du Nord. À l’horizon 2020, il atteindra une puissance installée de 2.262 MW et représentera 10 % de la demande totale en électricité, soit une moyenne de 8 TWh de production par an. Le développement de l’industrie éolienne offshore apporte également à la Belgique de nombreux avantages macroéconomiques qui peuvent équilibrer le coût du soutien : 1 milliard de PIB supplémentaire par an, la création d’environ 16.000 emplois et une amélioration de la balance commerciale grâce à la réduction des importations d’électricité et à l’exportation de services et de biens des entreprises belges actives dans le secteur de l’éolien offshore. La Belgian Offshore Platform** représente les investisseurs et propriétaires des parcs éoliens en mer du Nord.

 

04/03/2020 – Selon les sources de la Belgian Offshore Platform, les tempêtes de février qui ont sévi en mer du Nord ont participé à l’établissement d’un record de production d’énergie par l’éolien en mer.

 

18/03/2020 – Coronavirus : les centrales nucléaires belges continuent à être exploitées en toute sûreté et ce, en toutes circonstances. Source : Forum Nucléaire.

 

07/01/2020 – Les chiffres placent la Belgique dans le peloton de tête des pays les plus actifs au monde dans l’éolien offshore… La production est passée de 3.408 à 4.700 GWh.

 

25/11/2019 – Eneco racheté par le consortium japonais mené par Mitsubishi Corporation …

 


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