BERKELEY (Californie) – 19/11/07 – On savait déjà que les algues et microalgues (cf. panneau n° 13 de notre exposition) offraient une source d’approvisionnement prometteuse en carburant. Faciles à cultiver et à manipuler, certaines variétés produisent un huile comparable à celle du soja, transformable en biocarburant. On savait aussi que certaines variétés, principalement issue de l’eau douce, étaient capables de produire un autre type de carburant : l’hydrogène (H2O). C’est ce qu’ont démontré les équipes des Pr. J.-D. Rochaix et Raymond Surzycki de l’Université de Genève (UNIGE).
Anastasios Melis, microbiologiste et professeur à l’Université de Californie (Berkeley), va plus loin en démontrant que certaines variétés d’algues – parmi lesquelles la Dunaliella salina, à condition d’être génétiquement modifiées ont toutes les chances de pouvoir fournir suffisamment d’hydrogène pour rendre cette source d’approvisionnement viable à l’échelle industrielle. Melis a créé une algue mutante capable de faire un usage du soleil et de la photosynthèse différent de celui de ses cousines de la même famille. Cette modification génétique multiplierait par 3 la faculté de l’algue à produire de l’hydrogène. Pour obtenir cette algue, Melis et ses collègues ont modifié les gènes qui contrôlent la chlorophylle dans les chloroplastes, ces organes cellulaires qui sont le centre de la photosynthèse. Les 600 molécules de chlorophylle qui composent chaque chloroplaste ont été réduites de moitié avec l’ambition d’être ramené à 130.  » C’est à cette condition que dans un bioréacteur les algues produiront 3 fois plus d’hydrogène qu’elles ne peuvent en produire maintenant « , précise Melis qui estime, par ailleurs , que « c’est un total de 80 kilogrammes d’hydrogène par acre et par jour qui pourrait être produit dans un processus industriel « . L’algue ainsi modifiée aurait aussi un autre effet : celui d’accroître la production d’huile des algues pour l’exploitation des formes plus classiques de biocarburants.
Rolf Mehlhorn
, chercheur dans le domaine des énergies au Lawrence Berkeley National Laboratory ajoute:  » Si nous sommes capables d’accroître ainsi la productivité des algues en réduisant leur chlorophylle, cela induit des implications sur l’ensemble des produits que nous tirons des algues. Des algues qui utilisent mieux le soleil produiront aussi plus d’huile dont nous pourrons extraire plus de biocarburant « .
Source : Technology Review. Texte français : Francis Rousseau ©Les énergies de la mer/ 3B Conseils
Photo : Chloroplastes dans des cellules végétales vus au microscope oculaire


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