France – 12/11/2025 – energiesdelamer.eu.
Où en sommes-nous ? L’acquisition des connaissances sur les fonds océaniques profonds, concerne, comme le rappelle Carine Tramier, des entreprises, des organismes de recherche, tels que le CNRS, l’Ifremer, trois domaines (terre solide, colonne d’eau et biosphère), ainsi que des organisations telles que le Cluster maritime français la commission européenne, le Gican, l’AIFM …
A l’occasion des Assises l’économie de la mer 2025, Carine Tramier, Ambassadrice France 2030 pour les Grands Fonds Marins et présidente du CORIMER*, est intervenue et a rappelé les recherches inter et transdiciplinaires tant pour la connaissance de la diversité et du fonctionnement des milieux, que pour leur préservation face aux impacts anthropiques.
Carine Tramier, a transmis à energiesdelamer.eu son intervention et la liste des projets « Grands fonds marins » en cours menés en faveur de la recherche de la filière soutenu dans le cadre de la feuille de route du Corimer.
La Rédaction a documenté l’inventaire des projets cités dans la partie 2 à partir des différents sites; Corimer, France 2030, partenaires des recherches et innovations soutenues dans le cadre de l’appel d’offre qui avait été lancé par le Corimer.
A travers cette tribune, Carine Tramier met en lumière le rôle de l’innovation dans la transformation de notre économie maritime. Elle évoque également les enjeux environnementaux et industriels liés aux grands fonds marins et le programme France 2030, « un levier majeur de notre avenir collectif » selon Carine Tramier.
Le CORIMER s’appuie sur 5 feuilles de route thématiques.
Les grands fonds font partie intégrante de la 4ème. 1. L’innovation, moteur de transformation
« Innover, c’est s’adapter et transformer la contrainte en opportunité ».
Dans le maritime, et tout particulièrement dans le domaine des grands fonds marins, l’innovation prend mille formes. Elle peut être incrémentale, lorsqu’elle améliore l’existant. Elle peut être disruptive, lorsqu’elle bouscule les usages. Ou entre les deux.
Mais elle est surtout ce qui permet à nos entreprises de se démarquer et d’accéder à de nouveaux marchés dans un monde où les transitions – écologique, énergétique, numérique – redessinent les équilibres.
Chaque avancée renforce notre souveraineté technologique, notre indépendance industrielle, et notre impact environnemental positif. C’est cette vision – audacieuse, pragmatique, et collective – que nous portons au CORIMER, pour que l’innovation reste un moteur durable de croissance et de souveraineté.
Les grands fonds marins : une nouvelle frontière
Souveraineté justement. Venons-en maintenant aux grands fonds marins, cette nouvelle frontière qui suscite à la fois curiosité, prudence et espoir.
Ils sont à la fois un territoire de connaissance et un espace stratégique, un formidable terrain de jeu pour les académiques, les start-uppeurs, les institutionnels… et bien sûr les industriels.
Les robots, aériens, de surface, sous-marins – qu’ils soient USV, AUV, ROV, gliders, ou robots bio-inspirés -, de toutes tailles, pouvant fonctionner en meute, armés ou non, ont aujourd’hui atteint une maturité technologique incontestable. Ils sont par exemple de plus en plus utilisés offshore dans l’industrie des énergies et leur marché est en plein essor.
Mais leur potentiel va bien au-delà. Par une connaissance fine et responsable de nos océans :
- surveillance environnementale,
- maintenance prédictive,
- captation et analyse de données,
- cartographie,
- positionnement,
- solutions d’alimentation par batterie ou par houlomotricité,
- fermes sous-marine.
La liste n’est pas exhaustive, ces énumérations sont un outil stratégique majeur. Sans oublier les convergences avec d’autres filières, la robotique, l’IA et le spatial en premier lieu.
France 2030 : investir pour l’avenir
En investissant pour l’avenir, le programme France 2030 donne un cadre clair à cette nouvelle frontière, au travers de son Objet 10 qui vise à explorer cette partie peu connue du globe, s’intégrant ainsi dans l’objectif générique de réindustrialiser la France, renforcer sa souveraineté, sa compétitivité, et accélérer la transition écologique.
Cet objet a été doté, pour sa composante industrielle, d’un AAP consolidé au sein du CORIMER, à hauteur de 25 millions d’euros, qui a permis dès 2024 de soutenir 11 consortia regroupant des partenaires de toutes tailles et de tous horizons, et de faire ainsi émerger de nombreuses briques technologiques dont celles déjà citées. Des missions d’exploration s’y ajoutent.
Le tout complété par la stratégie du ministère des Armées pour mieux connaître, surveiller, protéger le milieu sous-marin et étendre la maîtrise de l’espace maritime aux grands fonds marins.
Ce caractère dual, civil et militaire, est essentiel. Cette synergie génère, on le voit bien, des innovations bénéfiques à l’ensemble de notre économie, à l’heure de l’épineuse orientation des budgets.
Freins et défis
Mais mettre la France sur les rails d’une production industrielle responsable, locale et compétitive, dans un monde globalisé, est un défi complexe.
L’innovation est un moteur indispensable, en revanche, elle ne doit pas être une fin en soi. Innover pour innover, sans utilité réelle, sans passage à l’échelle industrielle, c’est prendre le risque d’un progrès sans impact.
Pourtant, notre système reste parfois trop conservateur en orientant les aides vers les ruptures technologiques massives, laissant de côté les innovations plus subtiles, voire incrémentales, celles du terrain, celles du quotidien, qui font aussi la différence et sont souvent portées par de petites structures agiles et visionnaires au niveau régional. Car c’est bien le mix brique technologique innovante / capitalisation sur l’expérience qui fait la différence.
Les investissements sont lourds, les retours incertains. Nos industriels ont besoin de stabilité. Il faut trouver un équilibre subtil entre prise de risque, rentabilité, et écoute du besoin client.
C’est vrai dans le maritime, c’est particulièrement prégnant dans les grands fonds marins. Nos acteurs doivent répondre à un défi majeur : adapter leurs pratiques tout en restant compétitifs et audibles à l’international.
Et, pour cela un soutien financier dans la durée à toutes les formes d’innovation est requis, quelles qu’en soient les modalités, ainsi qu’un périmètre d’action élargi afin d’intégrer pleinement le maritime dans toutes ses dimensions dans les dispositifs de soutien publics.
Pour y répondre, nous devons encourager l’innovation ouverte, favoriser la cocréation, et développer de véritables écosystèmes collaboratifs au service de nos transitions, économique et écologique. L’AAP CORIMER : Navires Bas Carbone ou les réflexions autour des ETS (Marché carbone européen – transport maritime) font partie de la solution et nous, industriels, en attendons les effets. Sans oublier la collaboration européenne.
France 2030 ouvre la voie et la filière des industriels de la mer s’y engage pleinement, avec les pôles de compétitivité et ses partenaires académiques. Elle dispose de tous les atouts, ses acteurs, pour s’imposer dans la dynamique initiée, avec un accent en 2025 sur des thèmes qui s’appliquent pleinement aux grands fonds marins : robotique et IA qui bénéficient de dispositifs dédiés qu’il nous faut investir.
En conclusion, je rappelle que l’innovation maritime n’est pas un concept abstrait : c’est notre cap vers l’avenir. De manière emblématique et duale dans les grands fonds marins, loin d’être un luxe, c’est une nécessité.
J’aurais aussi pu parler réglementation ou encore renforcement du tissu industriel domestique et valorisation des compétences nationales, européennes à minima.
Je tiens enfin à souligner le rôle des acteurs de la filière qui y œuvrent quotidiennement au niveau institutionnel, le SGMer, la DGAMPA et le SGPI. Sans oublier la DGA / l’AID dans son rôle d’animation.
* Carine Tramier, a entamé le 1er janvier 2024 son deuxième mandat à la tête du CORIMER. Instance de co-construction stratégique sur l’innovation maritime son objectif est d’unifier et d’optimiser le pilotage du soutien public et à mieux cibler tant les dispositifs d’aides publiques que les projets industriels structurants pour la filière. Carine Tramier est par ailleurs membre de nombreux conseils d’administration et présidente du Comité WE (Women Energy) EVOLEN.
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