Conférence internationale : 19ème Symposium franco-japonais d’océanographie
Les mers bordières ou semi-fermées, les zones côtières ou d’interfaces entre la terre et la mer sont des espaces largement convoités par de nombreuses activités humaines. Ces activités n’évaluent pas les effets et impacts de leurs pressions cumulées sur les environnements naturels : littoralisation, tourisme, pollutions terrigènes, transport maritime, dragages et clapages, extraction de granulats marins et développements ou projets de développement de parcs éoliens marins ou d’hydroliennes. Dans ce contexte et malgré la forte productivité de ces écosystèmes, la pêche, la conchyliculture qui exercent également leurs propres pressions environnementales ont du mal à assurer leurs durabilités dans un environnement de plus en plus artificialisé et générant des conflits d’usages de plus en plus exacerbés.
Le symposium se propose d’aborder quelques aspects de la résilience (via leurs capacités d’adaptation au changement global) de ces écosystèmes côtiers et de l’adaptation des communautés humaines au changement climatique dans un contexte de pleine utilisation des ressources naturelles.
Dans ces environnements fortement anthropisés et aux espaces âprement disputés par de nombreux usagers, la pêche artisanale et l’aquaculture traditionnelle ou nouvelle ont des difficultés à se maintenir et a fortiori à prospérer. Pourtant leur maintien et leur développement sont indispensables pour assurer le bien-être et l’alimentation des populations humaines. Grâce à leurs apports en produits locaux, frais et très diversifiés, ces activités permettent de maintenir des activités de transformation et de préparation culinaire qui assurent la particularité de nos ‘terroirs’ côtiers et marins, mettant fortement en valeur le lien Nature-Culture au sein des socio-écosystèmes de la mer et du littoral. Le maintien et le développement de ces exploitations sont des révélateurs de la qualité d’un environnement aquatique de plus en plus sous la pression des activités urbaines, touristiques et industrielles, qui affectent fortement les eaux de transition et les zones côtières, zones de nourriceries importantes pour de nombreuses espèces marines.
L’évolution du climat telle que constatée actuellement, nécessite une production d’énergie beaucoup plus décarbonée et qui se tourne vers une augmentation de la production d’énergie éolienne dans les eaux du large ou à proximité des côtes. Depuis une vingtaine d’années dans le nord de l’Europe se développent des parcs éoliens marins à proximité des zones littorales (Danemark, avec un premier parc installé en 2002 ; Grande-Bretagne, avec le plus grand nombre d’éoliennes en Europe). Ces parcs sont souvent implantés dans des espaces déjà intensément convoités : transports maritimes, dragages, extractions de matériaux, tourisme, pêche, conchyliculture,….. Il est important de connaitre comment cette cohabitation entre développement éolien offshore et activités traditionnelles de pêche et d’aquaculture importantes pour le développement des communautés locales va se faire sans affecter directement ou indirectement le maintien de ces activités de production primaire.
La durabilité des activités de pêche et d’aquaculture est déjà fortement affectée par l’artificialisation de ces espaces côtiers et dans de nombreuses zones d’interfaces. Le développement de l’éolien marin doit prendre en compte cette situation en ne pénalisant pas encore plus le développement de ces activités côtières et s’inscrire dans une dynamique que la pêche professionnelle définit comme une activité de pêche et d’aquaculture responsable incluant trois fonctions : fournir au plus grand nombre des produits de la mer de qualité ; assurer une veille environnementale et contribuer à gérer des ressources et des écosystèmes dans un cadre regroupant l’ensemble des connaissances expertes (académiques et traditionnelles).
Vulnérabilité et résilience des socio-écosystèmes côtiers au changement global (y compris systèmes de production aquacoles et halieutiques).
Développement des énergies marines renouvelables et effets sur les socio-écosystèmes.
Accumulation et déficits sédimentaires : protection du trait de côte et aménagements côtiers
Contacts :
Patrick Prouzet patrick.prouzet@orange.fr
Jean-Claude Dauvin jean-claude.dauvin@unicaen.fr
POINTS DE REPÈRE
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