Wave Hub

LONDRES (Royaume-Uni) – 07/09/2009 – energiesdelamer.eu – Plusieurs projets que nous suivons sur ce blog depuis ces deux dernières années continuent d’enregistrer des développements significatifs au Royaume Uni ; d’autres ont été abandonnés ou transposés. Cette rentrée me fournit l’opportunité de faire un point en ce qui concerne l’énergie des vagues et courants. L’éolien offshore dont le Royaume-Uni est le n°1 mondial fait l’objet d’articles séparés.

Le Projet appelé UK’s Wave Hub, qui est un site d’essai consacré entièrement à l’énergie des vagues, continue à être développé au large des côtes de Cornouailles. Selon le media Engineer.on line (ICI) un contrat d’un million de livres sterling a été signé avec l’antenne locale de Powermann à Poole pour procéder à l’installation de tout le matériel nécessaire pour relier le site de production d’énergie des vagues au réseau électrique national. Le projet, qui a reçu un apport spécial du gouvernement britannique de £9,5 millions, devrait se voir attribuer £10 millions supplémentaires dans le cadre d’un soutien global à l’ensemble des projets énergétiques marins dans le sud-ouest.

 

D’autres sources de financement sont attendues comme l’European Regional Development Fund Convergence Programme (€ 22,93 millions) et le RDA (£12,5 millions). Selon le média Water Power Magazine, le premier équipementier dont le matériel sera rélié au réseau ne sera pas anglais puisqu’il s’agit de la compagnie américaine Ocean Power Technologies (OPT) avec sa célèbre technologie de bouée capteuse d’énergie des vagues PowerBuoy®.
Les autres projets développés dans le cadre du Wave Hub, et sur lesquels les compagnies communiquent moins, seraient toujours : le projet du norvégien Fred Olsen Renewables avec sa technologie de type bouées, et le projet de l’australien Ocean Lynx dont j’ai déjà beaucoup fait état sur ce blog. Selon le média devon.co.u, le projet E.ON-Ocean Prospect qui consiste à installer 7 récupérateurs Pelamis dans le Wave Hub de Cornouailles a été déplacé le 29 avril 2009 vers un projet similaire aux Iles Orcades dans le cadre de l’European Marine Energy Center (EMEC), qui est le grand centre de développement des énergies marines aux Royaume Uni et qui dispose de moyens visiblement plus importants que le Wave Hub Project.

AQUAMARINE

Le récent matraquage médiatique de la compagnie écossaise Aquamarine Power pour sa technologie de récupération d’énergie des vagues Oyster® (« Huître » en français donc) pourrait laisser penser que cette technologie qui a remporté les £60 millions attribués par la British Renewable Energy Association à la « Meilleure innovation de l’année 2009 » est LA technologie de récupération d’énergie des vagues du futur. Quand on voit la taille de l’engin on a des doutes. Et pourtant on a tort car son avantage majeur est d’avoir rapatrié la plupart des équipements de transformation à terre, ce qui évite des problèmes d’entretien en mer insurmontables et hors de prix. Autre avantage, et non des moindres, la constance de la ressource sur les fonds de 12 à 16 mètres où le dispositif doit être posé et surtout le fait qu’Oyster® utilise pour fonctionner uniquement des ressources hydrauliques à l’exclusion de tout hydrocarbure ou autre substances toxique, ce qui n’est pas le cas de toutes les technologies marines dites « propres » existantes. Ce type de technologie constitue en tout cas l’antithèse des dispositifs légers de type Anaconda. Fort de ses trophées et de l’appui du Ministère britannique de l’environnement, Aquamarine Power prévoit d’ailleurs de déployer aussi sa grosse huître d’ici l’automne à l’EMEC (Centre européen d’énergie marine) ! CQFD.

MARINE CURRENT TURBINES (MCT)


La compagnie Marine Current Turbines, pionnière de l’exploitation commerciale de l’énergie des courants marins avec son SeaGen de 1,2 MW déployé depuis plus d’un an à Strangford Lough en Irlande du Nord, malgré quelques incidents de parcours inhérents à la mise en place de toute technologie nouvelle, est bel et bien le premier projet à l’échelle commerciale d’exploitation de l’énergie des courants. A ce titre il a reçu récemment son accréditation ROC (Renewables Obligation Certificates) qui régule l’exploitation commerciale de l’énergie au Royaume-Uni.

ORECON

Avec sa technologie MRC, l’équipementier britannique Orecon devrait fournir au réseau portugais, une électricité au tarif de 33 cents/kWh, tarif spécialement accordé par les autorités portugaises à l’électricité d’origine marine renouvelable. D’après le media Green Bang (ICI), Orecon aurait passé un accord avec le chantier naval portugais Estaleiros Navais Do Mondego (ENM) pour construire et développer un récupérateur de 1,5 MW d’ici à février 2011. Cette annonce en complétait une autre faisant part de l’intention d’Orecon de développer un site de récupération d’énergie des vagues de 4,5 MW avec le portugais Eneolica. Quand on questionne le britannique Orecon sur son choix de développer sa technologie plutôt au Portugal qu’ailleurs, la réponse est claire :  » Les raisons sont stratégiques. Outre son exceptionnelle ressource en vagues, le Portugal est le seul pays d’Europe qui ait à la fois mis en place une politique tarifaire claire en matière d’énergie d »origine renouvelable marine et qui en facilite le raccordement au réseau national « . Et toc !

PULSE TIDAL

Le développement des technologies de récupération de l’énergie des courants n’est pas en reste. Ainsi la compagnie britannique Pulse Tidal qui développe un récupérateur assez astucieux répondant au nom de npower juice (video de démo ICI) ; cette technologie est basée sur les mouvements des nageoires de grands cétacés. La compagnie a pu construire son prototype (en test à Humber près de Immimgham Dock) de 100kw grâce à un financement public de £878.000 mais aussi grâce à l’apport du géant industriel japonais Marubeni qui s’intéresse de plus en plus à ce secteur des énergies renouvelables marines.

Article : Francis ROUSSEAU

Dos : Sites liés Photos: ©Wave Bub, ©MCT, ©Aquamarine, ©Orecon, ©Pulse Tidal


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