NEW-YORK – 17/03/2008 – energiesdelamer.eu. Malgré l’exlosion des coûts d’installation, les incidents techniques sur les prototypes et les lourdeurs administratives considérables, RITE project (Roosevelt Island Tidal Energy Project) le projet d’alimentation de la ville de New York par énergie des courants (de marées) sera maintenu, si l’on en croit Wall Street Journal et Scientific American.

 

Six hydroliennes prototypes sont aujourd’hui installées par 9 mètres de fond à l’embouchure de l’East River et tournent à 32 révolutions par minutes (rythme volontairement assez lent pour permettre aux poissons de passer entre les pales) ; elles ont permis de produire entre Décembre 2006 et Mai 2007, 50,000 kW, ce que l’on peut considérer comme un succès. Il faut dire que ce projet entamé en 2002 et qui prévoyait d’installer dans sa troisième phase (c’est à dire maintenant : entre 2008 et 2010) près de 300 turbines hydroliennes construites par Verdant Power Ltd pour produire quelques 10 MW d’énergies capables d’alimenter 8000 foyers New Yorkais, a connu bien des difficultés.

 

Plusieurs incidents sont survenus sur les pales en fibre de verre qui se sont brisées net sous la force du courant de marée. Puis des boulons ont cédé sur deux hydroliennes. Autant de problèmes de jeunesse, mais qui ont obligé à l’arrêt total de l’exploitation et de l’installation (cf. notre archive du 11/10/07). Verdant Power Ltd dit avoir résolu aujourd’hui les problèmes et aura terminé de remplacer d’ici fin Avril 2008 toutes les pales en fibres de verre des turbines actuelles par des pales faites d’un alliage spécial.

 

Le projet d’installation des 294 turbines restantes d’ici 2 ans, qui supposerait un rythme de 12 turbines mensuelles n’est pas abandonné mais ré-échelonné dans le temps ! Dans l’immédiat, c’est la construction de 30 nouvelles turbines qui a été été lancée, capable de générer 1,5 MW et d’alimenter 800 foyers.

 

Les premiers à y croire ont été les partenaires du projet, c’est bien le moins mais ce n’est pas toujours si évident ; en l’occurence : l’Etat de New York par le biais du New York State Energy Research & Development Authority (NYSERDA), KeySpan Energy, New York City Economic Development Corporation. Toutefois, les incidents de prototypes ne sont rien auprès des lourdeurs administratives que Verdant Poxwer Ltd et le projet RITE ont du affronter. Ainsi avant de pouvoir faire tourner le premier prototype, Verdant Power Ltd a du attendre les autorisations administratives pendant 5 ans. A ce rythme là, le Wall Street Journal souligne qu’il aurait fallu des années, avant que l’ensemble de la ferme ne reçoive les autorisations de fonctionnement nécessaires. Mais fort heureusement, en 2006, Zorro est arrivé en la personne du maire de New York, Michael Bloomberg.

 

Au cours d’une de ses conférence de presse (ICI), il a annoncé son intention de faire de la ville,  » avant 2030, la cité au monde qui diminuerait le plus ses émissions de gaz à effet de serre, en les réduisant de 30% ». Depuis cette promesse-annonce-ultimatum, le climat s’est détendu autour de Verdant Power Ltd et la toute puissante Federal Energy Regulatory Commission (FERC) a donné elle-même l’exemple en se montrant imaginative quand aux nouvelles procédures à adopter en matière de technologie innovantes comme celles des hydroliennes. New York va donc pouvoir tenir sa promesse. Car n’oublions pas que le célèbre « If you can make it here, you can make it everywhere » a aussi son revers qui pourrait être « Si on n’a pas pu le faire ici, on ne pourra le faire nulle part » ! Mais venons en à la question qui fâche généralement les américains : celle des coûts. Certes tout cela a un coût et qui n’a cessé d’augmenter depuis le début du projet. La facture tout d’abord très amère s’avère l’être finalement de moins en moins eut égard au prix futur du barril de pétrole qui, en ce moment, augmente de la façon que l’on sait ! Le chiffre officiel annoncé par Verdant Power Ltd. pour ce Rite Project est de 9 millions de dollars, dont l’Etat de New York prend en charge le tiers. Cela permettra-t-il de produire une électricité compétitive sur le marché américain. Hier : sûrement pas. Aujourd’hui : presque. Demain : on est tenté de dire sans doute ! Et du coup si c’est vrai ici, ça risque fort de l’être encore plus ailleurs !

Article : Francis Rousseau

Sources : The Wall Street Journal / Scientific American / Verdant Power / RITE project / New York State Energy Research & Development Authority (NYSERDA) / KeySpan Energy / New York City Economic Development Corporation / Federal Energy Regulatory Commission (FERC)


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