Biarritz – France – Vendredi 03/06/2016. Quotidienne energiesdelamer.eu. Une éolienne flottante nécessite un système d’ancrage fiable et flexible. C’est la proposition de la société Le Béon Manufacturing qui a remporté l’appel d’offres « ancrage » de l’éolienne flottante en mer Floatgen lancé par l’Ecole Centrale de Nantes. La signature  de la convention de la construction de l’éolienne flottante entre Bouygues, Ideol, l’Ecole Centrale et Le Beon Manufacturing est la confirmation que Floatgen sera la première en mer en France.

Christian Berhault rappelle pour Energies de la mer les différentes étapes. «Notre expérience acquise de part nos collaborations avec l’industrie offshore nous a servi pour mettre au point les spécificités d’un système d’ancrage innovant. Comme nous sommes devant un procédé totalement inédit, l’ensemble du processus conduisant à l’attribution de l’appel d’offres à la société Le Béon le 10 mai 2016 a pris plus de 2 ans, la principale difficulté résidant dans la définition du système d’ancrage et la rédaction du cahier des charges afférant.»

 

Nous arrivons au lancement officiel lors de Seanergy de la construction du démonstrateur Ideol avec la signature de contrats réunissant quatre des membres du consortium Ideol, l’Ecole Centrale de Nantes et Bouygues Travaux Publics. Comme beaucoup de start ups qui joue la carte de la filière des énergies de la mer, Ideol a fait preuve de tenacité et emploie aujourd’hui près de 70 personnes. (voir les archives depuis 2011)

Un des éléments clé l’ancrage

C’est Le Béon Manufacturing, qui construira le système d’ancrage du démonstrateur Floatgen composé de 3 lignes (doublées) d’ancrage. L’éolienne flottante est équipée d’un flotteur de 36 X 36m sur une hauteur de 10 m avec un tirant d’eau de 7m. La coque en béton conçue par Ideol est construite par Bouygues Travaux Publics, une véritable coopération entre une start up et un grand groupe industriel.

 

Les connecteurs d’ancrage

Le Béon qui assure l’interface entre les différents acteurs au niveau des coordinations entre les intervenants et les produits qui composent le système d’ancrage a monté un groupement spécifique pour répondre au cahier des charges du système d’ancrage défini par Ideol, lancé par l’Ecole centrale. La société Le Béon Manufacturing s’est donc entourée de deux partenaires, l’un belge (Bexco) et l’autre sud-coréen (Dai-Han), spécialistes respectivement de la fibre synthétique et d’éléments de chaine. «Des partenaires industriels du monde de l’offshore avec une vraie expertise sur laquelle nous nous appuyons pour offrir une solution complète et cohérente», déclare Clément Mochet, Directeur Commercial de Le Béon Manufacturing.

Le Béon construit les connecteurs en acier forgé allié (composition sur spécification Le Béon) afin de garantir les performances et une homogénéité. L’avantage le plus important de la fibre nylon est qu’elle n’est pas sujette à la corrosion. En règle générale, dans l’offshore O&G, c’est la fibre polyester qui est utilisé dans un soucis de raideur sur la ligne. Ici ce n’est pas le cas et la fibre Nylon est utilisée pour ses caractéristiques d’élasticité. Le Nylon absorbe les mouvements de la houle et les efforts générés par la turbine en surface.

 

Le Béon travaille depuis de longues années avec Dai – Ha. En revanche la collaboration avec, Bexco un des référents sur la fibre et en particulier le nylon est récente. Le Béon a également une référence de poids avec le système d’ancrage de l’éolienne norvégienne Hywind…

 

Ce projet marque d’ailleurs, un tournant notable pour l’entreprise bientôt centenaire. Comme l’explique Clément Mochet, « l’un de nos marchés phares de ces trente dernières années a été  le pétrole et le gaz offshore, avec la fourniture de pièces d’ancrage forgées ou de solutions de levage produites sur notre site de Lorient. C’est un marché très cyclique, et le court actuel du baril freine fortement le secteur. Notre repositionnement stratégique et notre volonté de diversification s’inscrivent parfaitement dans ce souhait d’accompagner sereinement l’évolution énergétique.  Aujourd’hui la dynamique qui semble s’installer en France via les appels à projets pour 4 fermes pilotes éoliennes flottantes ainsi qu’à l’export semble prometteuse pour cette technologie. Elle vient valider notre stratégie d’ouverture d’un nouveau site de production sur Plouay (56) pour répondre à une demande forte à venir en termes de volume de pièces. »

Plus qu’un nouveau marché potentiel, c’est aussi une symbolique forte pour l’entreprise : « avoir l’opportunité d’agir sur la transition énergétique de notre territoire est une vraie source de satisfaction et de fierté » confirme Clément Mochet.

Floatgen, sera implantée sur le site d’expérimentation SEM-REV de l’Ecole Centrale de Nantes au large du Croisic pour une durée initiale de 2 années dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par l’Union Européenne, l’ADEME et la Région Pays de la Loire.

 

Points de repère

Le coordinateur du Floatgen est Ideol présidé par Paul de La Guerivière, chargé du design et de l’ingénierie de la fondation puis de la construction-installation du démonstrateur équipé d’une éolienne Gamesa de 2MW au large du Croisic.  

Floatgen est porté par 7 partenaires de quatre pays européens.
Ce projet, a débuté en 2013 (voir différentes étapes dans les archives d’énergies de la mer). Ideol, qui conçoit et fournit l’ensemble du système flottant (la fondation, le système d’ancrage et le câble d’export de l’électricité) et l’éolienne, École Centrale de Nantes, qui apporte son expertise en génie océanique et met à disposition son site d’essais en mer, Bouygues Travaux Publics, qui construit la fondation flottante, l’Université de Stuttgart qui contribue aux simulations en phase d’étude, RSK GROUP en charge de l’analyse de l’impact environnemental, ZABALA responsable du management du projet et enfin FRAUNHOFER- IWES dont le rôle est de réaliser une analyse comparative de différentes solutions flottantes.

Remerciements : Photo de Le Béon Manufacturing « assemblage chaîne + connecteur + fibre ».


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