MOFFET FIELD (Calif. – Etats-Unis) – 30/12/2009 – 3B Conseils – La NASA a récemment fait savoir qu’elle avançait à grands pas dans les recherches qu’elle a commencé à mener sur la culture d’algues en containers plastiques immergés en pleine mer appellés OMEGA et que de nombreuses nouvelles utilisations pourraient en découler. Le Ames Research Center de la NASA à Moffett Field avait déjà révélé cette technologie très récemment (cf. notre article ICI) et sur le site de la NASA (ICI). Je rappelle qu’il s’agissait alors de cultiver des algues dans un substrat d’eaux usées, selon une technologie déjà employée dans l’espace pour recycler les déchets des spationautes pendant les missions de longue durée ou à bord de l’ISS. Aujourd’hui, la NASA projette de déployer ces poches d’algues nettoyantes dans les bassins où les grandes agglomérations déversent leurs eaux usées, le but ultime étant toujours de récolter ces algues une fois adultes pour les transformer en biocarburant. Ces installations pourraient ressembler à la vue d’artiste publiée en tête d’article. Ce procédé Omega, qui a le double avantage de produire la matière première d’un carburant et de nettoyer les eaux usées, pourrait, selon les dernières recherches, en posséder un troisième ! La NASA prévoit en effet de libérer l’eau douce nettoyée par les algues dans l’océan même et de créer ainsi les conditions d’une exploitation d’énergie osmotique en pleine mer, en faisant passer l’eau douce à travers des membranes reliées à un générateur. Pour mémoire, le principe de l’énergie osmotique actuellement testé par Statkraft dans sa centrale pilote de Tofte en Norvège (cf. notre article ICI) utilise l’énergie produite par la différence de gradient entre l’eau salée et l’eau douce pour fabriquer de l’électricité. Bien que cette piste soit sérieusement explorée par la NASA, l’agence fait toutefois savoir qu’elle n’envisage pas d’exploiter cette opportunité osmotique avant « quelques années ».
Ce procédé Omega de culture d’algues dans des eaux usées en containers plastiques immergés qui ne cesse de dérouler de nouvelles possibilités en cascade, comporte cependant un inconvénient de taille récemment mis à jour par la NASA : la nature même du plastique employé. Ce matériau comporte une faiblesse connue lors d’exposition prolongée aux rayons ultraviolets, et c’est précisément le cas en mer. Ce problème pourrait être résolu très prochainement en remplaçant les containers en plastique par des containers en matériaux biodégradables fabriqués à partir d’un mélange de polymères algaux et de composés dérivés du pétrole. Ces nouveaux containers auraient une durée de vie de 2 ans. Je rappelle que si la NASA s’obstine avec une telle opiniâtreté dans cette recherche de biocarburant algal c’est que les algues sont réputées produire plus de carburant que tout autre composé organique (de 1000 à 4000 gallons par acre chaque année/ chiffres NASA), comparativement à seulement quelques centaines de gallons par acre pour l’huile de palme, le tournesol et le soja.
Enfin, qu’il me soit permis de terminer cette année par la phrase que la NASA assène volontiers à ses visiteurs et qu’il me parait particulièrement approprié de citer aujourd’hui :  » Sur le vaisseau Terre, nous ne sommes pas des passagers, nous sommes l’équipage  » (Marshall Mac Luan)

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Illustrations : NASA Algae clean-energy © Penny Singer Hills


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