BREST – (France – UE) – 09/12/2010  – Le projet national EMACOP (Energies MArines COtières et Portuaires) porté par l’IREX (Institut pour la Recherche Appliquée et l’expérimentation en génie civil) dont la faisabilité vient d’être labellisée par le Réseau Génie Civil et Urbain (RGCU) est un outil à l’approche novatrice qui porte principalement sur les ouvrages multifonctionnels sur petits fonds marins dotés d’un dispositif de récupération d’énergie hydraulique de type énergie des vagues, énergie des courants et énergie des marées. L’outil EMACOP a pour objectif principal de mieux caractériser le potentiel exploitable et le rendement des technologies existantes afin d’aider les maîtres d’ouvrage dans leurs choix d’aménagement avec une attention particulière portée à la capacité de survie d’un système, à sa capacité à fonctionner ou à se maintenir en état lors d’évènements extrêmes. Il est prévu que l’ensemble du travail se décline sur une famille d’ouvrages existants précis : les ouvrages portuaires, les ouvrages côtiers, les ouvrages routiers littoraux (une distinction étant établie entre construction d’ouvrages neufs et adaptation d’ouvrages anciens).

Les dispositifs de récupération d’énergie seront classés quant à eux en trois catégories : houle, courants et marée.
Le calcul du potentiel houlomoteur exploitable demandera un travail d’adaptation particulier des bases de données existantes qui ne prennent pas en compte l’effet de la marée sur la houle. Cet effet devient très important en petites profondeurs. L’impact hydrosédimentaire des systèmes sera aussi analysé dans l’idée d’utiliser au mieux les systèmes houlomoteurs dans une optique de protection du trait de côte. De même la réduction de la houle réfléchie sur les digues pourrait avoir un effet bénéfique en termes d’érosion côtière. Cette étude d’impact hydrosédimentaire doit se dérouler à une échelle dite régionale. Une interface sera développée entre les résultats des études locales autour de l’ouvrage et les modèles régionaux.

Un travail particulier de sélection et d’adaptation des technologies sera mis en œuvre en même temps qu’une action d’innovation sur les technologies. Cette innovation pourra porter soit sur l’adaptation de technologies existantes, soit dans la proposition de nouveaux concepts. Sur ce dernier point : quelques objectifs technologiques sont mis en avant :
– adapter un dispositif sur un ouvrage ancien,
– exploiter au mieux la réflexion de la houle sur les ouvrages,
– réduire l’érosion côtière sur des ouvrages détachés
– stocker l’énergie marémotrice dans des digues réservoir
– récupérer l’énergie marémotrice dans les bassins à flots,
– récupérer à la fois l’énergie de la houle et des courants sur des rotors d’hydroliennes …

Il s’agit enfin de tester l’applicabilité de ces concepts sur des sites pilotes. Afin de couvrir la diversité des configurations du littoral Français, une quinzaine de sites pilote est proposée. Ces sites ont été choisis afin de pouvoir traiter une variété suffisante de type d’ouvrages et de forçage hydrodynamique. Les sites sont répartis sur la façade Atlantique, Manche – Mer du Nord et Océan Indien. Ainsi pour les systèmes houlomoteurs à Saint Jean de Luz (ouvrage neuf), Antifer (Ouvrage ancien), Soulac (ouvrage côtier détaché). Pour les systèmes d’énergies marémotrices et des courants : le Havre (bassin portuaire), Cherbourg (digue réservoir), Ile de la Réunion (viaduc).
Ce travail devrait permettre d’estimer le coût du kWh associé à un dispositif de récupération d’énergie sur le site pilote.

Le projet EMACOP devrait démarrer courant 2011 pour une durée de 4 ans. Il est estimé à 3 millions d’ euros environ avec un financement de 20 % que devrait consentir le Ministère de l’Ecologie, du Developpement durable, des Transports et du Logement .
Les principaux partenaires pour le montage du projet EMACOP sont : EDF, SAIPEM, Sogreah, Ifremer, CETMEF, Université du Havre, Université de Pau, Centrale Nantes.

Article : Francis ROUSSEAU

Photo réactualisée en 2020 : système bris vague et production d’énergie des vagues de OWC à Mutriku (Pays Basque espagnol – Espagne) – L’usine d’énergie houlomotrice de Mutriku peut accueillir des essais de nouveaux concepts de turbine à air, de stratégie de contrôle et d’équipements auxiliaires pour les dispositifs OWC.

Construite dans le brise-lames du port de Mutriku, la centrale a une capacité totale de 296 kW et fournit de l’électricité au réseau depuis 2011.


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