France – Jeudi 2/02/2017 – Quotidienne – energiesdelamer.eu. A quelques mois de la fin de 5 ans de mandature, le premier ministre Bernard Cazeneuve dresse un bilan. Les énergies renouvelables de la mer en font parties.

 

 

…. En tant qu’ancien député de la Manche et ancien maire de Cherbourg, je suis pour ma part particulièrement sensible aux enjeux immenses que représente le secteur maritime pour notre pays…. Forts de cette même conviction depuis le début de ce quinquennat, les gouvernements successifs, sous l’autorité du président de la République, ont fait de la mer, une priorité.

 

Cette priorité, elle s’incarne d’abord dans la réunion de trois comités interministériels de la mer qui se sont tenus à Paris, à Boulogne-sur-Mer, à Marseille et qui ont permis de définir les orientations claires, de bâtir une politique publique de la mer cohérente et ambitieuse. Plusieurs textes ont permis des progrès décisifs, à commencer notamment par la loi sur l’économie bleue, mais je pense aussi bien sûr à la loi sur la biodiversité et à celle sur la transition énergétique qui ont été autant d’occasions de valoriser un certain nombre de nos atouts maritimes…

> €2 milliards pour les grands ports

Nous avons prévu des moyens pour les mettre en œuvre avec près de €2 milliards  engagés au profit des grands ports, par exemple, dans le cadre des contrats de plan État-région. L’Europe, grâce aux combats qui ont été menés, nous apporte également son concours à hauteur de près de €600 millions dans le cadre du Fonds européen pour les affaires maritimes et pour la pêche. Nous avons aussi renforcé les exonérations de charges pour les armateurs français. Enfin la construction navale française bénéficie de contrats de long terme dans le domaine civil et militaire. Il s’agit là au total d’un effort public sans précédent au profit des politiques de la mer….

 

> Les pêcheurs piliers de notre économie maritime

“Je veux les assurer du soutien qu’ils continueront à trouver auprès du gouvernement et de leur ministre. L’avenir de la pêche française, comme nous le savons tous, est lié à l’Union européenne et grâce à l’engagement qui a été le nôtre depuis la fin de l’année 2016, nos pêcheurs bénéficient des crédits du FEAMP. Je connais les inquiétudes que leur inspire la perspective du « Brexit » mais je veux les assurer que nous ferons preuve de la plus grande vigilance afin que les discussions qui vont s’engager avec le Royaume-Uni préservent intégralement leurs intérêts. Il y a là pour la France un sujet qui est non négociable et je leur exprimerai avec la plus grande netteté à l’occasion de la rencontre que j’aurai avec la Première ministre, Theresa MAY, d’ici 10 jours.

 

 

> Près de 22 % des eaux françaises classées en aires marines protégées

Pour garantir l’avenir de la pêche française, nous devons également veiller à préserver absolument nos réservoirs de biodiversité marine. C’est là ce qui permet le renouvellement de la ressource halieutique. L’AGENCE FRANÇAISE DE LA BIODIVERSITÉ, créée au début de cette année, assurera cette mission dans les eaux territoriales sous juridiction française. En outre, avec l’extension récente de la réserve nationale des Terres australes françaises, la France dispose désormais de la deuxième plus grande réserve halieutique du monde, ce qui lui permet d’atteindre dès à présent l’objectif fixé à l’horizon 2020.

 

> La loi pour l’économie bleue

La loi pour l’économie bleue a été publiée en juin dernier portée par le député Arnaud LEROY. Le gouvernement a fait en sorte que la totalité des dispositions règlementaires que prévoit ce texte soient publiées dans les prochaines semaines. J’attache pour ma part une attention particulière à la mise en place d’une flotte à caractère stratégique appelée à assurer certaines missions prioritaires en cas de crise, dont le principe a été intégré dans la loi pour l’économie bleue.

Je sais que le Conseil supérieur de la marine marchande y travaille et je souhaite saluer l’engagement de sa présidente, Marie-Françoise SIMON-REVETTO, qui devrait bientôt rendre un rapport sur cette question au ministre Alain VIDALIES. Je relève également que François JACQ a remis la semaine passée à Thierry MANDON un important rapport portant sur l’intégration et l’optimisation de la flotte océanographique française. Ces travaux contribuent à orienter l’action du gouvernement de façon extrêmement utile.

 

 Le comité stratégique de la filière navale

Christophe SIRUGUE et Alain VIDALIES vont très prochainement présider le comité stratégique de la filière navale et je veillerai à ce que la date soit rapide, que la réunion soit constructive. Grâce aux efforts de nos entreprises et au soutien que leur a apporté le gouvernement, la filière navale se relève aujourd’hui de la crise qu’elle a connue au cours des années précédentes. Je pense notamment au programme Océan 21 porté par le Groupement des Industries de construction et activités navales (GICAN présidé par Patrick Boissier) pour soutenir l’innovation et renforcer la structuration de la filière navale française. Je pense également au contrat État-métropole qui vise à accompagner l’engagement des acteurs de terrain pour relever les grands défis maritimes.

 

> Création d’un Campus mondial de la Mer

A Brest, vendredi dernier, en compagnie de Jean-Yves LE DRIAN et de Thierry MANDON pour la signature du contrat que l’État a passé avec cette métropole et qui va notamment permettre de soutenir la création d’un Campus mondial de la Mer en lui apportant le concours de l’État. À l’issue du dernier Salon Euronaval, vous avez déclaré, cher Patrick BOISSIER : « L’industrie navale de défense ne se porte pas si mal. » C’est un bel euphémisme car notre construction militaire a enregistré des succès très remarquables. Dans le domaine civil, le carnet de commande de STX est plein jusqu’en 2025 et la cession des chantiers de Saint-Nazaire est l’occasion de construire, avec la société FINCANTIERI, un projet industriel ambitieux s’appuyant pleinement sur l’expertise des entreprises françaises, celle des chantiers et celle de leurs sous-traitants. L’État continuera à veiller à ce que cette opération, bien entendu, garantisse absolument leur intérêt.

 

> Renforcer la compétitité des Grands ports français et une nouvelle société de gestion en perspective

Nous avons aussi voulu développer notre économie portuaire parce qu’il n’est pas de grande nation sans grand port et que pour cela, il est nécessaire de renforcer la compétitivité des ports français sur la scène internationale. Pour y parvenir, nous avons développé nos infrastructures maritimes pour fluidifier autant que possible la circulation des marchandises, en particulier lorsque la desserte des ports se trouve saturée. Je pense aux projets Serqueux-Gisors qui permettra l’émergence pour le fret d’un axe alternatif à l’axe historique Paris-Rouen-Le Havre. Je pense bien entendu au canal Seine Nord dont nous savons qu’il n’affaiblira en rien l’axe Rouen-Le Havre, mais qu’il renforcera au contraire la filière maritime nationale au nord et à l’ouest…

C’est dans l’articulation du maritime et du fluvial que nous pourrons valoriser nos atouts littoraux, développer des modalités de transports nouveaux qui permettront aussi à la France de participer au  renforcement de l’unité du continent européen par la valorisation de ses atouts maritimes. Nous sommes dans une phase de mise en œuvre de la société qui aura pour objectif de gérer ce grand équipement. Nous l’avons institué nous avons été capables de boucler le financement, d’abord, en créant les conditions de l’intervention de l’Union européenne à des auteurs très significatives qui rendent soutenable le financement de ce projet infrastructurel ambitieux. Ce sont d’ailleurs les combats que j’avais menés comme ministre des Affaires européennes au début des années 2010 qui ont permis de faire en sorte que l’on puisse mobiliser une partie du MIE – du mécanisme d’interconnexion européen – vers ces nouvelles infrastructures. Comme quoi il y a toujours, dans l’action publique, des éléments de continuité qui ne sont pas désagréables à vivre et qui ne sont pas totalement désagréables à constater non plus.

D’autre part, nous accompagnons la mise en œuvre d’un Cargo Community System universel pour accroître la sécurité et la compétitivité de nos ports. Nous avons augmenté les moyens consacrés par l’Etat au dragage des ports à hauteur d’une soixantaine de millions d’euros en deux ans dans le cadre des contrats de progrès qui seront signés avec eux.

 

> Comité France Maritime

Nous avons enfin insufflé une nouvelle dynamique au secrétariat général de la mer sous l’impulsion de Vincent BOUVIER afin que notre économie maritime bénéficie d’une plus grande coopération entre les acteurs des secteurs public et privé, avec bien sûr au premier rang de ceux-ci le CLUSTER MARITIME. Le Comité France Maritime créé à l’initiative du président de la République après les dernières Assises de l’économie de la mer, participe de la même volonté de faire se rencontrer les acteurs de l’économie maritime. 

 

> Bilan de la politique de développement des énergies marines renouvelables et action de la ministre Ségolène ROYAL.

La première programmation pluriannuelle de l’énergie publiée à l’automne, conformément à la loi de transition énergétique, est l’un des piliers de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat. Elle donne une direction, elle fixe des objectifs ambitieux, elle présente un calendrier prévisionnel des prochains appels d’offres pour ces nouvelles filières, celles de l’hydrolien, de l’éolien offshore posé ou flottant, pour ne citer que quelques exemples. Ces nouvelles filières feront vivre le tissu économique de nos littoraux dans le respect des différents usages de la mer, sans aucune atteinte à la biodiversité marine, sans émissions de gaz à effet de serre. Elles apporteront donc des progrès considérables et je peux vous assurer que l’État veillera à ce que les promesses faites par les industriels soient tenues. Et à cet égard, je peux vous confirmer que les différents projets d’éoliennes en mer avancent en dépit de leur complexité, même si j’ai bien entendu le message que m’a adressé, avant que nous nous retrouvions dans cette salle, le président du GICAN d’une nécessaire simplification des procédures pour que là où nous étions en avance, les procédures, dans leur complexité, ne finissent pas par nous mettre en retard par rapport à d’autres pays qui sont partis après nous.

 

SNSM> Assurer la paix et la sécurité de nos concitoyens

Au-delà de nos initiatives pour que la politique maritime fasse toute sa place au développement économique, à la transition énergétique, à la protection de l’environnement, je n’oublie pas la première mission de l’État qui est d’assurer la paix et la sécurité de nos concitoyens. La coordination des moyens de l’État en mer par les préfets maritimes, là où sont nos préfectures maritimes, est un des éléments déterminants de la sécurité des Français face aux risques qui peuvent se présenter à eux et nous sommes, face aux risques terroristes, dans l’obligation de prendre des précautions nouvelles que, jusqu’à présent, nous n’avions pas prises. Et, bien entendu, cette dimension, elle est intégrée dans la stratégie de l’État. D’autre part, la reconnaissance comme grande cause nationale en 2017 du sauvetage en mer qu’a annoncée mon prédécesseur vise à saluer l’action des bénévoles qui œuvrent au quotidien pour sauver des vies.

 

Elle facilitera l’appel à la générosité publique en leur faveur et j’ai décidé que deux associations – la SNSM et SOS MÉDITERRANÉE – assumeront la responsabilité de porter ce label de « Grande cause nationale » l’an prochain”.


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