France – 22/07/2025 – energiesdelamer.eu.

Pas de répit face aux États-Unis… la déstabilisation d’une régulation Europe – États-Unis continue.

Marc Ferracci, ministre de l’industrie et de l’énergie, réunit ce matin un Conseil National de l’Industrie (CNI)* exceptionnel à Bercy, à la suite de l’annonce faite par Donald Trump, le samedi 12 juillet, d’instaurer des droits de douane à hauteur de 30 % sur les produits européens.

 

Cette réunion fait suite à une première réunion exceptionnelle du Conseil National de l’Industrie consacrée aux droits de douane, organisée le 8 avril dernier.

Elle rassemblera les représentants des organisations syndicales, patronales et des principales filières industrielles françaises pour trouver un consensus autour de positions de négociations plus dures avec Washington.

En effet, « dans un contexte de tensions commerciales accrues, elle a pour objectif d’associer l’ensemble des acteurs industriels à la définition d’une position claire sur la stratégie de négociation à porter au niveau européen. Un avis pourra être formalisé à l’issue des échanges et transmis à la Commission européenne, en lien avec les partenaires industriels des autres États membres ».

 

Les ministres européens de la recherche et de l’industrie se sont réunis à l’occasion du Forum Copenhagen & Niels Bohr Institute au (Danemark) les 17 et 18 juillet. Les thèmes étaient l’équilibre entre les industries à forte intensité énergétique et les technologies propres, la technologie quantique, la biotechnologie, l’entrepreneuriat et la mobilisation des investissements privés et comment maintenir  la compétitivité mondiale dans le domaine des industries propres.

En marge de la réunion informelle, dix États membres de l’Union européenne, la France, l’Espagne, l’Italie, la Hongrie, la République tchèque, les Pays-Bas, la Roumanie et la Slovaquie, réunis au sein de l’Alliance ministérielle pour les industries énergo-intensives, ont publié une déclaration conjointe pour réaffirmer leur volonté commune de renforcer la compétitivité des industries à forte intensité énergétique tout en soutenant leur décarbonation.

Le socle industriel de l’Europe, longtemps pilier essentiel du succès économique et de la sécurité de l’Union européenne, est aujourd’hui confronté à des défis majeurs. Les secteurs clés des chaînes de valeur européennes — acier, métaux non ferreux, chimie, ciment, minéraux non métalliques, et autres industries à forte intensité énergétique — doivent composer avec des coûts énergétiques élevés et une concurrence mondiale toujours plus féroce.

 

Dans le cadre du déploiement du Clean Industrial Deal, les membres de l’Alliance s’engagent à unir leurs forces pour défendre des positions communes sur plusieurs priorités stratégiques, notamment :

  • Stabiliser les marchés carbone (ETS) et renforcer le mécanisme d’ajustement-carbone aux frontières.
  • Garantir des prix de l’énergie compétitifs et plaider pour le maintien de la compensation des coûts indirects liés aux émissions du Système d’échange de Quotas d’Emission (SEQE-UE) au-delà de 2030 pour les industries énergo-intensives.
  • Poursuivre la construction d’une Union de l’énergie véritable et intégrée d’ici 2030.
  • Renforcer la surveillance des importations pour lutter contre les détournements de commerce vers le marché européen et adopter rapidement les mesures nécessaires contre ses détournements.
  • Utiliser pleinement les outils européens pour garantir des conditions de concurrence équitables, combattre les pratiques commerciales déloyales et faire face aux surcapacités industrielles mondiales.
  • Mettre en place rapidement des marchés pilotes qui soutiennent et récompensent les investissements européens dans la décarbonation des procédés industriels.
  • Intégrer des critères de durabilité, de résilience et de préférence européenne dans les marchés publics afin de favoriser des écosystèmes industriels durables et créateurs d’emplois en Europe.
  • Développer des marchés financiers européens intégrés et profonds via l’achèvement rapide de l’Union des marchés de capitaux et de l’Union bancaire, tout en encadrant les investissements étrangers pour renforcer la souveraineté technologique et la résilience de l’UE.
  • Améliorer le fonctionnement du marché unique européen et simplifier les cadres réglementaire et administratif, notamment en allégeant les obligations de reporting et les procédures de permis, tout en maintenant des normes environnementales et sociales élevées.
  • Promouvoir la création d’emplois de qualité et développer une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux défis de la compétitivité à long terme.
  • Faire de l’économie circulaire un pilier stratégique, en valorisant le recyclage comme source essentielle de matières premières pour les industries énergo-intensives.

Cette déclaration marque une étape décisive dans la coordination des efforts nationaux pour relever les défis économiques et climatiques, et pour bâtir une Europe plus résiliente, compétitive et bas-carbone. C’est dans cet esprit que la France, l’Autriche, l’Espagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg, la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie appellent la Commission européenne à prendre en compte ces propositions ambitieuses.

Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, a déclaré : « Nos industries lourdes, qui constituent le socle de l’ensemble des chaînes de valeur industrielles européennes, traversent une crise historique. Elles subissent de plein fouet la flambée des prix de l’énergie, la concurrence déloyale de la Chine et la pression d’investissements massifs nécessaires à la décarbonation. Face à cette situation, l’Europe doit réagir sans délai si elle veut rester un continent de production. C’est tout le sens de l’alliance lancée par la France en mars dernier, dont le manifeste est publié aujourd’hui. Ensemble, en Européens, nous agissons pour préserver nos sites industriels — comme Arcelor à Dunkerque — et pour construire un modèle économique viable pour les investissements de décarbonation. Le choix ne se situe pas entre le climat et l’industrie. Il se joue entre conduire nous-mêmes la transition industrielle, selon nos propres conditions, ou la laisser se faire ailleurs — au prix de nos emplois, de notre souveraineté et de notre crédibilité climatique. »

 

*Le Conseil national de l’industrie (CNI) a pour objectif d’éclairer et de conseiller les pouvoirs publics sur les enjeux de l’industrie en France, en particulier dans le cadre de la transition écologique et numérique, de la réindustrialisation et de la résilience du pays. Il comprend 20 comités stratégiques de filières, dont la filière mer qui regroupe trois composantes : l’industrie navale, les énergies marines renouvelables (EMR) et l’offshore. Elle représente environ 80 000 emplois directs en France et réalise 35,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 50 % à l’export. L’industrie navale est représentée par le Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN), l’offshore et les énergies marines renouvelables – par EVOLEN et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER).

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