SYDNEY – (Australie) – 25/08/2010- 3B Conseils-Un rapport qui vient d’être commandé par la CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) confirme que la ressource australienne en matière d’énergie des vagues est de tout premier ordre. Le rapport de la CSIRO, téléchargeable sur le site du leader australien de l’houlomoteur, Carnegie Wave Energy’s
à la date du 18/08/2010
, estime ainsi que ce sont quelques 146.000 MW qui pourraient être tirés de la seule énergie des vagues disponible sur les côtes du continent australien. Le rapport estime que la moitié des besoins en électricité de l’Australie pourraient être couverts même si l’on n’exploitait que 10% de la ressource en énergie des vagues répertoriée.
Ce rapport tombe en même temps qu’une enquête publiée par l’important media The Edge of Malaysia (contenu accessible sur abonnement uniquement) qui rappelle qu’à l’heure actuelle 6% de l’énergie consommée en Australie est d’origine renouvelable, ce qui est déjà un chiffre très élevé dans un pays où la ressource fossile, et notamment le charbon, est abondante (l’Australie est le plus gros exportateur mondial de charbon) et où les entreprises pourraient se contenter de la facilité de son exploitation à un coût très compétitif. The Edge rappelle que la volonté de l’Australie est de s’investir significativement dans les énergies renouvelables et  » notamment dans l’éolien, l’houlomoteur et le solaire « . Après l’inauguration le 12 août dernier de la ferme éolienne de Markatur (la plus grande structure éolienne actuellement érigée dans l’hémisphère sud) portée par l’opérateur australien AGL Energy et le néo-zélandais Meridan Energy, c’est au tour de l’énergie houlomotrice de commencer à faire ses preuves. Pour le Dr Michael Ottaviano, directeur de Carnegie Wave Energy’s :  » Le rapport CSIRO confirme officiellement que l’Australie possède une ressource de première importance, en l’occurrence l’énergie des vagues, actuellement inexploitée. Carnegie a déjà pris en charge la responsabilité de commercialiser cette ressource renouvelable grâce à ses démonstrateurs houlomoteurs CETO testés en ce moment même à Garden Island, (Australie occidentale), en Nouvelle Galles du Sud et dans le Sud-Ouest de l’Australie.  » En septembre 2008, Carnegie avait déjà publié les résultats d’un rapport effectué par RPS MetOcean. Ce rapport avait alors estimé que, sur tout le sud du littoral australien, la ressource d’énergie des vagues near shore (exploitable par moins de 25 mètres de profondeur) était de 170.000 MW, soit environ quatre fois la capacité totale installée de production d’électricité de l’Australie (chiffres Carnegie). Les données du rapport provenaient alors principalement du système de modélisation des vagues à l’échelle mondial NOAA WaveWatch III, ramené au secteur du sud de l’Australie. Dans ce discours résolument optimiste et volontariste, aucune contrainte liée à l’exploitation de l’énergie des vagues n’est évoquée si ce n’est (très légèrement) la constitution d’un nouveau réseau électrique sur ce continent où relier une côte à une centrale peut équivaloir facilement à tirer des câbles sur une distance équivalente à Paris-Moscou. Le 24 août 2010, Carnegie Wave Energy’s annonçait donc la poursuite du déploiement offshore de son démonstrateur houlomoteur vedette CETO 3 (de troisième génération, donc pas plus avancé finalement que certains projets britanniques ou même – oops – français!) sur le site Garden Island près de Perth, dans l’ouest de l’Australie :  » Notre expertise dans le domaine de l’exploitation du démonstrateur est maintenant comparable à celle de l’offshore pétrolier ou gazier  » a déclaré le Dr Michael Ottaviano à l’issue de ce déploiement. Phrase qui se veut rassurante mais qui n’a pas manqué de faire dire à certains experts que le projet CETO n’était pas si avancé que sa communication voulait bien le laisser penser et que des difficultés de mise au point subsistaient. D’autant que je rappelle que CETO (cf. mes anciens articles sur le sujet) est une technologie-gigogne qui en utilise deux, dont une encore très expérimentale.
En effet CETO utilise d’abord l’énergie houlomotrice near-shore captée par des bouées pour propulser à terre une eau mer sous pression destinée à alimenter des turbines produisant de l’électricité MAIS… aussi alimenter une mini centrale de dessalement par osmose inverse, incluse dans le projet. Le schéma technique de CETO a toujours été très clair à ce sujet depuis le début de sa publication et ne varie pas. Le dernier en date étant celui donné ci-contre, pas plus tard qu’hier. Mettre au point une technologie émergente c’est déjà une gageure, alors deux à la fois, dont une qui pose de multiples problèmes techniques non résolus (problème d’engorgement des membranes dans le cas de l’osmose inverse, cf. article d’hier)… ça demande du temps on va dire, et ça va fait jaser ! Reste enfin que dans le domaine des énergies hydrocynétiques, Carnegie Wave Energy’s n’est pas, comme le rappellent fort à propos plusieurs analystes, le seul interlocuteur australien possible pour une future exploitation des énergies renouvelables marines ! Le pays compte en effet un nombre honorable d’industries spécialisées dans la fabrication de turbines hydrauliques captant les courants des fleuves et rivières et l’on sait (comme nous le prouve constamment une entreprise comme Alstom par exemple) que les deux technologies, pour être différentes, ne sont pas complètement étrangères l’une à l’autre. Si je ne craignais le jeu de mot facile, je dirais que le rapport du CSIRO met encore plus CETO sous pression.
A suivre donc surtout dans le nouveau contexte politique de l’Australie…

Article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés. Photos © CSIRO et © Carnegie Wave Energy’s ltd

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