LONDRES – (Royaume-Uni-U.E.) – 07/08/2009 – energiesdelamer.eu – L’affaire fait grand bruit dans le royaume (un peu désuni pour l’occasion) et c’est très bien ainsi, car s’il s’agit vraiment de changer de société, autant aussi essayer de changer de méthodes… et celles employées dans cette affaire, sans vouloir jouer les « pères la morale bleue » (!) ne sont pas « jolies-jolies ». De quoi s’agit il ? D’après un article paru dans The Guardian du 29 juillet dernier (ICI) Armstrong-Rupert Evans, très honorable sujet britannique à l’origine de l’intérêt pour les énergies renouvelables marines dans son pays, menace  » de poursuivre en justice le gouvernement britannique et de quitter le pays  » accusant le gouvernement d’avoir  » volé son travail de pionnier et d’en avoir divulgué les conclusions au géant industriel Rolls-Royce « . Sa petite société basée en Cornouailles, Evans Engineering, filiale de la société familiale Joseph Evans & Sons Limited, a travaillé pendant les 15 dernières années dans le domaine des ErM et depuis plus d’un an s’est penchée en particulier sur le développement d’un système novateur de récupération d’énergie des courants pour l’estuaire de la Severn, le Severn Tidal Reef Project (cf. illustration). Petit et astucieux système qui, devant l’opposition des associations environnementales aux projets de grands barrages sur la Severn initialement prévus dans les plans gouvernementaux, s’est avéré soudainement avoir la faveur des politiques. Une histoire d’amour a donc commencé entre notre inventeur et le gouvernement britannique jusqu’à ce qu’Armstrong-Rupert Evans s’estime  » trahi par Whitehall, poignardé dans le dos  » après avoir travaillé pendant 18 mois sur le Severn Tidal Reef Project (cf. illustration). Son idée aurait été reprise l’an dernier par la très puissante Royal Society for the Protection of Birds (RSPB) qui a commandité le non-moins puissant consultant en ingénierie WS Atkins pour évaluer sa faisabilité technique et économique. Il apparait aussi que le ministre britannique de l’énergie, Ed Miliband, aurait mandaté Rolls-Royce et WS Atkins pour travailler sur un projet qui serait la copie du système d’Armstrong-Evans et ce malgré les 16 brevets qui le protégeaient !  » J’ai passé 18 mois à plein temps à l’élaboration et au développement de cette technologie. Il s’agit d’un concept totalement nouveau dans la production d’énergie marine » a martelé Armstrong-Evan au Guardian  » que WS Atkins a repris à l’identique en prenant à peine la peine d’en changer le nom !  » Un porte-parole du ministère de l’énergie et des changements climatiques (DECC) a qualifié l’allégation de vol de technologie de  » non-sens sans fondement  » et a insisté sur le fait qu’il n’y aurait aucun lien entre les deux projets. Un porte-parole de la RSPB a déclaré le 28 juillet que l’organisation déplorait, quant à elle, la décision du gouvernement d’exclure Armstrong-Evans :  » C’est une honte que Atkins et Rolls-Royce ne puissent pas employer Evans « . Ça fait désordre !
Adam Morton, responsable des technologies à faibles émissions de carbone chez WS Atkins a, quant à lui, déclaré :  » Evans tente de breveter le problème plutôt que la solution. La façon dont l’eau est utilisée n’est pas brevetable « . Quant à Rolls Royce, laconique, son porte-parole a murmuré :  » Nous avons été présenté à M. Evans par le Ministère de l’énergie et du changement climatique dans le cadre de la procédure. Nous avons eu une brève réunion et nous avons décidé que nous ne pourrions pas travailler ensemble. Nous estimons qu’il n’y a aucun litige sur la propriété intellectuelle de cette technologie « .
Ça barde dans les cabinets anglais !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Illustration © Evans Engineering.


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