MONTPELLIER – 29/02/2008 – Ce projet, encore au stade de la R&D, est intéressant par l’originalité de sa démarche qui prend en compte plusieurs données apparemment antinomiques du paysage économique maritime, et propose d’y apporter une réponse concrète. Le projet trouve son origine dans un constat d’état des lieux. D’un côté : il y a les activités maritimes côtières qui rencontrent des difficultés à se développer en dépit d’une demande forte (ex : parcs éoliens offshore) et un certain nombre d’activités maritimes en déclin (ex : activité halieutique) qui réclament des solutions innovantes et facilement applicables. De l’autre côté, il y a une pression grandissante sur les écosystèmes marins et les stocks de poissons, une pression telle qu’elle faisait déclarer récemment à plusieurs experts de l’ONU et du PNUE réunit à Monaco le 22 février dernier que « la pêche était l’une des activités les plus anarchiques, favorisée par un manque de données et d’observation ». Le projet s’articule en plusieurs volets autour de ces trois points. Le volet le plus original « Be-Marine*» est d’ordre zootechnique et propose un procédé unique de gestion de la pêche (PCC**), procédé breveté à l’INPI. Le procédé PCC consiste à collecter des post-larves de poissons et de crustacés, puis à les élever jusqu’au stade juvénile avant de les relâcher dans des micro habitats et des récifs artificiels pour réduire l’effet de la prédation. L’intérêt est donc de collecter ce stock virtuellement amené à disparaître par prédation naturelle pour repeupler avec des animaux grossis et mieux gérer la ressource halieutique ; cette technique est connue sous le nom de « sea-ranching ». Un autre volet propose de concevoir, réaliser et immerger ces micro habitats de « juvéniles » a proximité des aménagements maritimes offshore. L’éolienne offshore comme nursery halieutique, il fallait y penser ! L’ensemble du projet aurait alors la possibilité de transformer les conflits potentiels portant sur les enjeux littoraux avec les pêcheurs, les acteurs locaux en général, les industriels des ERM et aussi, potentiellement, l’industrie touristique, en un cercle vertueux facilitateur de projets. BE-MARINE permettrait ainsi de dynamiser le développement de projets économiques maritimes et d’Energies de la Mer telles que les éoliennes offshore, de faciliter l’adhésion des populations littorales aux aménagements, de réduire les conflits d’usage, de créer des emplois littoraux pérennes et des richesses locales, de générer une valeur ajoutée d’image pour les communes littorales et, pour l’aménageur, des économies de temps et un meilleur cadrage des risques en amont des implantations. En un mot, « Be-Marine » est un procédé favorisant l’acceptation sociale d’un projet ERM sur un territoire. Il peut être transposé aisément sur toutes les façades maritimes françaises, DOM-TOM inclus et d’autant plus qu’elles prétendent depuis peu – et l’Ile de la Réunion en particulier – à un statut d’exemplarité en la matière. Ce procédé est exportable à l’ensemble des projets maritimes internationaux du moment. Il fait dès à présent l’objet de nombreux soutiens émanant de plusieurs organisations telles que INRA, M.A.B, Polytech, Reef-Check International, UNESCO… Le porteur de ce projet est Sven-Michel Lourié, ingénieur de son état et créateur d’un des premiers bureaux d’études spécialisés en environnement : la Société d’Ingénierie Eau et Environnement (SIEE). Ces dix dernières années S. M. Lourié s’est spécialisé dans le milieu marin et a choisi, au sein de la start-up ECOCEAN S.A.S, composée de capitaux-risqueurs passionnés de la mer, de valoriser les bio-ressources avec son procédé unique de « récolte post-larvaire et de culture post larvaire ». Il anime également Moana Initiative, une Organisation Non Gouvernementale qui joue le rôle d’inter-médiateur, favorisant le développement littoral local à partir d’initiatives novatrices en France et en Asie. De nombreux documents ont été publiés à propos de ces actions de développement durable, dont le guide des « eco-jobs » en partenariat avec l’UNESCO et un ouvrage sur la « valorisation de la biodiversité marine » soutenu par la Fondation Total. Aujourd’hui S. M. Lourié, innove à nouveau en portant ce projet de développement durable BE-MARINE qui devrait intéresser les producteurs d’électricité « verte » en mer. Notre blog a décidé de suivre les développements de son initiative…
Article : Francis Rousseau © Blog Energies de la Mer
Sources : S. M. Lourié / Ecocean S.A.S / Moana Initiative / AFP via Yahoonews
* BE-MARINE : Biodiversity and Environment – Marine management by Areas Restored Implemented with New Equipment
** Post-larvae Capture and Culture


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