France – Vendredi 31/08/2018 – energiesdelamer.eu. Le Courrier Picard du 29/08/2018 mentionne que le parc éolien en mer « Éoliennes en mer Dieppe-Le Tréport (EMDT) », filiale de la société Engie, va faire l’objet d’un recours  engagé par les pêcheurs auprès de l’Union européenne.

« Les tests pour la mise en place des mats auraient déjà un impact sur le milieu marin ».

Dans le port de pêche du Tréport, l’opposition reste vive contre le projet de parc éolien en mer, validé par le président de la République. «Le 10 septembre, le préfet réunit les maires, les députés, les sénateurs, pour préparer l’enquête publique. Nous, nous ne sommes pas invités, alors que nous sommes les premiers concernés», regrette Olivier Becquet, président de la coopérative des artisans pêcheurs associés (Capa).

Mercredi, il avait appelé ces derniers à se rassembler devant la Capa, pour exposer les actions entreprises. Tout récemment, a-t-il annoncé, les présidents des comités des pêches de Normandie et des Hauts-de-France ont adressé un courrier commun au préfet de Normandie, pour rappeler leur refus.

 

 

Objectif : Retarder le dossier

Sur le plan juridique, un recours va être engagé auprès des instances européennes : «Un avocat spécialisé va se déplacer pour faire passer le message.» Mais la procédure ne peut être menée par une structure représentative (comme le comité des pêches), elle doit l’être par les pêcheurs eux-mêmes, a précisé le responsable. Il leur demande donc de s’engager individuellement : «Plus il y en aura, plus ce sera porteur. Le but est de retarder le dossier.» Et qu’il soit peut-être un jour abandonné. «On va faire des campagnes d’affichage, distribuer des tracts dans les villes sœurs et bien au-delà. C’est aussi à vous de vous mobiliser», a lancé le porte-parole.

Le Tréport compte 200 marins et 45 navires, essentiellement côtiers. La zone retenue pour l’implantation des 62 mats est celle qu’ils fréquentent le plus, «la plus riche», entre le rivage et la ligne des 20 miles, de la baie de Somme (au nord), à la pointe d’Ailly (au sud). «Elle sera directement impactée par les bruits générés par le chantier pendant deux ou trois ans.» L’onde sonore se diffuse sous l’eau et ferait fuir les poissons.

Depuis deux mois, une barge effectue des tests géotechniques, avec des forages sur chaque emplacement. «Cela a cassé la migration des sèches et des rougets barbets», dénonce Olivier Becquet. «Tout ce que nous disons depuis douze ans se confirme. Les études le montrent aussi. Avant, on pouvait avoir une tonne de sèches par bateau, et maintenant on n’a plus rien.»

Les patrons des petites unités hésitent à sortir, pour ne pas dépenser du carburant inutilement. «Nos charges restent les mêmes», note l’un d’eux, évaluant à 50 % la perte de chiffre d’affaires : «Avant le mois de juillet, on travaillait bien sur ce secteur. Mais on ne voit plus de maquereaux, plus de soles.» Un autre s’alarme : «La nature du fond est en train de changer, c’est la destruction de tout un écosystème.» Même la ressource en coquilles Saint-Jacques pourrait être touchée.

Pour Olivier Becquet, le projet menace «l’économie du littoral, et principalement du port du Tréport  », évaluant «  à 10 millions d’euros par an» le chiffre d’affaires généré localement par la pêche.

«Emmanuel Macron, dénonçant a validé le 20 juin dernier (au Cap Fréhel) la création de six parcs éoliens offshore le long du littoral «Manche-Atlantique, sans qu’il y ait eu concertation» et Olivier Becquet note « que le projet de parc au large du Touquet, où la famille d’Emmanuel Macron possède une résidence, a été abandonné. On l’invite à prendre une villa au Tréport ou à Mers. Il faut qu’il fasse autre chose que d’écouter le lobby des industriels.»


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