France – Lundi 07/09/2020 – energiesdelamer.eu. Journée 1 – Marseille accueille depuis ce matin, la septième édition de FOWT (Floating offshore wind turbines). Une édition 2020 de retour à Marseille, après Montpellier l’an dernier, quand les acteurs régionaux s’étaient mobilisés pour défendre plus d’offshore, et notamment le flottant*, dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

C’est clairement avec la satisfaction d’avoir été entendus par le gouvernement, et avec la ferme volonté de faire passer cette technologie au stade commercial, que les élus, les participants locaux, et les industriels nationaux et internationaux, sont présents en nombre à FOWT 2020 (plus de 350 personnes), mais aussi online, car la crise de la Covid-19, a mis en l’obligation de reporter cette édition initialement prévue en avril, et de réduire le nombre de participants en présentiel.

En pointe, les régions Occitanie et Sud, avec Bretagne et Pays de Loire, (cf MerVeille Energie #3- « L’année des flotteurs : Des territoires en mouvement ») qui ont poussé le gouvernement à renchérir sur ses premières propositions en matière d’offshore, avec des objectifs en termes d’emplois et d’environnement. « Nous avons gagné… ». « Nous sommes des présidents habitués à se battre et à se fixer des objectifs ambitieux », a insisté Carole Delga, la présidente de la région Occitanie. « La hausse des objectifs, avec 1 GW par an programmé, et deux appels d’offres à venir en 2022 sur la Méditerranée, et un second appel d’offres en 2024-2025, cela fait 75% de plus par rapport à la proposition initiale de la PPE de 2018 ! » Il fallait permettre aux acteurs de se structurer, mais il fallait également un seuil minimum pour aborder tous les investisseurs sur la R&D, a-t-elle insisté. Il faut désormais « pousser tous les feux en termes de volontarisme politique, les investisseurs étant attirés par des pays où il y a une vraie union de la chaîne de valeur, » ajoute-t-elle.

Pour cela, « nous innovons », précise la présidente de la région Occitanie, «nous lançons un projet à 130 millions d’euros sur Port-la-Nouvelle afin d’en faire «une base arrière pour le flottant» et pour l’hydrogène vert, avec la mise en œuvre d’un démonstrateur d’électrolyseur, réalisé en partenariat public privé, via notre Agence régionale d’investissement stratégique». «La région actionnaire rassure les banquiers» martèle Carole Delga.

Pour la France, deuxième puissance maritime au monde, la question du flottant, constitue aussi une réponse à la problématique de la dépendance énergétique de certaines régions insulaires. Et au-delà, puisque la région mise aussi sur le développement des compétences locales pour l’export.

Un point de vue largement partagé par son voisin le président de la région Sud, Renaud Muselier. Ce dernier, hôte de la manifestation, et qui est également président des régions de France, rappelle son soutien au secteur de l’offshore pour « fabriquer un environnement de filières au profit des emplois et des industriels ». Notre volonté est d’atteindre 2 GW en 2050 en éolien flottant, après les 250 MW de 2022 (via l’appel d’offres dans le cadre de la PPE). «Avec un tel littoral, il y a une absolue nécessité de développer l’éolien en mer.» Et d’insister : «la vitesse du vent est supérieure à 40 m/s, les conditions de sol sont très favorables, il y a peu de houle, l’écosystème est dynamique, avec des infrastructures, des bureaux d’études, de la R&D et des fabricants », etc. »

Le président de la région Sud, insiste et rappelle « qu’il s’agit d’une période très importante, avec un plan de relance doté de 100 milliards d’euros, dont 30 pour la transition écologique ». Les régions ont un rôle crucial en matière d’énergie et la volonté du gouvernement est de s’appuyer sur les territoires . « En outre, les régions sont gestionnaires des fonds européens », rappelle-t-il. « Nous consacrons 1,5 millions d’euros pour adapter les quais au flottant, et nous avons donné un avis favorable au projet Provence-Grand-Large, mené par EDF Renouvelables sur la zone de Faraman, avec 5 M€ à la clé ».

« Des compétences qui existent » a insisté Maurice Wolff, trésorier de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP), élu président de la Communauté économique et financière méditerranéenne (Cefim). «En France nous avons tout pour réussir : les compétences, tout au long de la chaine de valeur, des infrastructures, et cette volonté commune de réussir ensemble. Nous devons continuer. La réussite du plan (de relance, ndlr) est la prise de relais par les échelons locaux. Avec pour objectif de réussir la commercialisation. Sans oublier l’enjeu de l’internationalisation et d’aller chercher ce business ! Nous sommes dans le bon timing», insiste-t-il,

Un message relayé par Nicolas Wolff, président de Boralex, président de France Energie Eolienne – FEE, co-organisateur de FOWT, qui rappelle que la France est déjà très active dans le monde, en Corée, au Japon, mais l’Espagne, la Grèce, l’Italie, voire les Etats-Unis entrent aussi dans le concert du flottant. Et le représentant de l’industrie de signaler que cependant il reste trois attentes : d’abord poursuivre la simplification des procédures, notamment pour les débats publics ; ensuite, côté recours contentieux, il faudrait pouvoir traiter cela de façon plus rapide, appelant à faire du Conseil d’Etat l’unique recours. Enfin, la nécessité d’une planification à long terme, avec des zones identifiées sur 10 à 15 ans, en accord avec les concitoyens. En outre, il réclame que le contenu local puisse être valorisé dans les appels d’offres, un sujet à regarder avec précaution pour que les emplois soient vraiment au rendez-vous localement, et pas en contradiction avec la réglementation européenne.

La représentation internationale est au rendez-vous : Parmi les exposants internationaux, AMOG Consulting, Offspring International, Vryvhof, Wenex Equipements, EnBW via Valeco, société acquise en 2019, Principle Power, Maersk Supply Service, FMS First Marine Solutions, Bridon-Bekaert..) et les acteurs à la recherche d’opportunité tels que Kansai Electric Power Co, connue sous l’abréviation Kanden, principal fournisseur d’électricité dans la région du Kansai englobant la mégalopole Kobe-Osaka-Kyoto, qui souhaite repérer des technologies de flotteurs ou la Norvège qui est toute prête à promouvoir ses savoirs-faire.

 

POINTS DE REPÈRE

*L’appel à signatures du Pacte de Narbonne lancé à l’initiative de Carole Delga

 

FOWT 2020 : Le flottant est prêt, mais les gouvernements ?

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