PARIS – 01/02/2008 – energiesdelamer.eu. On le sait, le premier parc éolien français offshore sera construit par Enertrag France, filiale d’Areva et d’Enerkon par Multibrid interposé, sur le site de la Côte d’Albâtre en Manche.

Les caractéristiques en sont aujourd’hui clairement connues : le parc d’une superficie totale de 16 km2, installé entre 7 et 11 km des côtes sur des fonds de 24 à 27 m, comptera 21 machines Mutlibrid M5000 développant une puissance totale de 105 MW destinés à alimenter en électricité 125.000 foyers. Le projet lancé en 2004 a valeur d’exemple puisque la réalisation du 1er parc éolien offshore français est, par définition, une nouveauté administrative, aucun processus d’instruction préalable n’existant.

Enertrag travaille en collaboration étroite avec tous les services de l’État pour apporter des réponses simples et pratiques aux difficultés rencontrées. Ce qui est mis en place n’est rien moins que les nouvelles règles qui s’appliqueront pour tous les parcs offshore français à l’avenir. Les contraintes de la prospection offshore en France métropole ne sont pas différentes de ce qu’elles sont ailleurs mais doivent s’adapter à une gamme très large de particularismes (du géologique au social !). La détermination d’un site « idéal » pour l’implantation d’un projet éolien en mer consiste tout d’abord en un examen approfondi du littoral français. Les contraintes sont multiples, souvent antagonistes. La clef de la réussite d’un projet se trouve dans la recherche de l’équilibre sur une zone de moindre impact.

Les différentes composantes à analyser sont : le potentiel éolien de la zone (la France dispose d’un des meilleurs potentiels européens) ; la bathymétrie (les capacités techniques actuelles ne permettent pas une implantation au-delà de 30-35 mètres) ; le trafic maritime (intense au large des côtes françaises) ; la nature géologique du sol et son homogénéité ; les servitudes (civiles, militaires , radars…) ; les capacités d’accueil du réseau électrique ; la sensibilité écologique du milieu ; les usages de la mer : pêche, conchyliculture, extraction de granulats, plaisance, etc… (très important tout le long et au large des côtes françaises) ; les riverains y compris ceux des nombreuses îles au large du littoral ; les infrastructures portuaires à proximité. Si le littoral haut normand a été choisi pour l’implantation du premier parc offshore, c’est qu’il offre les particularités les plus accueillantes pour l’implantation d’un parc éolien en mer. Le potentiel éolien y est soutenu et puissant ; la bathymétrie permet d’implanter, sur des sols homogènes, des parcs à des distances intéressantes sans « boucher » l’horizon des riverains. L’étude d’impact environnemental a été un préalable incontournable. Enertrag France a analysé tous les compartiments environnementaux et humains. Ainsi, un bilan exhaustif de l’état initial de la zone à été dressé depuis la nature sédimentaire du site, en passant par l’hydrographie, la faune et flore benthique, l’avifaune, les mammifères marins, ou encore les activités humaines comme la pêche. L’objet de l’étude a été d’identifier et de quantifier la nature des impacts dus à la présence du futur parc éolien pendant les phases de construction, d’exploitation et finalement de démantèlement.

Les suivis environnementaux

Par la suite, différents suivis environnementaux (avifaune, halieutique, mammalogique, etc…) seront mis en place pour contrôler l’évolution de tous ces éléments. Du point de vue technique le parc Enertrag « Côte d’Albâtre » sera unique au monde à plus d’un titre. En plus d’être équipé des machines industrielles les plus puissantes du moment (la M5000 de Multibrid d’une puissance de 5MW), il sera aussi doté de fondations nouvelles, tripodes, symbole d’avenir pour l’éolien offshore. Dans un avenir proches les structures multipodes se généraliseront et permettront de passer, peut être, à des plate-formes flottantes comme c’est déjà le cas dans l’industrie pétrolière.

Quel raccordement ?

Reste la question cruciale du raccordement au réseau que nous avons déjà détaillée dans ce blog et qui se compose des phases de connections des rangées d’éoliennes entre elles par des câbles spécialement préparés pour résister aux contraintes marines, d’ensouillage des câbles à 2 mètres de profondeur, de raccordement à la terre d’une trentaine de kilomètres de câbles sous tension de 33 000 volts. L’atterrage passera sous la plage et la digue de Veulettes-sur-mer avec un point de sortie des câbles qui préservera l’intégrité de la bande littorale. Le raccordement au réseau électrique aura lieu dans un ouvrage classique situé à côté de l’actuel station d’épuration de Veulettes-sur-Mer. Ce poste de livraison sera également un poste de transformation électrique où la tension sera élevée de 33 à 90 000 volts pour l’adapter au transport jusqu’à Fécamp. Une liaison souterraine de raccordement entre Veulettes et Fécamp sera créée spécifiquement pour ce projet. Un grand projet dont Enertrag France est fier, à juste titre, et dont le planning est arrété : printemps 2008 début des travaux de raccordement ; Juin 2008 : mise sous tension du poste de transformation ; automne 2008 : installation de la première ligne de 7 machines ; fin 2008 mise en service de la première ligne. Ce que l’on peut déjà dire est qu’il semblerait, d’après des sources bien informées, que par rapport à ce planning officiel le projet ait pris  » beaucoup de retard « . On vous tiendra au courant, si on peut dire…
Article : Francis Rousseau

Sources : Enertrag France / Intervention de Philippe Gouverneur, Président d’Enertrag France, dans les Entretiens science et éthique 2007 / Photos, plans et schémas © Enertrag France et © Multibrid / Rappel : cliquer directement sur les images pour les agrandir.


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