Europe – Mardi 22/01/2019 – energiesdelamer.eu. Les pays européens ont discuté mercredi dernier 15 janvier 2019 à Bruxelles, sur des mesures protectionnistes en matière d’importation d’acier, rapporte l’association européenne de l’éolien WindEurope. Elles ont été approuvées vendredi et devront effectives en février.

 

 

 

Des mesures qui restreindraient les importations d’acier des « pays tiers » jusqu’en juillet 2021, et pourraient ainsi mettre en péril, selon l’association, le développement de l’éolien dans l’Union européenne.

Le vote est intervenu le vendredi 18 janvier, mais la commission européenne rendra définitives début février des mesures jusqu’ici provisoires destinées à protéger l’industrie sidérurgique européenne de l’acier étranger qui ne trouve plus de débouchés aux États-Unis.

Ces restrictions sur les importations sont dans le droit fil des décisions de l’administration américaine et constituent une réponse aux taxes punitives qui avaient été annoncées le 1er mars 2018 par Donald Trump.

 

Une première série de mesures dites de « sauvegarde » a d’ailleurs été prise en juillet 2018 par l’Union européenne pour protéger l’industrie sidérurgique européenne. Ces mesures provisoires ont été conçues, explique WindEurope, comme un tarif global contingenté, signifiant que des droits tarifaires de 25% sur les importations d’acier seraient appliqués quand l’UE dépasserait un volume donné prédéfini.

 

Les mesures révisées désormais débattues signifient que les volumes d’importation par catégorie d’acier n’augmenteront que de 5% par an jusqu’en 2021. Ces volumes seront en outre fixés sur la base d’un système mixte contingenté de tarifs globaux et par pays.

 

 

WindEurope craint une augmentation des prix de l’acier

 

Pour Giles Dickson, le PDG de WindEurope, si l’augmentation en volume annuelle de 5% constitue un bon point, ce niveau est cependant jugé « très bas », car la demande d’acier dans l’éolien offshore seul devrait progresser de 36% en 2019. Et le responsable du lobby éolien européen de marteler que personne n’a d’intérêt à faire entrer en conflit les différents utilisateurs d’acier en Europe. Et encore moins la filière éolienne, qui a des objectifs contraignants à remplir dans le cadre européen.

 

WindEurope craint en effet que si le secteur doit payer des droits de douane sur les importations d’acier, « le prix de l’éolien augmente », à contrecourant de la tendance actuelle dans la filière. Giles Dickson rappelle en effet que « l’acier représente plus de la moitié des matériaux utilisés dans la production des machines. Ainsi, des tarifs douaniers pourraient ajouter quelque 18% aux prix des turbines, réduisant à néant les réductions de coûts réalisées dans ces dernières années. »

En outre, « les fabricants européens de turbines seraient désavantagés par rapport aux concurrents chinois qui achètent de l’acier national à des prix beaucoup plus bas, » insiste le PDG de WIndEurope.

En mars dernier, les consultants de Make signalaient que la taxe douanière imposée par l’administration Trump (de 25% également) ne renchérirait le prix actualisé de l’éolien « que » de 2% à 3% ; la majeure partie de l’acier des parcs américains provenant d’usines implantées aux Etats-Unis.

En 2015, dans une étude relative au grand potentiel de recyclage des éoliennes, la World Steel Association (le lobby mondial de l’acier) signalait que, pour une unité moyenne complète (nacelle/moteur/mât/fondation), l’acier représentait quelque 80% des matériaux de construction. A cette date, la World Steel Association indiquait que le secteur éolien européen consommait quelque 700 000 tonnes d’acier par an. En outre 85% des turbines dans le monde étaient installées sur des mâts en acier.

 

 

Points de repère

 

 

Une taxe de 25% sera appliquée au-delà d’un certain seuil sur une vingtaine de produits en acier. Des quotas spécifiques sont mis en place pour les grands pays exportateurs d’acier. « Le gouvernement brésilien entretient un dialogue avec l’UE dans le but de préserver les exportations des entreprises nationales », a réagi ce dernier dans un communiqué.

 

Le ministère brésilien des Affaires étrangères «continuera d’agir avec détermination pour défendre les intérêts des exportateurs». La fédération européenne de l’acier Eurofer s’est félicitée dans un communiqué de la future mise en place de ces mesures, soulignant que les importations européennes d’acier avaient progressé de 12% en 2018, un chiffre « sans précédant ».


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