France – 27/09/2025 – energiesdelamer.eu. Spécial Port du Futur – 3
Participer pleinement à l’effort national de réindustrialisation, moderniser ses infrastructures, regagner des parts de marché face à la concurrence, miser sur les nouvelles énergies et la décarbonation du trafic…

Kris DANARADJOU Directeur Adjoint HAROPA Port du Havre. HAROPA/Laurent Guichardon.
Le directeur général adjoint de Haropa Port expose la stratégie de l’opérateur portuaire qui accueille et passe en revue ses (nombreux) projets.
Réindustrialisation, changement climatique, essor des nouvelles énergies, décarbonation, aménagement territorial, tensions internationales, développement du numérique… Les ports se retrouvent au centre de la plupart des grands enjeux d’aujourd’hui. Comment Haropa Port fait-il face à ces différentes préoccupations ? Quel est l’axe principal de votre stratégie ?
Ces différents enjeux sont en effet au cœur de la stratégie de Haropa Port. Ce qui nous guide depuis 2020-2021, en plus de nos missions de développement du trafic et d’optimisation de la logistique, c’est l’ambition française de réindustrialiser le territoire. Les pouvoirs publics nous demandent d’utiliser le foncier portuaire pour répondre à cette ambition. Il est en effet plus facile d’implanter une nouvelle activité industrielle sur un site portuaire qu’ailleurs : c’est là qu’arrivent les matières premières ; on y trouve les principales utilités (eau, gaz, électricité) ; les ports sont connectés aux différents réseaux de distribution (routier, fluvial et ferroviaire), ainsi qu’à divers pipe-lines… Le port est un lieu éminemment stratégique pour un pays. Tout cela confère aux ensembles comme Haropa Port Port un avantage concurrentiel par rapport à d’autres territoires. Dans ce contexte, la question du foncier revêt une importance majeure : notre challenge, c’est d’implanter les industries de façon efficace, au plus près de ces différents réseaux et dans le bon écosystème, en densifiant l’usage du foncier.
Par rapport à la concurrence internationale, où se situe Haropa Port ? Quels sont ses atouts ?
Nous faisons partie des cinq plus grands ports du range nord-européen. En 2024, nous avons largement dépassé les 3 millions de conteneurs manutentionnés pour la deuxième fois sur les cinq dernières années. Par rapport à d’autres acteurs, Haropa Port dispose de deux avantages compétitifs forts. D’abord, la France est située au croisement de deux grandes routes maritimes : l’axe Asie-Europe et l’axe Amérique-Europe. Ainsi, à partir du Havre, le temps de transit vers l’Amérique du Nord est le plus court en Europe. Les navires qui arrivent d’Asie peuvent aussi gagner plusieurs jours par rapport à des escales dans d’autres ports du Nord de l’Europe. D’autre part, nous sommes un port en eaux profondes, capable d’accueillir dans les meilleures conditions nautiques les plus grands navires du monde.
Comment expliquer, alors, que les ports d’Europe du Nord vous devancent largement ?
Il est vrai qu’Anvers et Rotterdam affichent des trafics de plus de 13 millions de conteneurs/an, qui les placent loin devant nous. Ces deux ports sont installés au cœur des régions les plus dynamiques d’Europe ; ils desservent l’Allemagne, mais aussi le Bénélux – sans parler des connexions avec les ports de la Baltique (Scandinavie, pays baltes…). Toute une chaîne logistique puissante s’est organisée autour de ces deux grands ports, avec des entrepôts, des spécialistes de la manutention, des industriels, des acteurs de la transformation… C’est ce modèle d’écosystème que nous déployons aussi sur l’axe Seine, avec des solutions logistiques de bout en bout – depuis la prise en charge de la marchandise dans les ports maritimes du Havre et de Rouen jusqu’à leur livraison finale dans les zones de consommation ou de production. Par ailleurs, la réindustrialisation de la France doit nous apporter des flux supplémentaires, à l’import comme à l’export.
Pour le premier semestre de cette année, Haropa Port affiche certes un progrès pour le trafic conteneurs (+ 4 %), mais un net recul pour le vrac liquide (-5,9 %) et encore plus pour les vracs solides (-19 %). Soit un trafic total en baisse de 4,9 %…
L’évolution du vrac liquide – les produits pétroliers, pour l’essentiel – est liée à la fois à la situation économique et à la transition écologique. On sait que ce segment va diminuer, cette source d’énergie étant peu à peu remplacée par d’autres. Pour le vrac solide, la récolte de céréales en 2024 a été l’une des plus faibles depuis une vingtaine d’années. Ce sont des aléas dont il faut tenir compte. Mais l’activité multi-filière de Haropa Port permet d’encaisser ces chocs.
» Sur la période 2020-2025, un programme d’investissement de 1,5 milliard d’euros »
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