France – Vendredi 07/07/2017 – Nicolas Hulot, le ministre de la transition écologique et solidaire a présenté jeudi 6 juillet son Plan Climat pour le quinquennat. Et au-delà… Dans la foison des 23 axes dans les six thèmes proposés par l’ex responsable d’ONG, il faut chercher pour y reconnaître quelques liens avec les énergies marines.

Nicolas Hulot a beau indiquer qu’il s’agit d’une « colonne vertébrale, où l’on pourra greffer des éléments, » ce plan Climat 2017 ne se dissocie pas du cadre de la loi de transition énergétique pour une croissance verte votée en août 2015 par sa prédécesseure, Ségolène Royal (citée par deux fois d’ailleurs par le ministre).

Ainsi, premier rendez-vous attendu, la programmation pluriannuelle de l’énergie attendue pour 2018… Elle devrait fixer les détails de la réduction de l’énergie nucléaire au niveau de 50% « autour de » 2025. A cette date seulement, une « patte d’oie » se présentera (donc pour la législature suivante !) mais le ministre parie sur le fait que la trajectoire étant donnée, elle se poursuivra.

Le premier thème et le premier axe du plan vise clairement à « rendre irréversible l’Accord de Paris ».  On peut supposer que les énergies marines vont donc profiter de ce choix. Pour que tous, « citoyens et consommateurs » se mobilisent (axe 2), « l’Etat associera les citoyens et les consommateurs de manière innovante au suivi du plan climat », dans le cadre de la plate-forme « make our planet great again » ainsi que l’avait déclaré Emmanuel Macron lors de sa conférence le 2/06/2017, qui se transformera en label d’innovation.

L’Ademe et Agence pour la biodiversité (AFB) sont appelées à contribuer à cet effort, via quelque chose comme un « budget participatif ».

De même l’axe 11 visant à se donner une nouvelle stratégie pour parvenir à une neutralité carbone en 2050 pourrait aider les énergies marines. Et aussi l’axe 10 dont l’objectif est de donner un vrai prix au carbone… Au-delà de 100 euros par tonne en 2030.

L’axe 8, visant à décarboner la production d’énergie devrait aussi aider les énergies marines. On peut en effet supposer que la fermeture des centrales au charbon, au hasard celle du Havre, bien connue du Premier ministre, Edouard Philippe, devrait entraîner l’apparition du nouveau concept de « contrat de transition écologique ». En associant les parties prenantes dans la recherche « d’un objectif commun de reclassement optimal pour les salariés » dont les installations fermeront, une chance peut s’ouvrir pour l’énergie de la mer. Ce sera également vrai pour l’objectif de réduction de la part du nucléaire, entraînant « mécaniquement des fermetures de réacteurs, a insisté le ministre, si certains sites proches de la mer entrent dans ce cadre.

L’axe 14 (enfin !) intéresse directement les énergies de la mer (c’est quasiment la seule mention de ces énergies dans le plan…), puisqu’il s’agit d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Première mesure, d’ailleurs déjà dans le pipe, simplifier le cadre du développement de ces ENR (*).

Autre axe pouvant intéresser notre sujet, l’axe 18, visant à contribuer à la protection des écosystèmes terrestres et marins en France et à l’international. Un axe qui d’ailleurs pourrait ne pas toujours être favorable au développement de l’énergie de la mer.

Bien entendu, pour conclure, on peut estimer que la majeure partie des axes présentés peut aller dans le sens des énergies marines. Reste à voir désormais comment dans la pratique se déclineront ces grandes lignes, quelles seront les cotes qui vont se greffer sur la « colonne vertébrale » !

Le ministre de la Transition écologique veut, enfin, faire de la France « la capitale mondiale de la finance verte ». Parfaite cohérence avec la réunion qui s’était tenue le 14 juin avec Gérard Mestrallet (président de Paris Europlace) et Philippe Zaouati (directeur général de Mirova) et Ségolène Royal qui a accepté d’en devenir une véritable ambassadrice.

Points de repère

(*) La commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, présidée par Barbara Pompili (LREM, Somme), se réunira mardi 11 juillet 2017 à 15h et, éventuellement, 21h30, pour procéder à l’examen, ouvert à la presse du projet de loi ratifiant les ordonnances n° 2016-1058 du 3 août 2016 relatives à la modification des règles applicables à l’évaluation environnementale des projets, plans et programmes et n° 2016-1060 du 3 août 2016 portant réforme des procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement (n° 11) (M. Jean-Marc Zulesi, rapporteur) .

11/04/2017 – Green Bonds – Paris devient la place financère verte ! Interview exclusive de Jean-Norbert Pontier de Norton Rose Fulbright.


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