Oslo – Norvège – Vendredi 12/06/2015 – Energies de la mer. A l’heure où le G7 décide de sortir des énergies fossiles, la Norvège est à nouveau l’objet de notre attention. Après l’article sur l’interconnection Royaume-Uni / Norvège grâce à un câble sous-marin de 730 Kms sous la « surveillance » d’Intertek ICI, place à la décision prise le 5 juin par le Parlement norvégien qui a été entériné à l’unanimité le retrait du fonds souverain norvégien, d’environ 50 à 75 entreprises internationales qui interviennent dans les énergies fossiles, spécialement le charbon.

Partie 2/2 – Cette sortie représentant des participations comprises entre 35 et 40 milliards de couronnes.

Dogger Bank EDM 1206015

 

La décision avait été prise le 27 mai dernier par la commission des finances. Le fonds norvégien est un fonds pétrolier créé en 1990 pour préparer l’après-pétrole et protéger le Royaume contre les fluctuations de sa principale ressource. Sa particularité est d’être régi par des règles d’éthique.

La Norvège est le 6ème producteur mondial d’hydro-électricité et le premier producteur européen : 99 % de son électricité est d’origine hydraulique. Ceci lui permet d’exporter ses hydrocarbures et de générer des profits importants. En 2012, La Norvège était le 3ème exportateur et 6ème producteur mondial de gaz ; le 7ème exportateur et 14ème producteur mondial de pétrole.

Le fonds de près de 7 000 milliards de couronnes (€793 milliards), qui contrôle 1,3 % de la capitalisation boursière mondiale, Charlotte Bezamat Mantes graphique dependance norvege petrole 2014devrait se désengager des entreprises minières ou des groupes d’énergie pour lesquels le charbon représente plus de 30 % de l’activité ou du chiffre d’affaires.

 

 

Cette mesure devrait affecter des groupes américains, chinois, japonais, mais également des groupes qui sont également acteurs dans les énergies de la mer, comme EON et RWE, le britannique SSE, l’italien Enel (dans le collimateur depuis 2014), l’espagnol Endesa, le portugais EDP, le suédois Vattenfall ou encore le danois Dong.

Etant donné la taille gigantesque du fonds norvégien, il s’agit d’une victoire importante pour la campagne internationale qui prône une sortie du charbon, énergie fossile particulièrement polluante, à quelques mois de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre. À ce jour, 220 institutions et gestionnaires de fonds ont commencé à sortir du carbone.

Sources : Fonds souverains Norvégiens – Le Monde – Les Echos

 

Points de répère

 

Le premier permis pour le développement du parc éolien off-shore Dogger Bank Creyke Beck a été accordé mi-février 2015. Localisé en mer du Nord, ce projet d’énergies renouvelables est le plus grand à recevoir un permis de construire au Royaume-Uni a indiqué son promoteur, le consortium Forewind qui regroupe le groupe d’énergie allemand RWE, le britannique SSE, et les norvégiens Statkraft et Statoil. De son côté, le Crown Estate, organisme gestionnaire du « domaine royal » et qui détient notamment l’essentiel des fonds marins britanniques, a précisé qu’il s’agissait du plus grand projet du genre autorisé dans le monde.

Cette décision est l’aboutissement de plus de quatre ans d’études poussées, de concertation avec les parties-prenantes et de planification. Le consortium Forewind, qui a développé le projet, est détenu à parts égales par les groupes énergétiques internationaux RWE, SSE, Statkraft et Statoil. L’étude du site éolien off-shore est la plus poussée jamais menée par un développeur éolien : plus de 60 millions de livres (83 millions €) y ont été alloués ICI.

 

19/02/2015 – Partie 1/2 – Dogger Bank en mer du Nord devient le plus grand projet éolien en mer ICI

20/02/2015 – Partie 2/2 – Dogger Bank : Le conseil revendique sa place ICI.

6/02/2015 – Statoil plombé par la chute des cours du pétrole ICI

05/04/2012 – Energie osmotique : La RetD développée par Statkraft reçoit 11 millions de couronnes

En France, 

il faut se rappeler, que la Société Générale en décembre 2014, suivies par la BNP Paribas et le Crédit Agricole en mars 2015 avaient été obligés de renoncer au financement du projet minier Alpha Coal au Queensland en Australie à la suite des protestations de l’ONG les Amis 
de la Terre.

Le projet de financement d’Alpha Coal comprenait la construction d’une mine et d’une voie ferrée ainsi qu’une expansion portuaire. Le projet comprenait l’exploitation minière et l’exportation de 30 millions de tonnes de charbon par an vers les marchés asiatiques en particulier la Chine et l’Inde.

Voir site Les Amis de la terre. “Alpha Coal va à l’encontre des recommandations de l’Unesco qui a déjà demandé au gouvernement de ne plus autoriser de nouveau développement portuaire au risque sinon d’inscrire la Grande barrière sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril. En effet, le port d’Abbot Point deviendrait alors le plus gros port charbonnier du monde. Mais la première menace pour la Grande Barrière de Corail demeure le changement climatique. Sur une durée de vie de 30 ans, les opérations minières et la combustion du charbon issu d’Alpha Coal  produiraient l’équivalent d’environ 1,8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone [2]. Mais Alpha Coal risque surtout d’ouvrir la voie aux autres projets miniers déjà planifiés du bassin de Galilée. Ensemble, ces projets émettraient annuellement presqu’autant de CO2 que l’Allemagne [3] et seraient compatibles avec un scénario pouvant mener à un réchauffement de 6 ° C au-dessus du niveau pré-industriel ! » ICI.


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