ONU – 22/03/2022 – energiesdelamer.eu. Biodiversité marine: la Conférence intergouvernementale « BBNJ » achève ses travaux de négociations avec un avant-projet d’accord à parachever lors d’une cinquième session en août ?

Alors que la haute mer représente 64% de la surface des océans et près de la moitié de la surface du globe, elle ne dispose aujourd’hui d’aucune protection spécifique.

Un traité permettant de créer des espaces protégés dans ces zones, dans lesquelles il n’y a actuellement aucun moyen d’encadrer les activités humaines de manière globale, est donc indispensable. Il a par ailleurs fait largement consensus parmi les Etats présents au One Ocean Summit de Brest, organisé par Emmanuel Macron en février. « L’enjeu majeur des négociations consiste à trouver un compromis acceptable entre les partisans du globalisme et ceux du régionalisme. Les premiers proposent de gérer la haute mer (eaux surjacentes) comme les fonds marins, patrimoine commun de la nation, sous l’autorité de l’AIFM, ce qui éviterait de créer une nouvelle autorité et réduirait les coûts et n’hésitent pas à tendre vers une limitation de la liberté en haute mer. Les non-membres de la CNUDM, tels les États-Unis, ne sont pas favorables cependant à ce que l’AIFM endosse ce rôle, dont la gestion n’est pas assez transparente à leur goût, selon Séverine Michalak qui avait publié une tribune dans energiesdelamer.eu le 09/11/2021 ».

Comment atteindre l’objectif de protection de 30% des océans d’ici 2030, qui doit être discuté lors de la COP15 Biodiversité qui se tiendra le 25 avril à Kunming, en Chine ?

Si la quatrième session de négociation autour d’un futur traité sur le grand large n’a pas abouti, une nouvelle étape pourrait peut-être voir un commencement d’aboutissement en août prochain.

Des négociations qui ont débuté en 2006.

La dernière session des négociations sur la haute mer s’est déroulée entre le 7 et le 18 mars 2022 aux Nations unies, à New York dans le contexte international peu propice alors que les négociations n’avaient pu se tenir, du fait de l’interruption liée aux conséquences du Covid.

. Pour Greenpeace France, ce texte devait impérativement permettre de créer des aires marines protégées en haute mer, sans quoi il sera vain. Mais, les gouvernements ont échoué à s’entendre sur la mise en place d’un traité mondial sur les océans. C’était pourtant l’opportunité d’ouvrir la voie à la protection des eaux internationales via la création d’aires marines protégées.

Pour Olivier Poivre d’Arvor ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes, les négociations se sont achèvées sur une note optimiste. « Ce sont des discussions longues, techniques, mais qui se passent bien, avait-il déclaré. « Il n’y a pas de blocage malgré le contexte géopolitique actuel. Une cinquième session devrait probablement avoir lieu cet été, elle sera conclusive avant la fin de 2022. »

Le volet environnemental ne figure pas dans le texte signé en 1982. Pourtant l’ONU, souhaite y remédier rapidement alors de la partie haute mer située au-delà des zones dépendant des juridictions de pays côtiers, est de plus en plus exploitée par le transport maritime, la pêche, naturellement par la pose de câbles sous-marins, la recherche scientifique avec l’exploration des grands fonds marins, sujets hautement délicats dans une zone de non droit.

« Alors que nos océans sont en crise, la promesse de nombreux gouvernements, dont la France, de protéger au moins un tiers des océans du monde d’ici à 2030 est déjà en train de prendre l’eau dérailler, regrette François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. Si nous ne décrochons pas un traité mondial ambitieux en 2022, nous ne pourrons pas créer de sanctuaires marins dans les eaux internationales, ni atteindre l’objectif de protéger 30% des océans d’ici à 2030. Ce traité est crucial car nous dépendons tous et toutes des océans pour notre oxygène et assurer la sécurité alimentaire de millions de personnes ».

Malgré des avancées, le rythme beaucoup trop lent des discussions n’a pas permis d’aller au bout des sujets clés. Or la dégradation du climat transforme nos océans. La faune marine est en déclin. La pêche industrielle vide les océans de toute vie et menace les moyens de subsistance des communautés côtières du monde entier. Il ne s’agit pas de perspectives hypothétiques. Nos océans sont en crise et ont un besoin d’un plan de sauvetage en urgence.

De nombreux pays intensifient leurs efforts, mais c’est encore très insuffisant. Les 48 gouvernements membres de la High Ambition Coalition, qui se sont engagés à mettre en place un traité de protection de la haute mer, doivent être beaucoup plus ambitieux et plus actifs. Cela implique notamment d’intervenir auprès de la présidente des négociations pour rappeler l’urgence de la situation et préciser que le rythme bureaucratique de la conférence menace d’anéantir les objectifs affichés.

Un nouveau cycle de négociations sur les océans doit se tenir d’ici quelques mois. Il est temps désormais d’arrêter les discussions vides et les promesses de façade et de trouver enfin un consensus. Les ministres et les chefs d’État doivent se réunir de manière proactive et cohérente pour déterminer comment négocier avec succès le traité dont nos océans ont désespérément besoin en 2022. Et ainsi éviter l’échec.

Accéder à la déclaration finale de la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale

POINTS DE REPÈRE

09/11/2021 – Le futur traité international sur la haute mer : Entre régionalisme et globalisme, un compromis nécessaire à la hauteur des enjeux de conservation de la biodiversité et du climat, éclairage de Séverine Michalak, juriste ICI.

 


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