France – 16/05/2025 – energiesdelamer.eu.
La Pologne, qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2025 jusqu’au 30 juin, a réuni cette semaine les ministres européens en charge de la mer et des affaires maritimes pour une réunion. Elle était placée sous la haute autorité de Cóstas Kadís, Commissaire européen à la pêche et aux océans.
La France y participait et était notamment représentée par Eric Banel, Directeur de la DGAMPA.
Dans la stratégie industrielle, il y a évidemment en Europe une opportunité extraordinaire qui est le développement des énergies marines renouvelables. Au fond, il faut considérer que ces étapes de la transition, que ce soit la décarbonation du transport maritime d’une part, ou la transition de notre consommation énergétique à travers les EMR d’autre part, les énergies marines renouvelables, que ces deux grands volets de la transition sont en réalité des opportunités économiques exceptionnelles. Et donc oui, on en a parlé, on en a parlé sous l’angle de l’emploi, sous l’angle de l’industrie, sous l’angle aujourd’hui des ports également…
Le thème central de la présidence polonaise du Conseil est la sécurité, envisagée de manière transversale en ce qui concerne l’économie, l’accès à l’information, l’énergie, la sécurité alimentaire et sanitaire et, naturellement la sécurité aux frontières.
La version finale du “Pacte européen pour les océans”, promesse faite par la présidente de l’Union européenne, Ursula Von der Leyen, dans ses orientations politiques pour son second mandat, est attendue pour le 4 juin, à l’occasion de la tenue de l’UNOC qui se tient à Nice.
Ce pacte a pour objectif d’assurer la cohérence entre tous les domaines politiques liés aux océans. Avec les objectifs économiques et environnementaux, le paquet législatif doit inclure un programme global pour la connaissance, l’innovation et l’investissement dans le domaine marin (“Stratégie de l’UE en matière de recherche et d’innovation dans le domaine des océans”).
En effet, les réponses sont urgentes à la fois par rapport aux réchauffement des eaux marines qui a doublé en l’espace de 20 ans. En mer Méditerranée, la limite des +2°C fixée par les Accords de Paris en 2015 est dépassée. Avec la tenue de la Conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice co-organisée par la France et le Costa Rica, Cóstas Kadís aura un rôle clé, celui de coordonner une position européenne commune et ambitieuse des Etats membres pour faire bouger les lignes.
Eric Banel, Directeur général des Affaires Maritimes, de la pêche et de l’aquaculture a, dès son retour le 15 mai, donné une interview exclusive à energiesdelamer.eu. Celle-ci s’est déroulée à l’occasion d’une table ronde accueillie par le Sénateur du Finistère Michel Canevet, organisée par le Cluster Maritime et de l’Association des élus des Littoraux (ANEL). La thématique était « Quelle économie bleue après l’UNOC3 »
Il y a un mois – Photo de Costas Kadis, Stéphanie Yon-Courtin Députée européenne, Conseillère régionale de Normandie et de la ministre Agnès Pannier-Runacher Il a visité, une exploitation conchylicole porteuse d’un projet d’aquaculture multitrophique intégrée (AMTI), la Criée de Lorient. A cette occasion, il a rencontré des professionnels de la pêche et du mareyage autour du contrat stratégique de filière au Port de Keroman, l’aire de réparation navale. Pour sa 1e visite en France effectuée à Lorient les 31 mars et 1er avril 2025, Costas Kadis a pu entendre un message clair porté par l’ensemble des acteurs de la pêche professionnelle bretonne.
Au cours d’une consultation approfondie des acteurs-clés, engagée aux côtés d’Agnès Pannier-Runacher, et Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, trois enjeux majeurs ont prévalu :
- La réforme de la Politique commune de pêches (PCP). En plus de l’environnement, elle doit mieux intégrer les paramètres économiques et sociaux en vue de conforter l’assise et la visibilité des communautés littorales. Cela passe par un soutien conséquent à la construction de navires neufs. 31 ans, c’est l’âge moyen des navires de pêche aujourd’hui en France. Selon l’avis unanime des professionnels, ce n’est plus viable !
« Nous passons près de la moitié de notre temps à entretenir et à réparer des bateaux, ce qui ne nous permet plus de travailler sereinement. Il faut nous aider à investir dans nos outils, non pas pour pêcher plus, mais pour pêcher mieux », a insisté Sébastien Le Prince, patron du chalutier Magellan II (Le Guilvinec, Finistère), vice-président du CDPMEM 29.
- La qualité des milieux aquatiques demeure le pré-requis fondamental à toutes les activités relevant de la pêche professionnelle, premier témoin du réchauffement et de l’acidification des océans consécutifs au dérèglement climatique. Elle doit aussi servir de boussole à toutes les politiques européennes en matière de protection de l’environnement marin.
« Il est indispensable d’enrayer les dégradations sanitaires mais aussi de mettre fin aux pollutions d’origine terrestre, en particulier les microplastiques qui pourraient selon certaines hypothèses scientifiques gêner la reproduction et le grossissement de quantités d’espèces sur nos côtes », a souligné Gabriel Migneron, pêcheur à pied professionnel (Baden, Morbihan).
- La gestion des aires marines protégées (AMP) doit perdurer sur la base de la co-construction et de la concertation. La volonté de privilégier une approche « au cas par cas » a été réitérée par le Commissaire européen, qui a notamment souligné l’exemplarité de la Bretagne où environ la moitié des eaux territoriales sont couvertes par des AMP. De fait, s’appuyant sur une gouvernance partagée entre collectivités locales, scientifiques, pêcheurs et associations de plaisanciers, de riverains et de protection de la nature, le modèle pionnier du Parc naturel marin d’Iroise a pleinement vocation à s’inscrire comme une référence dans le cadre du Pacte des Océans qui doit constituer la feuille de route de l’Union Européenne en vue de la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan (UNOC), prévue en juin 2025 à Nice.
« Comme nous le faisons à bord de notre chalutier artisan dont ma femme a la gestion, il est tout à fait possible de travailler sur les zones Natura 2000 en veillant à ne pas impacter les habitats marins, comme les herbiers, mais aussi les bancs de maërl », a rappelé Grégory Métayer, patron du chalutier Le Pearl (Saint-Quay-Portrieux, Côtes d’Armor), président du CDPMEM 22.
« »Nos réglementations européennes doivent se construire avec et pour ceux qui travaillent et vivent la mer au quotidien ! » a déclaré Stéphanie Yon-Courtin (au centre), Conseillère régionale de Normandie, Députée européenne.
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