Aires marines protégées dans les océans : les navires de pêche industrielle passent entre les mailles

Monde – 30/07/2025 – energiesdelamer.eu.

L’analyse de signaux GPS et d’image satellites, ont permis à des chercheurs de l’université de Montpellier, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), du CNRS et de l’ONG Bloom de mettre à jour l’estimation de activités de pêches industrielles dans les AMP au niveau mondial. Il s’agit d’une étude « en dessous de la réalité, puisque la plupart des navires ne signalent pas leur position » précise les co-auteurs de l’étude publiée le 24 juillet dans la revue Science et mentionnée par Libération.

« Ce qu’on montre avec cette nouvelle analyse, c’est que l’on sous-estime les activités de pêche industrielle dans les aires marines protégées », expose Raphaël Seguin, doctorant en écologie marine à l’université de Montpellier et chargé de recherche pour Bloom à Libération.

C’est une première au niveau mondial. En effet, les scientifiques proposent une vision complète de la présence des navires de pêche industrielle dans les aires marines protégées (AMP) de la planète.

En théorie, aucune activité extractive ou destructrice (pêche électrique, chalutage de fond, etc.) n’est autorisée dans ces zones et la plongée ou la navigation de plaisance y sont réduites au minimum.

« Historiquement, on a toujours eu du mal à avoir des données publiques transparentes sur la pêche industrielle au niveau international, retrace Raphaël Seguin. Les décideurs, les scientifiques et les associations ne disposent pas d’outils pour évaluer ce qu’il se passe réellement dans les AMP. Et ça, c’est un problème en matière de transparence démocratique. »

Toutefois, depuis quelques années, l’ONG Global Fishing Watch publie des données quasi en temps réel grâce au système de surveillance AIS. Ce signal GPS, émis par les navires pour transmettre leur position et éviter les collisions, permet d’estimer les activités de pêche.