France – 23/03/2022 – energiesdelamer.eu. mis à jour le 24/03/2022 14h – « Face à l’aggravation du conflit » mené par le gouvernement de Vladimir Poutine en Ukraine et à la veille de l’intervention de Volodymyr Zelenski, président ukrainien qui va s’exprimer aujourd’hui 23 mars, à 15 heures, en visioconférence devant le Sénat et l’Assemblée Nationale. Il doit également intervenir devant les membres de l’OTAN. Hier, il est intervenu dans le Parlement italien dont le pays est un grand importateur d’énergies fossiles russes.

TotalEnergies cède.

La Russie est vitale pour le groupe français. C’est sa plus grosse filiale, devant la Norvège, le Nigeria ou encore l’Angola. À elle seule, elle concentre un quart des réserves de TotalEnergies en hydrocarbures. TotalEnergies a fait savoir mardi par un communiqué de presse qu’il arrêterait tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes « au plus tard à la fin de 2022 », alors même que l’Union européenne n’a pas imposé d’embargo sur l’or noir. Le groupe s’engage à la « suspension progressive de ses activités » en Russie.

TotalEnergies a donc annoncé qu’il cesserait d’acheter du pétrole et des produits pétroliers russes d’ici à la fin de l’année 2022. Mais le groupe ne cédera ses participations dans ses actifs gaziers, hautement stratégiques.

Les pressions contre TotalEnergies

Lundi 21 mars, les associations Les amis de la Terre, Alternatiba et le collectif Action Non-Violente COP21, ont mené une action au sein du siège de TotalEnergies à La Défense pour dénoncer la poursuite des activités de l’entreprise en Russie malgré la guerre en Ukraine. Yannick Jadot, candidat à la présidentielle avait accusé l’entreprise de « complicité de crimes de guerre ».

Le 11 mars dernier, Reuters avait révélé la position de l’investisseur activiste australien « Clearway Capital » qui avait adressé une lettre au conseil d’administration de TotalEnergies appelant le groupe à cesser ses activités en Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine, ou bien de soumettre cette proposition au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale. Gianluca Ferrari, le fondateur de Clearway Capital, avait déclaré dans une lettre consultée par Reuters qu’il exhortait le conseil d’administration à s’engager immédiatement à quitter la Russie.

« Nous pensons qu’il y a une vague de soutien parmi la base d’actionnaires de la société pour une action décisive de TotalEnergies », avait déclaré Gianluca Ferrari à Reuters interrogé sur cette décision. Plus précisément, en plus d’arrêter tous les achats d’hydrocarbures russes sur le marché au comptant, la lettre de Clearway lui demandait de supprimer progressivement les contrats d’achat existants et d’élaborer un plan pour mettre fin à toutes les opérations et tous les contrats « dès que possible ».

Cette publication était la première campagne publique d’un fonds d’investissement appelant une entreprise leader à réagir à l’invasion de l’Ukraine par le gouvernement Russie et intervient alors que de nombreux rivaux pétroliers et gaziers de TotalEnergies, dont BP et Shell, ont mis en place des plans pour vendre leurs opérations dans le pays, amassant des milliards de dollars en pertes.

TotalEnergies a interrompu les nouveaux investissements en Russie et suspendu le commerce du pétrole russe, mais n’a pas réussi à sortir du pays, qui représente 24% de ses réserves prouvées et comprend une participation dans le producteur de gaz Novatek.

POINTS DE REPÈRE

TotalEnergies et la Russie – Après l’intervention de Bruno Le Maire mardi 1er mars sur France Info, Patrick Pouyanné, président de TotalEnergies a condamné publiquement l’agression militaire de Vladimir Poutine en Ukraine.

Projet de TotalEnergies dans l’Arctique russe

Yamal LNG, est un gisement de gaz et de condensats de South Tambey dans lequel TotalEnergies détient 20%. Il a démarré en 2017 aux côtés de Novatek (50,1 %), CNPC (20 %) et Silk Road Fund (9,9 %). C’est l’un des projets de GNL parmi les plus grands et les plus complexes au monde, et fait également partie des plus compétitifs, car bénéficiant des immenses ressources gazières à terre de la péninsule de Yamal en Russie. En 2020, Yamal LNG a produit 18,8 millions de tonnes de GNL, un volume supérieur de 14 % – 2,3 millions de tonnes – par rapport la capacité totale prévue des trois trains. 255 méthaniers (18,6 millions de tonnes de GNL) et 24 cargaisons de condensats de gaz stables (1 million de tonnes) ont été expédiés vers les marchés internationaux (Source TotalEnergies).

TotalEnergies dans la tourmente


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