France – Mardi 09/07/2019 – energiesdelamer.eu. Rediffusion : Le groupement CNR – HydroQuest et CMN a annoncé l’arrêt du projet d’installer une ferme de 30 hydroliennes fluviales en aval du barrage de Génissiat, comme l’a publié energiesdelamer.eu le 8 juillet. ITV exclusive de Jean-François Simon 

 

 

Pouvez-vous nous en donner les raisons techniques ?

JF Simon HydroQuest 09 07 019

Jean-François Simon : Depuis 2 ans nous avons développé des études dont les calculs ont permis d’établir les contraintes techniques, financières et matérielles que posaient l’installation de cette ferme hydrolienne particulière, car située au pied d’un barrage. Nous en avons identifié deux majeures :

 

L’impact sur la production du barrage de Génissiat et le planning d’installation pour les travaux.

 

En effet, la mise en place de 30 hydroliennes aussi proches du barrage de Génissiat sur une distance de 2 kilomètres entraîne un réhaussement de la ligne d’eau qui aurait pénalisé la production électrique du barrage.

Sur le long terme, la CNR subirait une perte de plusieurs millions d’euros sur la durée du projet, ce qui n’est pas acceptable.

Mais il a fallu la mise en place de ce projet expérimental pour s’apercevoir de ces contraintes grâce notamment aux tests de modélisation hydraulique fine.

Par ailleurs, cette localisation en aval du barrage de Génissiat allait pénaliser lourdement le budget des travaux aquatiques à réaliser.

Compte tenu de la variabilité du marché de l’électricité, la CNR vend sa production naturellement au meilleur tarif ce qui entraîne la modification de débit du barrage pour produire le plus d’énergie possible à l’instant T.

A chaque montée du prix sur le marché les vannes s’ouvrent pour turbiner et augmentent ainsi le débit en aval rendant difficile toute installation de matériel à l’eau.

Comme les prises de décision interviennent irrégulièrement avec un temps de préavis extrêmement court, il est impossible de planifier les travaux d’installation réalisés par les entreprises pour installer les machines à l’eau ce qui entraîne des surcoûts trop importants.

Les deux contraintes fortes combinées ont rendu le projet trop coûteux.

 

Est-ce que ces premiers résultats condamnent les fermes hydroliennes fluviales ?

 

Absolument pas. Au contraire, la pertinence des hydroliennes fluviales est démontrée, mais c’est le site en aval d’un barrage qui n’est pas adapté si celui-ci est trop près de la chute d’eau et ne bénéficie pas d’une distance suffisante avant la prochaine retenue d’eau. Contrairement à ce qui avait été identifié, nous ne pouvions pas le savoir avant d’avoir fait ces études d’installation poussées et sur une durée de deux années.

 

Le projet avait été retenu par l’ADEME en 2016 et évalué à 12 millions d’euros dans le cadre du programme des investissements d’avenir. Est-ce que les coûts d’études sont couverts par le financement du PIA. ?

 

 

Non, le projet n’étant pas lancé, ces coûts sont à la charge d’Hydroquest et de CNR.

 

 

Quels sont les retombées positives que vous avez pu identifier malgré l’arrêt du projet ?

 

D’abord, il avait été prévu d’installer 39 hydroliennes réparties entre des machines de 40 et de 80 kW.

Les études et l’amélioration des technologies ont permis de concevoir des machines de nouvelle génération de 50 et 100 kW, plus performantes, qui seront utilisées désormais.

Par ailleurs, les études ont permis de mieux maitriser la caractérisation des sites et surtout de développer des outils pour calculer le productible des fleuves.

 


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