COPENHAGUE – 20/12/07 – La laitue de mer (Ulva lactuca), fait partie de la catégorie des grandes algues. Consommable crue ou cruite, mais surtout utilisée comme fertilisant, sa belle couleur verte tendre ne peut pas laisser supposer qu’elle pousse particulièrement vite et bien sur les milieux côtiers pollués par des rejets organiques ; elle semble en effet se plaire particulièrement en compagnie des composés soufrés et nitrés qui résultent de leur décomposition. C’est dans le but de supprimer facilement les mauvaises odeurs et relancer l’oxygénation des zones polluées que les chercheurs Danois ont commencé à s’intéresser à Ulva Lactuca. La course aux biocarburants aidant, les Danois ont exploré les entrailles de la laitue et ont constaté que cette algue était plus riche que le blé en sucre, matière première requise pour la synthèse de l’éthanol. Le Danemark possédant plus de côtes que de champs cultivables et la production de blé n’étant pas à priori son point fort, le calcul prospectif a été vite fait. D’autant que cette laitue décidément très sympathique a la faculté de doubler son poids tous les trois jours, produisant une biomasse considérable sans apport d’eau. L’intérêt est évident. Selon les calculs danois alors que, poussée au maximum, la production de céréales ne dépasse pas dix tonnes à l’hectare, il serait possible, d’atteindre entre 200 à 500 tonnes avec la laitue de mer. Pour son éventuelle future propre production, le Danemark envisage une potentialité de 80 à 100 tonnes. Cette salade, qui est une grande algue (comme le kelp par exemple) et non pas une microalgue, vient donc focaliser un peu plus l’intérêt des chercheurs sur le biocarburant issu des énergies de la mer, visiblement plus avantageux à produire que le biocarburant terrestre autant d’un point de vue environnemental qu’économique. Des organisations écologiques s’inquiètent déjà cependant de la future exploitation de cette biomasse ; elles mettent l’accent sur le fait que cette biomasse ne devra pas être transférée au seul profit des humains, mais qu’il faudra savoir préserver ce qu’elle est naturellement, c’est-à-dire un aliment pour de nombreuses espèces marines et le garant de la biodiversité du milieu marin.
Francis Rousseau


Publicités Google :