ESSEN – 21/02/2008 – Le groupe allemand de l’énergie RWE a lancé sur le marché des énergies de la mer sa toute nouvelle filiale RWE INNOGY d’une façon pour le moins éclatante en annonçant, hier, un méga projet d’éoliennes offshore, au large des Pays-Bas. Le projet pour lequel RWE INNOGY vient de demander aux autorités néerlandaises un permis de construire concerne en effet deux mega parcs éoliens offshore d’une capacité globale de 2 000 MW. Rappelons que RWE (l’équivalent allemand d’ EDF) est un opérateur multi-services et que RWE INNOGY est une structure comparable à celle d’EDF E.N. mais en plus vaste, eut égard à sa spécificité multi-services. Le projet annoncé hier est l’un des plus grands projets mondiaux de développement d’énergie éolienne en mer actuellement prévu, avec ceux déjà lancés en Grande Bretagne fin 2007 et confirmés par le ministre de l’industrie britannique (cf. notre archive du 11/12/2007 ICI). En effet, récemment encore John Hutton n’a pas caché son désir de faire de la Grande Bretagne le leader mondial de l’éolien offshore dans le monde d’ici 2002 avec 33 GW prévus soit 7000 éoliennes (source Adit). Un giga projet en quelque sorte, puisque nous naviguons dans les superlatifs ! On le voit, ça se bouscule aux portillons des européens voulant devenir leaders mondiaux dans le domaine des énergies renouvelables. Le fait remarquable est que RWE INNOGY s’est engagé à dépenser environ 1 milliard d’euros par an sur ce type de projet. De quoi au juste est constitué ce projet allemand ? De deux grands parcs éoliens distincts sur le territoire des Pays Bas. Le premier Tromp, invisible depuis la terre ferme, situé à 64 km des côtes d’Ijmuiden, sur des fonds de 26 mètres, aura une capacité de 1 150 MW. Le second dont on ignore presque tout, sinon qu’il aura – par déduction – une capacité de 950 MW, fera l’objet  » d’une annonce ultérieure  » a indiqué RWE INNOGY dans son communiqué de presse. Les premières autorisations pour le premier parc devraient intervenir d’ici 2 à 3 ans. Entre temps et sur cette belle lancée REW INNOGY entend bien se positionner comme un des leaders européens (encore!) des énergies renouvelables dans leur ensemble. Le Prof. Fritz Vahrenholt, directeur général de RWE INNOGY ne laisse guère planer de doute sur ce point lorsqu’il déclare sur le site web de sa toute jeune compagnie :  » Notre ambition est de nous positionner comme l’acteur incontournable des technologies futures au Royaume-Uni, en Allemagne et ailleurs en Europe. Le lancement de RWE INNOGY et des projets constituent une des actions les plus significatives de notre plan de réduction du carbone dans l’avenir. Pour atteindre ce but nous pensons qu’il est indispensable d’utiliser toutes les formes d’énergies renouvelables dont nous disposons et d’encourager le développement de toutes les nouvelles technologies ». Et de préciser, ailleurs, que dans l’avenir  » l’expansion de capacités éoliennes onshore et offshore jouera un rôle moteur dans le développement de RWE Innogy dans l’avenir, de même que la biomasse, l’énergie hydroélectrique, l’énergie géothermique, l’énergie solaire et l’énergie des vagues et courants. La compagnie n’écartera aucune opportunité « . Voilà a le merite d’être claire et de laisser peu d’énergies renouvelables de côté, si ce n’est l’ETM (exploitable sur la ceinture tropicale seulement). L’innovation sera la clé du système RWE INNOGY, pas seulement par sa volonté de se focaliser sur la R & D mais aussi par son  » désir d’investir dans toute jeune compagnie qui proposera des technologies émergentes « . Et de joindre le geste à l’écrit en proposant une dotation conséquente à qui soumettra le meilleur projet novateur situé en Europe, l’investissement moyen consenti se situant entre 1 et 10 millions d’euros sur une période de 10 ans et plus. Il ne fait plus de doutes maintenant que des choses vont changer d’ici 2020 et que d’âpres batailles de géants vont s’engager… en mer comme ailleurs.
Article : Francis Rousseau
Sources : RWE/ RWE INNOGY / ADIT/


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