France – Jeudi 23/04/2020 – energiesdelamer.eu.

Le groupe VALOREM est engagé depuis sa création dans les énergies renouvelables. Pionnier dans de nombreux domaines tels que le financement participatif ou l’insertion sociale sur ses chantiers, VALOREM a également été pionnier en signant il y a bientôt un an, avec Enercoop et Hydronext, un contrat d’agrégation d’envergure sur un format tripartite. 

 

Dans la période difficile de Covid-19, pensez-vous que les acteurs des EMR pouvaient encore influencer les décisions qui ont été prises pour la PPE ?

L’ITV a été donnée à energiesdelamer.eu avant que le décret sur la PPE soit publié au JO ce jeudi 23/04/2020.

 

 

Grand acteur des bureaux d’études producteurs d’énergies renouvelables indépendant, Jean-Yves Grandidier (JYG) a fondé Valorem il y a 25 ans à Bègles et a co-fondé France Energie Eolienne, association qu’il aime à rappeler, « porte-parole de la filière éolienne en France ».

Quelles seront les leçons à tirer du Covid-19 pour les énergies renouvelables et notamment les EMR ?

JYG – Les semaines exceptionnelles que nous traversons par l’épidémie de Covid-19 permettent de voir en vraie grandeur ce que va être le marché à l’horizon 2030. Mais il y aura un impact de la crise sur les EMR. Nous y reviendrons.

Pour les EMR, il y a deux points à prendre en compte : l’axe donné par la PPE et leur rôle dans la relance post Covid-19. Soyons clairs, la consultation sur la PPE s’est achevée, et aujourd’hui, il n’était pas réaliste de penser pouvoir modifier encore les décisions quasiment acquises.

Pour l’offshore éolien, il y a une amélioration, la ministre a parlé de près d’un gigawatt par an sur 2019-2023, ce qui fait 4 GW au total lancés d’ici à 2023. A partir de 2024, la trajectoire légale est d’1 GW attribué par an. Dans le scénario, présenté dans le cahier d’acteurs VALOREM publié en juin 2018 pour le débat public sur la PPE, c’était 1,5 GW qu’il aurait fallu attribuer par an.

Il est regrettable, alors qu’il y a autant d’espace maritime autour des côtes françaises, que l’on n’aille pas plus vite.

D’autre part, sur la relance, il faut transformer l’essai pour réduire les délais d’attribution des projets, passer de 10 ans à 5 ou 6 ans. Nos propositions vont dans ce sens. En regardant les projets de parcs éoliens en cours (les six qui ont été lancés en 2011 et 2013), cela aura pris plus de 10 ans pour les développer et les construire.

S’il reste des choses à faire en faveur des EMR c’est sur deux axes : Préparer des mesures d’urgence, et deuxièmement préparer, pour 2023 (étape de révision de la PPE) des mesures de moyen terme.

Quelles mesures d’urgence ?

JYG – D’abord, une mesure simple : déployer des bouées Lidar.. Sur « Bretagne Sud » par exemple, c’est « en cours », en revanche pour la Normandie, qui est une vaste zone, Météo France attend le bilan de la Commission particulière du débat public (CPDP) de Normandie* qui vient d’être suspendue momentanément, pour déployer un ou deux Lidars.

La profession, et là, c’est comme administrateur de la FEE (France énergie éolienne) que je m’exprime, souhaiterait pouvoir procéder à ces lancements de Lidar en même temps que les étapes de participation du public pour gagner du temps, sans attendre les échéances des CPDP, et sans pour autant préjuger des conclusions du débat public, car il s’agit de simples mesures de vent, sur une façade qui présente un potentiel long terme sur l’éolien en mer. Cela va être fait de cette manière en Bretagne Sud.

La deuxième mesure d’urgence, c’est sur Oléron. Les études ont été faites, il y a deux ans, la procédure actuelle veut que le ministère saisisse la CNDP (Commission nationale du débat public) pour décider soit, d’une concertation avec les garants, soit de désigner un débat public avec la CPDP, soit de ne rien lancer de plus. C’est cette dernière option que nous privilégions, évidement dans un souci d’efficacité et pour faire avancer le projet, déjà largement accepté localement.

La troisième mesure à court terme concerne la numérisation accrue des débats publics pour gagner du temps, dans ce contexte de confinement ou post-confinement. Il faut pouvoir démarrer le plus rapidement possible, l’objectif étant de produire le plus vite possible. La CNDP a refusé cette numérisation invoquant le risque de « fracture numérique ». Invoquer ce risque est très étonnant alors que le public est très largement connecté et privilégie d’ailleurs ce mode de communication aux réunions physiques, spécialement en temps de confinement.

 

EDM : Et à moyen terme, c’est-à-dire pour être prêt en 2023 donc ?

JYG – D’abord, il faut réussir à raccourcir encore les délais de recours. Aujourd’hui, les recours passent par la Cour d’appel, puis remontent au Conseil d’Etat, au total, cela prend trois à quatre ans. Nous demandons de saisir, en premier et dernier ressort le Conseil d’Etat, dans la mesure où tous les projets en appel ont fait l’objet de pourvois en cassation, devant le Conseil d’Etat, qui doit trancher. Par ailleurs, entre la CPDP, la levée des risques, la procédure de dialogue concurrentiel avec son appel à candidatures et sa présélection, puis ensuite la période de réponse à l’appel d’offre proprement dit et pour finir le traitement des offres et la sélection du candidat retenu,  il se passe six mois à un an à chaque étape, soit plus de trois ans au total jusqu’à  la sélection du lauréat.. Aujourd’hui, les procédures sont posées séquentiellement, il faudrait qu’elles puissent se faire en parallèle.

La deuxième mesure serait d’accorder les contrats sur le cycle de vie des projets plutôt que 20 ans, ce qui ferait encore baisser les tarifs (les lissant sur la durée). L’offshore est en effet doté aujourd’hui de turbines qui ont cette capacité à durer 25 ans ou plus. En outre l’éolien offshore produit près de la moitié de l’année (4 000 heures), en plus au bon moment, c’est-à-dire quand on a besoin du courant, en hiver. Il faut donc le favoriser.

Enfin, la troisième mesure serait d’accroître le nombre d’ETP au sein de la DGEC (Direction générale de l’énergie et du climat) au ministère. Il n’est pas concevable qu’il n’y ait que 5-6 personnes pour traiter tous ces dossiers EMR, là où d’autres pays emploient plusieurs dizaines d’ETP, en interne et/ou en externe.

Comment Valorem est-il impliqué dans les projets EMR ? Allez-vous participer aux appels d’offres à venir ? Dans l’éolien posé, le flottant, voire le solaire flottant ?

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JYG – VALOREM se pose clairement comme prestataire de service sur les EMR via sa marque VALOREM Marine Solutions. Ces prestations sont menées par différentes sociétés.

VALEMO intervient auprès d’utilities comme EDF Renouvelables et ses partenaires sur le mât de Fécamp, d’EOLFI sur l’ingénierie de maintenance de la ferme de Groix-Belle, ou encore auprès de turbiniers comme GE ou encore Eolink. Un positionnement plus atypique de VALEMO est d’être associé à GEPS TECHNO au sein de la société AKROCEAN qui fournit des données météo-océaniques notamment en Australie, au Danemark ainsi qu’en France pour le dé-risquage des projets qui feront l’objet d’appels d’offres. A noter également le travail du bureau d’études de VALOREM qui a accompagné GE pour obtenir le permitting de leur Haliade-X de 12MX à Cherbourg puis la mise en place du mât de mesure de 135m à Rotterdam, destiné à certifier la courbe de puissance de cette éolienne, la plus puissance du monde à cette date.

Dans l’éolien offshore, nous devons être le groupe qui a le plus de personnel bénéficiant d’une certification de formation à la survie en mer GWO avec 12 collègues qualifiés.

Sur le solaire flottant, bien entendu nous allons être présents. Pour l’heure ce sera plutôt sur la partie « terrestre ».

Points de repère

Pionnier de la filière et engagé depuis sa création en 1994, le siège de Valorem est toujours à Bègles en Nouvelle-Aquitaine. A l’époque Noël Mamère était le maire de Bègles.

Ici à télécharger les deux cahiers d’acteurs auxquels VALOREM a contribué dans le cadre du Débat Public pour la Programmation Pluriannuelle de l’Energie :

1. Le cahier d’acteur VALOREM :

Les résultats du scénario « Watt renforcé par les EnR » qui est présenté dans ce cahier sont basés sur un modèle de prévision partant de la réalité de la production et de la consommation électrique de 2012 où on a adapté la production de l’éolien, pour tenir compte des évolutions techno- logiques, flexibilisé celle du solaire PV et fait évoluer la consommation électrique dans le sens d’une plus grande efficacité et flexibilité.

2. Le cahier d’acteur du cabinet de conseil Esper :

Ce cahier détaille et fait la démonstration sur le nucléaire des chiffres présentés dans le cahier d’acteurs VALOREM.  Philippe LAVILLE qui dirige le cabinet conseil Esper avait demandé à Jean-Yves Grandidier de participer à sa contribution.

26/11/2019 – Akrocean a signé un contrat avec Star of the South, le projet de parc éolien en mer en Australie lors de WindEurope à Copenhague.

11/02/2020 – Akrocean remporte un nouveau contrat à l’export auprès d’ENERGINET “ le gestionnaire de réseau de transport danois de gaz et d’électricité.


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