France – 21/04/2022 – energiesdelamer.eu. Pas vraiment traité lors du débat Emmanuel Macron – Marine Le Pen, candidate qui n’en fait pas une priorité malgré les décisions incontournables à prendre, il conviendra que la France prenne vraiment le virage de la stratégie bas carbone et suive les recommandations de l’Europe, car il faut aller vite ! Le gouvernement devra être attentif à mieux intégrer l’opinion publique dans le sens convictions et valeurs, jugements, préjugés et croyances plus ou moins partagés par la population d’une société donnée (selon Wikipia) dans ses décisions relatives au nucléaire et aux énergies renouvelables en mer comprises – comme le rappelle Chantal Jouanno, présidente de la CNDP dans une interview à paraitre prochainement dans MerVeille Energie #7 !

Est-ce qu’un virage s’amorce pour mettre la transition écologique et énergétique au cœur de la future politique gouvernementale alors qu’un français sur cinq reste climatico-septique selon l’enquête menée par OpinionWay réalisée pour PrimesEnergie.fr, financeur privé de la transition énergétique.

Le premier quinquennat a été marqué par des petits pas écologiques, et quelques marches arrières mémorables. Pour son éventuel deuxième mandat, le président sortant Emmanuel Macron centre sa feuille de route écologique sur le développement massif de nouvelles capacités de production d’électricité décarbonée (renouvelables et nucléaire) et d’hydrogène bas carbone, ainsi que du développement concomitant des filières industrielles françaises.

Le 10 février, à Belfort, le candidat LREM a déjà donné quelques indications sur ses ambitions en matière de transition écologique en annonçant une nouvelle feuille de route énergétique. Celle-ci comprend notamment la construction de 6, voire de 14 nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR, ainsi que de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050. Pour l’océan et les énergies renouvelables de la mer, il avait confirmé le lendemain les ambitions du futur gouvernement à Brest dans le cadre du One Ocean Summit. Et puis il y a France 2030. Ses 35 milliards d’euros sur cinq ans sont destinés à avancer dans l’avion zéro émission, le train hydrogène et les mini-réacteurs nucléaires rappelle Aurélie Barbaux d’Usine Nouvelle.

L’enquête d’Opinion Way

« (…) Les climatologues avertissent que nous sommes déjà dangereusement proches de points de basculement qui pourraient entraîner des impacts climatiques en cascade et irréversibles », déclarait Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, le 4 avril 2022 lors de la publication du dernier rapport du GIEC. Après avoir dressé la liste des conséquences du réchauffement climatique au-delà de +1,5° (sachant que notre trajectoire actuelle est de + 4°), le troisième volet avertit : il reste 3 années pour agir et assurer « un avenir vivable ».

Un enjeu existentiel traité en mode mineur. Entre le 1er février et le 11 avril, plus de 14 000 articles et sujets ont évoqué les deuxième et troisième volets du dernier rapport du GIEC dans l’ensemble des médias français, contre 672 974 pour la guerre en Ukraine (source plateforme de veille médias Tagaday). Dans le même temps, l’environnement, supposé être l’une des préoccupations majeures des Français (sondage Elabe), n’a été que peu abordé dans le cadre des débats à la Présidentielle.

Si certains experts évoquent une forme de déni collectif sur le sujet, d’autres une méconnaissance persistante ou encore un enjeu tellement intériorisé qu’il ne représenterait plus véritablement une bataille à mener, qu’en est-il réellement ? L’urgence climatique est-elle perçue comme telle par les Français ? Sont-ils prêts à changer ou pensent-ils qu’il est simplement trop tard et qu’il faudra « faire avec » ?

Décryptage de l’étude OpinionWay réalisée pour PrimesEnergie.fr.

« Nous entendons régulièrement une petite musique qui nous raconte que l’enjeu climatique est désormais intégré par le plus grand nombre, les résultats de l’étude nous montrent que ce n’est pas tout à fait vrai. Non seulement 1 Français sur 5 ne croit pas au réchauffement climatique, mais parmi les autres, la moitié ne semble pas prendre la mesure du défi qui nous attend », constate Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr.

« Une part significative des répondants ne fait pas de lien direct entre le dérèglement climatique et les thématiques sociales et pourtant, les périodes de sècheresse de plus en plus intense en France et dans le monde, comme actuellement dans l’Ouest des Etats-Unis, vont avoir des conséquences directes sur la production alimentaire et donc générer ou renforcer une inflation préexistante. Opposer la lutte pour le climat aux enjeux sociaux est un contresens total, le niveau de réchauffement sur lequel nous pouvons agir aujourd’hui va totalement conditionner l’ensemble des autres sujets jugés plus prioritaires par la majorité des Français ».
21% des Français sont climatosceptiques avec des différences très sensibles selon la région et l’âge.

Les habitants du Sud-Est, particulièrement confrontés à des phénomènes météorologiques extrêmes ne sont « que » 18% à ne pas croire au réchauffement climatique. Une proportion qui monte à 26% soit plus d’1 Français sur 4 dans le Nord-Ouest du pays.

Les plus climatosceptiques (25%) vivent dans des communes de 2 000 à 20 000 habitants contre 20% dans les zones rurales et 18% en région parisienne.

Le critère de l’âge est le plus déterminant avec des écarts de 15 points entre les plus climatosceptiques (29% des 35-49 ans) et les moins climatosceptiques (14% des + de 65 ans). En revanche pas de différence significative entre les femmes et les hommes (respectivement 21% et 20%).

Conflit générationnel ?

Si une majorité de Français (79%) ne doutent pas du réchauffement du climat, ils sont toutefois 63% à considérer qu’il y a des sujets plus prioritaires (emploi, sécurité, pouvoir d’achat, santé). A nouveau, le critère le plus déterminant pour observer des différences de perception est générationnel avec 71% des 35-49 ans qui considèrent que d’autres sujets sont prioritaires contre 52% des 18-25 ans, soit près de 20 points d’écart.

Lutter pour le climat… sans changer nos modes de vie ?

Par ailleurs, 75% considèrent qu’il est possible de concilier lutte pour le climat, croissance économique et mode de vie des pays développés en réalisant des économies d’énergie. A nouveau, les 35-49 ans sont les plus enclins à penser cela possible (81% contre 70% chez 25-34 ans et chez les 50 – 64 ans).

Dans le même temps, près de la moitié des Français (47% des personnes interrogées) pensent qu’il est trop tard pour inverser le cours du réchauffement climatique et même 57% pour les 35-49 ans.

A contrario, 44% des jeunes de 18 à 24 ans et seulement 39% des + de 65 ans pensent qu’il est trop tard. Les plus jeunes et les plus anciens se rejoignent dans une forme d’optimisme.

Méthodologie : étude et analyse réalisée au 1er trimestre 2022 par OpinionWay auprès d’un échantillon de 1022 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

POINTS DE REPÈRE

Puisque j’ai cité Usine Nouvelle, je vous signale que le site web de l’hebdomadaire spécialisé va se transformer et entend le faire savoir le jeudi 28 avril 2022 de 14h00 à 15h00. Emmanuel Duteil, Directeur de la rédaction animera un webinar afin vous présenter la nouvelle formule du site web d’usine nouvelle qui dorénavant rassemblera tout ceux des publications qui eux disparaissent. A cette occasion, il traitera :

  • Les grands enjeux et défis des années à venir : décarbonation, réindustrialisation, robotisation et féminisation
  • Sa vision et prospective pour le secteur de l’industrie (licornes industrielles, la French fab, le made in France)
  • et naturellement le rôle d’Usine Nouvelle

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