Pays-Bas – Mercredi 12/08/2020 – energiesdelamer.eu. « Le port d’Anvers veut être une source d’inspiration pour d’autres ports et jouer un rôle de pionnier dans le domaine de la durabilité ». 800 000 m³ de boues TBT seront traitées au cours des cinq prochaines années.

 

 

Le gouvernement flamand, le port d’Anvers et SeReAnt (un partenariat entre le GROUPE Jan De Nul et les entreprises environnementales DEME) ont commencé le dragage et le traitement des boues de dragage les plus polluées du port, le TBT boues.

 «Après des années de recherche, il existe enfin une solution à cette pollution historique. Il s’agit d’une première mondiale et d’une étape importante pour la Flandre et le port d’Anvers », déclare Lydia Peeters, ministre flamande de la Mobilité et des Travaux publics.

 

Pollution par la peinture des navires  

 

Le gouvernement flamand et le port d’Anvers maintiennent ensemble les quais du port d’Anvers accessibles pour la navigation. Chaque année, d’énormes quantités de boues sont draguées à cet effet, puis traitées par l’installation de déshydratation AMORAS (Anvers Mechanical Dewatering, Recycling and Application of Sludge). 

 

«Mais il y avait un type de boues que nous ne pouvions pas encore traiter: les boues avec des concentrations élevées d’organo-étain ou Tributylétain, ou boues de TBT en abrégé», explique Yi-Bin Shan, chef du département d’accès maritime au département de la mobilité et des travaux publics. «Le TBT était utilisé dans le monde entier dans la peinture des navires depuis les années 1970 pour empêcher la croissance des moules et des algues sur les coques, mais il est complètement interdit depuis 2003. Le produit est extrêmement nocif pour l’environnement et est également difficile à décomposer.

La boue stocke le TBT comme une éponge depuis toutes ces années et libère progressivement cette contamination. Cela perturbe le métabolisme et l’action hormonale des mollusques en particulier, comme les escargots et les moules. »  

 

Des études menées par le port et l’université d’Anvers

«Avec l’université d’Anvers, nous étudions depuis plusieurs années comment faire sortir le TBT du port», déclare Jacques Vandermeiren, PDG du port d’Anvers. «Nous sommes fiers de pouvoir enfin lutter contre cette pollution historique. Actuellement, la qualité de l’eau des quais est inférieure à la norme européenne et ce projet doit contribuer à son amélioration. En tant qu’administration portuaire, nous croyons qu’il est important d’assumer des responsabilités envers la société.  Cela fait de nous le seul port au monde qui non seulement élimine les boues polluées, mais les traite également de manière durable. »  

 

Le gouvernement flamand et le port d’Anvers financent conjointement les ressources nécessaires pour le dragage et le traitement des boues de dragage les plus polluées. «La Flandre met à disposition annuellement 25 millions d’euros pour l’exploitation d’AMORAS. Nous investissons actuellement 700 000 euros supplémentaires par an pour éliminer les déblais de TBT de manière écologiquement responsable.  De cette façon, nous pouvons augmenter l’accessibilité du port, une tâche importante pour le gouvernement flamand », déclare la ministre flamande Lydia Peeters.

 

«Le port d’Anvers a investi 1 million d’euros dans la phase préliminaire de ce projet et débloquera 1,5 million d’euros par an pour le traitement efficace des déblais de TBT», poursuit l’échevin du port Annick De Ridder.  « Le port d’Anvers veut être une source d’inspiration pour d’autres ports et jouer un rôle de pionnier dans le domaine de la durabilité ».800 000 m³ de boues seront traitées au cours des cinq prochaines années Un projet pilote a démarré en 2018 après l’obtention des permis nécessaires et quelques modifications de la station d’épuration. «Nous avons ajouté une étape supplémentaire à nos processus et installé des filtres à charbon actif.

 

Ceux-ci filtrent les substances toxiques de l’eau après son passage dans notre usine de traitement», explique Yi-Bin Shan, responsable de l’accès maritime.  «Au cours de ce projet pilote, nous avions déjà dragué, transféré et traité 185 000 m³ de boues fortement contaminées sur AMORAS. De cette manière, nous avons pu cartographier correctement l’impact sur l’installation et tous les risques possibles.

 

Maintenant, il y a un accord pour retirer 800 000 m³ de boues des quais du port au cours des cinq prochaines années et les transformer en 500 000 tonnes de gâteau de filtration. Nous allons d’abord éliminer les boues qui obstruent l’accès nautique et les pires hotspots TBT dans la partie plus ancienne et sud du port. Ensuite, nous traiterons des autres domaines.

 

Comment cela fonctionnera-t-il?

1. Les déblais de TBT contaminés sont dragués au port. Avec une ponction environnementale de 15 m³, la propagation de la pollution dans l’eau environnante est évitée.

2. Les boues de dragage sont transportées dans des conteneurs de transport de 2 400 m³ jusqu’à l’usine de traitement AMORAS.

3. SeReAnt, le contractant exploitant l’usine AMORAS, extrait les boues des conteneurs de transport et les pompe dans la station d’épuration.

4. La saleté grossière et le sable sont éliminés.

5. Les eaux usées sont épurées via une station d’épuration. Les boues de TBT sont également épurées par du charbon actif. Ensuite, l’eau retourne dans les quais.

6. Les boues sont transformées en un produit final sec: des gâteaux de filtration qui sont stockés en toute sécurité sur le site.  

 

 

Points de repère

 

À travers AMORAS, le gouvernement flamand et le port d’Anvers travaillent ensemble sur le stockage et le traitement durables et à long terme des boues de dragage d’entretien des quais d’Anvers. Le département de la mobilité et des travaux publics fournit 80% des fonds, tandis que le port d’Anvers fournit les 20% restants. Depuis 2011, l’usine de déshydratation transforme chaque année 450 000 tonnes de matière sèche en gâteaux filtrants. L’association professionnelle temporaire SeReAnt gère l’installation. SeReAnt est une collaboration entre les sociétés environnementales DEC de Deme Group et Envisan de Jan De Nul Group. AMORAS est constamment à la recherche de solutions pour réutiliser la matière sèche issue des boues déshydratées non polluées dans des applications utiles. Il existe plusieurs voies, mais l’industrie du béton en particulier montre un intérêt pour les gâteaux filtrants.

 

Le 30/06/2017, les sociétés de dragage DEME et Jan De Nul avaient traduisent en justice l’Ovam, société publique flamande de gestion des déchets, avait les journaux de Mediahuis.

L’administration portuaire d’Anvers a commencé en 2013 des travaux de dragage et cherchait une solution pour le traitement de la boue, sévèrement polluée par du tributylétain (TBT). Après un appel d’offres public, le Néerlandais Slufter a été choisi comme le meilleur marché.

Grâce aux licences d’exportations de l’Ovam, l’administration a pu conclure le contrat avec les Pays-Bas. Environ 200.000 mètres cubes de boue toxique ont ainsi été envoyés vers les Pays-Bas ces dernières années.

Les entreprises flamandes de dragage en ont été offusquées, elles qui ont vu le contrat leur passer sous le nez. Elles ont saisi le Conseil de l’État pour réfuter les licences d’exportation de l’Ovam. La haute juridiction leur a donné raison, toutes les licences ont été annulées. Les sociétés flamandes saisissent désormais les tribunaux afin d’obtenir des dédommagements. La perte de revenus est estimée entre 5 et 10 millions d’euros.

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