France – 27/09/2021 – energiesdelamer.eu. Traitement des eaux, valorisation des déchets, modes de propulsion et carburants alternatifs…les dernières « Assises de Port du futur » ont fait la part belle aux solutions pour rendre le transport maritime et les ports plus compatibles avec les contraintes écologiques et climatiques.

La transition écologique des ports a le vent en poupe. En témoigne le programme des 11èmes Assises de Port du Futur, organisées à Paris les 22 et 23 septembre 2021.

Ainsi, une très grande majorité des projets et start-ups en lice pour la cinquième édition des Trophées vise à limiter l’impact des activités portuaires sur l’environnement et les nuisances causées aux riverains : traitement biologique des eaux noires et grises avec Acqua Smart ReUse, porté par le Port de Sète ; digue à énergie positive DIKWE de Legendre avec Geps techno et l’Ifremer; connexion électrique à quai des navires de Corsica Ferry au terminal Toulon-Côte d’Azur grâce à Cemaq ; filtre à particule de La Méridionale, une première mondiale qui devance la réglementation en séquestrant les fumées dans du bicarbonate valorisé ensuite ; drague multiservice hybride (diesel + hydrogène) équipée pour la recharge en énergie, d’un système de permutation de conteneurs d’hydrogène fabriqué localement, inventé par HydrOmer…

L’économie circulaire appliquée

Les zones portuaires constituent également des lieux d’application parfaits d’écologie industrielle. A titre d’illustration, la plateforme Piicto de Fos/Marseille, créée en 2014, regroupe aujourd’hui 360 sociétés industrielles et 35.000 salariés. Les boues de purification de saumures y sont valorisées sous forme de granulats, les boues décarbonées de plusieurs industriels sont transformées en chaux utilisées pour neutraliser les fumées (projet Vabosco), cinq métropoles mutualisent leurs déchets organiques à des fins de méthanisation, des carburants sont produits à partir d’huiles usagées (TotalEnergies), des microplastiques à partir de l’amidon d’algues vertes échouées (Eranova), des boues (slops) sont utilisées pour refabriquer du bitume, du fuel ou du naphta (Ecoslops), et des matériaux fins issus de résidus de dragage sont incorporés à du béton utilisé pour fabriquer du mobilier urbain ou des dalles entrant dans l’aménagement des futurs ports (IDRA Environnement).

A l’instar du port La Pallice de La Rochelle, certains ports font feu de tout bois.  Equipé d’un centre de valorisation des sédiments,  il a également mis en place un plan de mobilité, dont une plateforme de co-voiturage ouverte aux 2.000 employés du site, et étudie son potentiel de production solaire, aujourd’hui seulement partiellement exploité, pour atteindre 80% d’autoconsommation, notamment en alimentant des flottes captives de véhicules électriques.

Pour les EMR, La Pallice est également le port de débarquement pour les fondations des éoliennes Haliade du parc en mer du Banc de Guérande / Saint Nazaire.

Carburants alternatifs : le GNL en question

Le secteur du transport maritime s’est fixé des objectifs à l’échelle mondiale (Ndrl insuffisants selon les déclarations des ministres français) . L’Europe, qui envisage de faire entrer ses émissions dans son système de quotas, vise plus haut encore. Mais aucune réglementation précise n’encadre encore les pratiques en France. Ce qui n’empêche pas les ports, malgré la difficulté à trouver un modèle économique dans ses conditions, de prendre des initiatives sur la base du volontariat, dont l’abaissement de la vitesse, les branchements à quai ou encore les carburants alternatifs. Ce sujet oppose les tenants du GNL comme solution transitoire (dont le CMF), à ceux qui préfèrent parier sur l’ammoniac et l’hydrogène verts, en recourant éventuellement dans l’intervalle au GNL avec captage de CO2, comme les experts de la Banque mondiale.

Les premiers mettent en avant la diminution de 20 à 25% de gaz à effet de serre que permet le GNL, et l’impossibilité d’attendre au moins 10 ans une meilleure solution. Les seconds soulignent son fort contenu en méthane, dont le pouvoir réchauffant à court terme est  sans commune mesure avec celui du CO2. La bataille à Bruxelles dans le cadre de l’élaboration de la taxonomie s’annonce acharnée…

POINTS DE REPÈRE

23/09/2021 – Programme des 11èmes Assises « Port du Futur » organisées par le CEREMA à Paris hier et aujourd’hui, avec le soutien d’Haropa, et pas de côté avec la vision de Jean-Claude Souche et Sylvain Pioch sur les ouvrages artificiels Digues, ponts, jetées, expansions de port ou constructions d’éoliennes en mer

07/06/2021 – Le nouvel établissement portuaire Haropa (désormais le 1er port de France et le 5e port nord-européen) est « né » le 1er juin 2021 du regroupement des ports du Havre, de Rouen et de Paris. Les trois établissements fusionnent pour devenir « Grand port fluvio-maritime de l’axe Seine »

23/01/2021 – La stratégie des ports au CIMer de Janvier 2021

CIMer 2020-2021 : Ports, Grands Fonds Marins, EMR, Haropa – Dossier de presse

 

14/04/2021 – France 3 sur You Tube – Déchargement des fondations des éoliennes pour le parc éolien en mer de Saint-Nazaire d’EDF renouvelable au large de la Baule, au port de la Pallice – La Rochelle. ITV de François Georges Kuhn – Pdg de AMLP Kuhn. Reportage de Sébastien Poirier / Cédric Cottaz à visionner sur You Tube.


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