ILE DE LA REUNION – 01/04/2008 – D’après l’organe de presse réunionnais Clicanoo, une nouvelle avancée significative viendrait de s’opérer dans le domaine des énergies de la Mer à La Réunion. Bien que nous ayons déjà traité ce sujet dans nos articles des 21 novembre 2007 (ICI) et 14 février 2008 (ICI), il ne parait pas inutile de confronter la nouvelle avancée à ce qui avait été alors annoncé. En novembre 2007, la société australienne BioPower Systems Pty. Ltd. avait alors présenté ses deux systèmes d’exploitation de l’énergie des vagues et des courants inspirés du biomimétisme marin et l’ Agence régionale de l’énergie Réunion (Arer) s’était montrée  » très intéressée « . Cet intérêt n’a visiblement pas franchi un certain seuil, puisque ce serait aujourd’hui le système d’exploitation de l’énergie des vagues Pelamis qui aurait été choisi. Bien qu’encore expérimental, ce système anglo-écossais, testé en ce moment même au nord de l’Angleterre (Orcadian Wave Farm), au Portugal et, peut-être bientôt, en Polynésie Française, apparaît désormais comme le favori dans de nombreux pays Européens. Il permet à la société Pelamis Wave Power de le revendiquer comme le premier système mondial d’exploitation de la houle. Ce n’est pas loin de la vérité même si cette première place est aussi revendiquée périodiquement par le canadien Finavera avec son AquaBuoy, ou l’américain OPT (Ocean Power Technology) avec sa Power Buoy ou l’australien CETO ou l’espagnol Iberdrola (cf. toutes nos archives groupées ICI)
Pour l’instant, à La Réunion, c’est donc Pelamis qui l’a emporté pour une étude de faisabilité conduite au large de l’arc Saint-Pierre/Saint-Louis. Toujours selon le journal Clicanoo, une représentante de la société commercialisant Pelamis dans l’hémisphère sud était, il y a peu, sur place pour rencontrer les administrations locales. L’objectif de la compagnie est d’aboutir avant fin avril à l’établissement d’un cahier des charges précis, puis de boucler le montage technique et financier avec des partenaires locaux, sachant que fabrication et maintenance des appareils seraient locales. L’étude de faisabilité devrait ensuite s’étendre sur un an, avec notamment de nouvelles mesures de puissance à l’aide d’un houlographe, par 50 à 100 mètres de profondeur. Les précédents relevés avaient été effectués à 25 mètres seulement. Le but est de confirmer la présence d’une ressource suffisante pour rentabiliser l’installation de quelques Pelamis. Cette expérimentation pourrait débuter dès 2010 avant d’envisager, un an plus tard, une extension progressive à 40 Pelamis, soit un potentiel de 30 MW (20 000 foyers alimentés). À terme, le projet prévoit 100 MW d’ici 2020, soit 10% de la production électrique de l’Ile. L’autre projet annoncé à La Réunion, et visiblement confirmé ces jours-ci, concerne le choix de l’Energie Thermique des Mers (ETM). Cette technologie d’origine française mais développée à Hawaï par les Etats-Unis, technologie dont nous parlons beaucoup sur ce blog (cf. nos 6 archives groupées ICI)
est très spécifique à la zone tropicale. L’eau puisée par 1500 mètres de fond est très froide, pure, riche en nutriments et peut servir à d’autres applications que la fabrication d’électricité comme l’embouteillage d’eau purifiée, la climatisation, l’aquaculture, la thalasso etc. Dans ce domaine le processus parait bien enclenché à La Réunion ou l’Arer vient de recruter un chargé de mission spécialisé dans les énergies de la mer. Les autorités ont décidé de tester la ressource de l’Ile en prélevant de l’eau profonde au Port (un appel d’offres a aussi été lancé à Bois-Rouge). Cette opération conjointe de l’Arer et de l’Arvam, financée par le TCO et la commune portoise, a été récemment interrompue après une demi-journée de mesures après que la sonde se soit révélée trop imprécise ; une nouvelle pièce a été commandée en métropole et les essais devraient reprendre d’ici deux semaines. Après quatre jours de prélèvement, il faudra attendre deux à trois mois pour savoir si oui ou non La Réunion a intérêt à se lancer à la conquête de l’ETM. Un  » or bleu  » qu’elle possède en quantité infinie et dont nous rappelons, dès que nous le pouvons, que le seul embouteillage d’eau purifiée rapporte chaque année trois milliards de dollars à Hawaï.
Article : Francis Rousseau
Sources : Clicanoo ; Pelamis Wave / Photos : Prototype de Pelamis aux Orkey ©P elamis Wave Power


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