France – Mardi 21/01/2020 – energiesdelamer.eu. Près d’un an jour pour jour après une première version-bis de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) dont elles pâtissaient largement, les énergies marines retrouvent une place dans la version mise à consultation présentée hier 20 janvier 2020.

 

 

Un retour concrétisé en détail dans les quelques 400 pages du document proposé à la sagacité du public. Et un retour favorisant l’éolien offshore (posé et flottant) qui se fait en défaveur de l’éolien terrestre (mais les déclarations la semaine dernière du Président de la République estimant qu’il n’y avait pas un grand avenir en la matière le laissait présager), ce qui ne devrait pas satisfaire la profession.

 

L’éolien offshore toujours favorisé

 

Dans la synthèse du document, le gouvernement signale que « les énergies marines apporteront un complément important, d’autant que leur disponibilité (> 4000 h/an) permettra de stabiliser le réseau électrique, en particulier dans la péninsule bretonne ». Ce qui place clairement l’éolien en mer posé comme « l’énergie marine privilégiée ».

 

Et le document repart sur les appels d’offres déjà lancés : « Les 6 premiers projets éoliens en mer, qui ont fait l’objet d’une renégociation, seront tous opérationnels au début de la 2ème période de la PPE. Le 7e projet éolien en mer, attribué en juin 2019, sera opérationnel à la fin de la 2ème période de la PPE ». En outre s’y ajoute 1 GW à lancer en 2020, en Manche Est et en mer du Nord (avec un rpix cible de 60 euros/MWh). Et l’éolien flottant largement absent de la mouture de janvier 2019 revient en scène. Et Oléron, pourrait être attribué

 

« En capitalisant sur la filière industrielle ainsi créée, 3 appels d’offres posés et 3 appels d’offres flottants totalisant 3,75 GW, seront lancés dans la première période de la PPE. Les champs flottants en Bretagne et en Méditerranée seront des premières mondiales permettant de faire de la France un leader dans ces technologies au potentiel de marché très important. »

En Bretagne Sud, ce sera en 2021, avec 250 MW prévus (avec un prix cible de 120 euros/MWh), et en Méditerranée, ce sera pour 2022, avec deux fois 250 MW (prix cible de 110 euros/MWh). Du coup, en 2021 et 2022, les appels d’offres sur le posé retombent à 500 MW à 1 000 MW, mais revient sur le tapis la possibilité de mettre en place le parc oléronnais, qui était exclus de la dernière version de la PPE.

En matière d’éolien flottant, le Gouvernement vise à intégrer « la perspective d’une extension de ces premiers parcs éoliens flottants, à partir de 2024 dans la seconde période de la PPE, avec un raccordement mutualisé. » RTE, le gestionnaire de transport d’électricité chargé des raccordements sera ainsi mis à contribution.

 

Au final, cependant, avec 1 GW de plus en 2023 et un GW par an à partir de 2024, l’objectif global est peu modifié par rapport à la version 2019.

 

Toujours pas d’hydrolien à court terme

En revanche l’hydrolien, qui apparait dans la document avec les avancées des installations pilote françaises, n’est toujours pas soutenu financièrement/ Le document de consultation est clair : « Le Gouvernement considère que les conditions pour le lancement d’un appel d’offres commercial ne sont pas réunies et n’en prévoit donc pas dans la période couverte par la Programmation pluriannuelle de l’énergie. Le Gouvernement suivra attentivement les projets de démonstrateurs qui seraient poursuivis, ainsi que l’évolution des performances de la filière dans les prochaines années ».

Néanmoins, pour certains projets (petits parcs), l’hydrolien pourra entrer dans la catégorie hydraulique.

 

Les autres énergies marines remises à plus tard aussi

Le document de consultation évoque les autres énergies marines, il faut d’en réjouir, mais c’est surtout pour remettre ces dernières sur le long terme…

 

« Concernant l’énergie houlomotrice, la filière est toujours au stade de la démonstration. Il n’existe pas à ce sujet d’estimation fiable de potentiel technique exploitable compte tenu de la maturité de la filière. Concernant l’énergie marémotrice, la France est aujourd’hui un des pays pionniers dans cette technologie avec l’usine de la Rance, mais son développement n’est pas envisagé à court terme, notamment au regard des enjeux environnementaux importants présentés par cette technologie sur de nouveaux sites. Concernant l’énergie thermique des mers, le gisement potentiel est principalement localisé dans les départements d’Outre-mer où les gradients de températures entre les eaux de surface chaudes et les eaux froides en profondeur sont plus importants qu’en métropole. »

 

Le tout est ainsi renvoyé à la recherche. En la matière, le gouvernement signale que : « L’Union européenne mobilise des moyens importants pour la R&D énergétique, en particulier à travers le programme Horizon 2020 (H2020) : un budget de 5 931 millions d’euros a été alloué à la recherche sur l’énergie (hors nucléaire) pour la période 2014-2020. Cet effort significatif du soutien à la R&D pour les nouvelles technologies de l’énergie va se poursuivre dans le cadre du futur programme Horizon Europe qui prévoit notamment d’allouer 15 Mds€ au cluster 4 énergie-climat-transport.

 

La France contribue à H2020 à hauteur de sa contribution au budget de l’Union, soit environ 16 %. L’augmentation du taux de retour des crédits vers les projets portés par des acteurs français (qui se situe aux alentours de 10 % depuis plusieurs années) constitue donc un enjeu important. » Enfin, la PPE rappelle qu’un milliard par an est alloué à la recherche sur l’énergie en France.

 

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