France – 23/09/2021 – energiesdelamer.eu. Aux 11èmes Assises « Port du Futur » organisées par le CEREMA à Paris hier et aujourd’hui, avec le soutien d’Haropa, les ports sont naturellement l’objet d’une attention toute particulière de l’État, comme l’a démontré le CImer du début de l’année, le Président de la République aux Assises de la mer et, hier, Annick Girardin, ministre de la mer lors de ses 11èmes Assises de Port du Futur.

Cette année, les deux jours de colloque mettent en évidence, la vision prospective de l’évolution des besoins d’adaptation aux nouveaux modes de propulsion, de logistique, de l’évolution de la transition économique, de drones, d’innovation portuaire au niveau européen et français … La ministre a d’ailleurs rappelé hier « la place centrale des ports dans l’ambition maritime et 175 M€ de France Relance, destinés au verdissement des ports »…. Pour perdurer, nos ports doivent être vertueux .

Ce matin, après une rétrospective de Fabrice DALY, Directeur du département Ports et Navigation, Cerema Risques, eaux et mer, la journée sera répartie entre la transition numérique des ports, la cybersécurité, le rôle des ports dans l’optimisation des chaînes logistiques… Avec un petit pas de côté, l’aspect aménagement portuaire et les recherches en cours, invitent à comprendre les enjeux environnementaux auxquels les ports sont soumis …

Digues, ponts, jetées, expansions de port ou constructions d’éoliennes en mer

Les infrastructures maritimes et aménagements qui nécessitent la construction de structures artificielles sous-marines devraient systématiquement être conçues à l’image de la nature. Mieux, ils devraient « mimer l’environnement naturel » dans lequel ils s’insèrent, afin de préserver la faune et la flore. C’est ce qu’a plaidé, le 21 septembre 2021, Sylvain Pioch, géographe à l’Université Paul Valéry-Montpellier III.

Il a notamment rappelé que le recours à des matériaux non-adéquats, comme le béton lissé, a souvent favorisé la prolifération d’espèces invasives, algues et éponges notamment. La forme de ces structures est également importante : une digue faite de gros blocs laissant entre eux de larges interstices favorise les prédateurs (poulpes, congres, etc.) et pénalise au contraire les populations juvéniles qui ont besoin de petites cavités, comme dans un environnement naturel, pour se développer en toute sécurité. Aussi, l’utilisation de « béton rugueux » pour la construction d’éléments dont la forme rappellerait les racines entrelacées de la mangrove va, à l’inverse créer de nouveaux habitats propices à l’apparition de nouvelles colonies de poissons.

Sylvain Pioch a co-écrit un ouvrage « L’écoconception des infrastructures maritimes », avec Jean-Claude Souche, ingénieur et enseignant chercheur à l’École des mines d’Alès (Gard). Ils recommandent notamment une « nouvelle conception de l’ingénierie maritime ». Sa première règle : prendre en compte l’impact écologique des constructions sous-marines et associer dès le départ les populations locales. Alors que « 90% de la biodiversité côtière est dans un état défavorable », il estime que « notre mission sur la terre, en tant qu’êtres humains, c’est après tout de prendre soin du vivant, de l’être microscopique à la baleine ».

Cet ouvrage fait découvrir comment réaliser dans l’océan, ou sur le littoral, des aménagements intégrés à l’environnement, fonctionnellement efficaces et esthétiques. L’écoconception des infrastructures maritimes propose des réponses pragmatiques et réalistes pour la réalisation d’ouvrages qui réduisent les impacts des aménagements sur l’environnement. Il présente, au travers d’exemples concrets, un état de l’art précis et illustré qui permet à chacun de mieux comprendre l’écoconception marine et ses enjeux. Il offre au lecteur une méthodologie appliquée pour agir différemment, dans une perspective de transition écologique. Cet ouvrage s’adresse aux chercheurs, ingénieurs, étudiants et décideurs ou à toute personne curieuse de voir comment on peut aménager en s’inspirant de la nature.

 

Sylvain Pioch 1 Jean-Claude Souche

UPVM – Université Paul-Valéry – Montpellier 3

DMS – Durabilité des éco-Matériaux et Structures

LMGC – Laboratoire de Mécanique et Génie Civil, IMT – MINES ALES – IMT – MINES ALES

POINTS DE REPÈRE

26/10/2018 – MARINEFF – La préservation des ressources halieutiques et de la biodiversité marine impose de repenser la conception des infrastructures marines – digues, jetées, quais, épis, mouillages flotteur pour l’éolien en mer….

 

Le biomimétisme inspire l’ESITC Caen, chef de file du projet européen MARINEFF


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