France – 23/03/2022 – energiesdelamer.eu. Formation, recherche, partenariats avec les entreprises, création de start-ups… L’école d’ingénieurs brestoise multiplie les initiatives autour des énergies marines renouvelables.

« L’esprit grand large ». C’est ainsi que se présente l’Ensta-Bretagne (École nationale supérieure des techniques avancées). Elle est l’une des trois écoles d’ingénieurs, avec Polytechnique et l’École navale, placées sous la tutelle de la DGA (Direction générale de l’armement) – et donc du ministère des Armées. Ce qui ne l’empêche pas de déployer ses activités bien au-delà du seul secteur de la défense. Et de s’intéresser particulièrement aux énergies marines, sous différents angles. L’Ensta-Bretagne entend être « une école de référence pour l’innovation, à la fois dans le maritime en général, la défense et les hautes technologies ».

Elle dispose en effet d’expertises solides dans l’hydrographie et l’océanographie, les systèmes d’observation, la robotique autonome, la modélisation, l’architecture navale et offshore… Autant de compétences qui peuvent trouver des applications dans le domaine énergétique – par exemple pour la conception et/ou le pilotage d’éoliennes en mer, pour le stockage d’énergie, pour l’installation et l’arrimage d’équipements de grandes dimensions en milieu marin.

Résultat, l’école est l’une des plus impliquées dans les énergies marines renouvelables – à la fois par son offre de formation, ses activités de recherche ou ses collaborations avec les entreprises.

Les EMR omni-présentes

La formation, d’abord. L’Ensta-Bretagne est l’un des « piliers » du mastère spécialisé « Expert EMR ». Créé il y a une dizaine d’années en partenariat avec IMT Atlantique et l’École navale, en lien avec l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), ce programme de haut niveau, unique en France, a déjà formé une bonne centaine de praticiens, qui opèrent aussi bien dans les grands groupes que dans les PME du secteur. Il apporte ainsi une contribution majeure à l’essor de la filière EMR dans l’Hexagone.

Un autre mastère spécialisé (MS) de l’école offre de nombreuses connexions avec les EMR : le MS « Management de projets maritimes », qui propose désormais une spécialité « Maintien en conditions opérationnelles » (MCO), laquelle débouche directement sur des emplois aussi bien dans la maintenance des navires que dans les installations éoliennes offshore ou… les plateformes pétrolières. « Nous sommes en train de renforcer la dimension EMR de ce programme, notamment avec des éclairages sur la gestion de projet ou sur les structures allant en mer », indique Jean-Yves Pradillon, enseignant-chercheur et responsable EMR à l’école. Cette année, 8 de nos étudiants sont partis à l’Ecole navale pour la partie MCO. »

Une large part des formations dispensées à l’école touchent ainsi, d’une façon ou d’une autre, aux EMR. C’est le cas du master en hydrographie marine, qui offre des débouchés aussi bien dans l’industrie portuaire et la construction côtière que dans la production d’énergies marines offshore, les services hydrographiques ou les études environnementales et océanographiques. De son côté, le master en génie maritime vise à former des architectes navals, capables de concevoir des plate-formes navales et offshores innovantes.

Modélisation sous-marine et comportement des éoliennes en mer

Même tendance pour les activités de recherche de l’école : les problématiques liées aux énergies marines y sont de plus en plus présentes. L’Ensta-Bretagne participe ainsi, avec divers partenaires (académiques ou industriels), aux travaux sur trois thématiques clés :

  •  la modélisation des espaces sous-marins pouvant accueillir des systèmes EMR ;
  •  les systèmes d’observation et de surveillance sous-marins des installations ;
  •  le comportement mécanique en mer des plateformes d’éolienne offshore (posées ou flottantes), des hydroliennes et des câbles sous-marins.

Enfin, l’école multiplie les collaborations avec les industriels autour des questions qui intéressent les EMR. Elle pilote par exemple la chaire industrielle « Self Heating », qui cherche à prédire la tenue en service des systèmes aériens et navals. Elle a également mis sur pied, avec Naval Group, le laboratoire Gustave Zédé, créé en 2015, qui planche sur la fatigue des matériaux et des structures navales.

« Nous travaillons régulièrement avec les acteurs des EMR sur différents projets », souligne Jean-Yves Pradillon. L’école a ainsi participé à des études sur la stratification des pales d’éolienne, sur un composite pour turbine d’hydrolienne pour le milieu fluvial et marin (pour l’entreprise Guinard Énergies Nouvelles), ou encore sur une solution de collage industriel (Induscol) capable de résister à de fortes contraintes.

A noter encore que l’école dispose d’un incubateur, ENSTARTUPS, ouvert aux porteurs de projet. Il héberge notamment la start-up EHM hydrogène, qui développe un moteur à hydrogène pour véhicules d’occasion.

Cette ouverture sur les EMR, demandée par les entreprises partenaires comme par les élèves eux-mêmes, tend d’ailleurs à se renforcer au fil des ans. Résultat, si les ingénieurs pour l’armement représentent environ 15 % des débouchés, de plus en plus de diplômés de l’école se tournent aujourd’hui dans les EMR. Olivier Giusti, par exemple, est l’un des fondateurs de Blue Fins, une start-up qui développe un hydrofoil inspiré des nageoires de baleine pour réduire la consommation de carburant des navires.

« On assiste aujourd’hui à l’éclosion d’une multitude de projets, souvent passionnants, autour des EMR, constate Jean-Yves Pradillon. Dans ce domaine, il existe de nombreux verrous technologiques à faire sauter. Le champ de possibles est très ouvert. C’est un magnifique terrain de jeu pour les ingénieurs. »

Partie 2 : Une école très présente dans la recherche appliquée sur les EMR partie 2/2

POINTS DE REPÈRE

D’autres formations traitant des EMR

Les cursus spécialisés de haut niveau spécifiquement dédiés aux énergies marines renouvelables ne sont pas légion dans l’Hexagone. Outre le MS « Expert EMR » de l’Ensta-Bretagne/UBO/École Navale, on en retiendra trois :

-le MS « Ingénierie marine et éolien offshore » (IMEO) à l’École Centrale Marseille ;

-le master « Maintenance structurelle basée sur la fiabilité pour les énergies marines renouvelables », à l’Université de Nantes ;

-le Master Erasmus Mundus « Renewable Energy in the Marine Environment », co-accrédité par Centrale Nantes, avec Norwegian University (NTNU), Strathclyde University et Universidad del Pais Vasco (UPV).

Plusieurs cursus spécialisés abordent aussi la question, mais souvent avec une approche plus large :

-MS « Energies renouvelables » à l’École des Mines-Paristech ;

-MS « Smart Port & Marine Environment Management », à l’Esitc-Caen (École supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction) ;

-Master européen « Énergies Renouvelables », proposé par le consortium Eurec ;

-MS « Energies renouvelables/Technologies et entrepreneuriat », à l’École Polytechnique ;

-MS « Energies renouvelables et leurs systèmes de production », à l’École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) ;

-MSc « Sustainable Energy Futures » à l’ECE (Groupe Inseec) ;

-MS « Manager en gestion des énergies nouvelles » à l’École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), avec HEI.

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