ISRAEL 22/01/08 – Selon le dernier bulletin de l’ambassade de France en Israel, le professeur Dan Zaslavsky du département d’ingénierie agricole du Technion (Israel Institute of Technology), présente une nouvelle mouture de sa célèbre  » Tour d’énergie  » déjà décrite à trois reprises dans des bulletins précédents. Récapitulons : un premier daté Novembre 2003 dans la rubrique Australie-Chine avec photo de prototype (cf. notre photo) ; un second daté Janvier 2004 sous le titre  » Projet d’une  » Energy tower  » financée par des Francais), un troisième daté Novembre 2006 sous le titre  » Couchée à flanc de montagne, la tour solaire est plus efficace « . Notons que cette tour avait déjà été décrite aussi dans un article du journal Le Monde daté du 4/09/2002 sous la signature Frédéric Therin mais avec une paternité différente. Comme celles présentées depuis 5 ans, celle d’aujourd’hui est une tour haute de 1000 mètres (!) située de préférence dans un endroit chaud et sec. Ce qui qui fait la différence entre les projets de 2002, 2003, 2004 et 2006, ce n’est pas le concept (celui d’une tour solaire fonctionnant sur le principe de convection) mais la matière première employée pour produire l’énergie. Jusque là, il s’agissait d’air, aujourd’hui il s’agit d’eau de mer. L’eau de mer serait utilisée pour refroidir l’air au sommet de la tour ; l’air plus frais redescendrait en prenant assez de vitesse pour actionner une turbine située à la base de la tour. Effectivement, pourquoi pas ? Le bulletin de l’ambassade de France annonce aujourd’hui que  » Les chercheurs du Technion travaillent sur ce projet depuis 1983  » et qu’il a mobilisé 150 professeurs, ingénieurs, doctorants et jusqu’à la Compagnie israélienne d’électricité. Le bulletin affirme que  » la phase de développement est terminée et que l’édifice est viable, (…) et qu’il pourrait être couplé à des usines de désalinisation ou de production de biocarburants avec un coût d’exploitation estimé à 2,5 cents du kW/h  » c’est-à-dire plus bas que le prix de l’électricité aujourd’hui en Israël. Pourquoi pas ! Mais deux petites questions techniques simples se posent, dont les réponses – si elles étaient positives – pourraient à elles seules avoir valeur de scoop absolu ! Question 1 : a-t-on jamais construit une tour de 1000 mètres de hauteur sur cette planète ? Le plus haut édifice humain, en cours d’achèvement à ce jour, est la tour Burj Dubai dont la hauteur est encore tenue secrète mais estimée à 705 m. hors antennes, 807 m. avec antennes, flèche et accessoires divers ! Elle est précédée par la tour Tapei 101 du cabinet CY Lee & Partners Architects achevée en 2004 qui culmine à 508 m. et doit de tenir debout à une boule de stabilisation en acier de 660 tonnes, installée au sommet ! Question 2 : peut-on construire une, voir des tour(s) de 1000 m de hauteur ? Sans doute un jour cela arrivera-t-il… mais, dans notre cas, sachant, entre autres contraintes, que le vent produirait des déplacements de 10 m. d’amplitude au sommet d’une tour de 1000 m., quel système de stabilisation serait compatible avec une fonction qui place une turbine au bas de la tour ? Et encore n’avons-nous pas évoqué les contraintes spéciales liées à l’environnement maritime très corrosif… et le coût d’un tel édifice. De nombreux observateurs se posent la question de savoir comment ce projet qui n’a jamais été viable dans le désert avec de l’air pourrait le devenir aujourd’hui avec de l’eau de mer, en bord de mer, à de telles hauteurs et avec des contraintes de corrosion que l’on a déjà du mal à maîtriser sur de simples mâts d’éoliennes ? Cela reste un mystère… aussi épais que celui de la tour de Babel,  » une tour dont le sommet pénètre les cieux  » selon la traduction de la Bible de Jérusalem (Genèse, chap. 11, versets 1-9)… mais pourquoi pas ?
Article: Francis Rousseau
Photo : 1. prototype de 2003 de la Tour d’énergie / 2. Construction de la tour Burj Dubai ©technoscience.net.


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