France – 07/06/2023 – energiesdelamer.eu.

Parmi les 19 colloques organisés par Nantes Université, la Chaire Maritime a présenté lors de la journée, les recherches et actions en cours sur le thème « Dynamique des activités humaines en mer et planification de l’espace maritime ».

Dans ce contexte d’un partage croissant de l’espace maritime entre différents usagers, la planification stratégique des espaces maritimes est devenue un vrai enjeu de société et de connaissances. La Chaire Maritime, soutenue par la Fondation Nantes Université, mène une réflexion sur les modalités d’appropriation de l’espace maritime autour d’une équipe de recherche dédiée. Ce sujet particulièrement d’actualité à la veille du débat public qui se tiendra sur les quatre façades à l’automne 2023 (1)

Le sujet démontre, si cela était encore nécessaire, comment le croisement des compétences (interdisciplinarité entre droit, géographie, économie, sociologie, statistiques,…) mené par la Chaire maritime, devrait irriguer le futur débat public.

Les présentations de cette journée ont particulièrement couvert les besoins et les compatibilités des activités de pêche, de protection (parcs naturels marins), et de production d’énergie (éolien en mer) dans le cadre de la Stratégie nationale mer et littoral et de ses Documents stratégiques de façade dont la deuxième phase démarrera en 2024.

Quatre sessions sur les méthodologies de caractérisation des activités, de mise en tension des pratiques traditionnelles face aux nouveaux modes d’exploitation et de protection, de modes de gestion intégrée, et du nouvel entrant qu’est l’éolien offshore. 

Après les énergies marines, l’arrivée de l’hydrogène en mer

Autour des retombées économiques des nouvelles activités en mer, une nouvelle surgit : celle de l’hydrogène issu de l’éolien en mer et l’optimisation des usages Power-to-X : L’étude en cours menée par Rodica Loisel (2), Juliette Morel et Lionel Lemiale rappelle que « la stratégie française de déploiement de l’hydrogène montre de bonnes perspectives à l’horizon 2050, mais à court-moyen terme, le modèle d’affaires de l’hydrogène décarboné reste ambigu » déclare Rodica Loisel.

Acceptabilité ou mieux  appropriation, un choix à faire  !

La session sur le cas de l’éolien offshore a successivement permis de prendre connaissances de travaux en cours sur les représentations et l’appropriation. Un premier travail a été présenté sur « Les attitudes à l’égard des éoliennes flottantes auprès des communautés côtières en France et aux Etats-Unis » (3), à partir d’une pré-enquête menée par Antoine Dubois, thésard au NU ISOMer GeM IUML (3).

Les défis et pratiques pour une intégration des énergies marines renouvelables en Europe

La présentation de Yoann Baulaz de France Energies Marines – FEM, également membre de l’observatoire «EolenMer», était très utile dans cette nouvelle étape de développement de l’éolien offshore à l’horizon 2050. C’était le reflet des préoccupations des opérateurs membres de FEM. En revanche, les résultats sur la typologie des formes d’engagement des communautés locales, n’ont pas encore fait l’objet de pilotes sur le terrain.

«Articuler des mondes : la planification de l’éolien en mer en France »

Enfin, Hugo Cordier (Ponts Paris Tech – LATTS, a présenté une première approche de sa thèse soutenue par RTE. Le sujet est « Planifier l’éolien offshore, cadastrer la mer », (terme) volontairement provocateur, comporte une mise en contexte historique : « Lorsque les premiers appels d’offres expérimentaux sont lancés en 2003, l’éolien en mer est promis à un bel avenir sur le littoral français. Dix-neuf ans plus tard, un seul parc produit de l’électricité, tandis que tous les objectifs de production initialement prévus ont été reportés. En coulisse, le «faire » de l’État par les politiques de l’éolien en mer mérite d’être interrogé et replacé dans un contexte plus vaste de mise en politiques des transitions énergétiques. S’il en est le principal pilote, l’Etat n’a pas pour autant les mains libres : l’éolien en mer est un objet typique de la gouvernance multi-niveaux, où les échelons (local, national, supranational) disposent de capacités d’actions. Par l’apprentissage général des planifications (spatiale, sectorielle), vont se construire des conceptions de la technologie et du territoire, mais aussi du rôle de l’Etat et des pouvoirs locaux en général, qu’ils soient politiques, économiques, associatifs ». Cette thèse souhaite donc interroger le développement de l’éolien en mer au prisme de ses planifications (passée et en cours). En comprenant ses logiques de conceptions et les capacités d’actions des acteurs concernés (Etat, RTE, groupes d’intérêts, collectivités locales…), l’étude doit venir éclairer les logiques de territorialisation de l’éolien en mer et les mécanismes de gouvernance multi-niveaux à l’œuvre et face à « une politique sectorielle puissante ». Un travail important qui se prépare et qu’il conviendra de placer aux côtés de la thèse référence soutenue par Sylvain Roche sur les énergies marines « Une vision sur l’or bleu« .

« Partager la mer, un bien commun » – place au politique avec les Documents stratégiques de façade !

La journée s’est close sur une table ronde autour du thème récurrent et sensible, ‘Partager la mer, un bien commun’, où représentants de l’Etat (DGAMPA), des collectivités (Région Pays de la Loire), des professionnels (Comité régional des pêches), et des activités de protection (OFB/Parc naturel marin) et de développement de l’éolien en mer (France Energie Eolienne), ont pu échanger leurs différents points de vue dans le cadre désormais d’un dispositif d’intégration commun : les Documents stratégiques de façade et une préoccupation commune qu’est l’acceptabilité des développements à venir, en particulier face à la très forte montée en puissance de l’éolien en mer, qui implique des débats à mener à l’échelle des territoires et de leurs enjeux économiques en termes d’infrastructures portuaires, de recherche et d’innovation, et bien sûr de formation aux nouveaux métiers de la mer. Comme Claire Hugues, vice-présidente de la Région Pays de La Loire, l’a souligné, il s’agit d’une aventure collective, qui plutôt que la concurrence entre territoires, doit permettre de mettre en valeur leurs complémentarités tout en jouant les partenariats inter-européens.

 

Brice Trouillet, est titulaire de la Chaire Maritime de Nantes Université, Professeur de Géographie à NU, Directeur de l’UMR LETG et membre du Conseil de pilotage de « Les Océanes La Baule » et Laurent Baranger est co-titulaire de la Chaire Maritime et Directeur de la cellule MER de Capacités SAS, filiale de Nantes Université.

Remerciements à Yves Henocque, LittOcean ; Membre du Conseil de pilotage et des Océanes – La Baule.

1 – Le Débat public organisé par la CNDP pour les projets éoliens en mer des façades maritimes métropolitaines se déroulera sous la présidence unique de Floran Augagneur vice-président de la CNDP ainsi que Francis BEAUCIRE et Caroline WERKOFF qui seront membres de tous les débats.

Etienne BALLAN, Karine BESSES, Julie DUMONT et Dominique PACORY, sont chacun membre de l’un des débats.

2 –  Rodica Loisel – Maître de Conférences en sciences économiques (HDR) Responsable du master M1 Economie Energie Environnement LEMNA & IAE Nantes Institut d’Economie et Management

3 – Antoine Dubois devrait présenter son travail lors des « Océanes  La Baule le 5 septembre prochain. Le projet de thèse est sous la direction de Justine DumayFranck Schoefs et de Bruno Cognie.

Photo de Une : ©Christian Chauvet – Nantes Université – 05/06/2023

POINTS DE REPÈRE

En 2020, Brice Trouillet avait accordé une interview au trimestriel MerVeille Énergie #2 « spécial recherche (Entretien p. 22) et présenté le lancement de la Chaire Maritime… A mettre aujourd’hui en perspective avec les réalisations et la poursuite du programme de celle-ci sur les cinq prochaines années.

MerVeille Énergie #2 « Recherche »
Février 2020  (version papier épuisée)

Energies Marines, un océan de recherche (s) : une industrie et des chercheurs en action

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Bi-lingual (French/English)

 

Ce numéro était intégralement dédié aux jeunes chercheurs qui ont participé à la journée « Doctoriales » de l’ANCRE le 23 octobre 2019 et dont les travaux vont dans le sens de réelles avancées dans le domaine de la recherche relative aux EMR. L’approche a été autant transversale qu’internationale.
En organisant avec le soutien d’Ifremer et d’IFP énergies nouvelles (IFPEN), la journée « Doctoriales » autour des énergies renouvelables de la mer, le GP5, groupe programmatique de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre) a clairement démontrer que la R&D devait se coordonner et trouver des ponts entre l’industrialisation et l’acceptation sociétale dans le respect de l’environnement.

 

 

Les Océanes La Baule 2023

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