France – 01/02/2022 – energiesdelamer.eu. Globalement alarmant, le nouvel opus du GIEC révèle des impacts climatiques plus importants et précoces qu’anticipé, qui augurent un avenir sombre pour l’humanité, sauf à changer rapidement de braquet pour limiter le réchauffement mais aussi pour s’y adapter, notamment sur les littoraux, particulièrement vulnérables.

 

Comme on s’y attendait, le deuxième volet de son sixième rapport, que le GIEC a rendu public lundi 28 février, est nettement plus alarmiste que le précédent qui datait de 2014.

D’ores et déjà à l’œuvre, le changement climatique produit des dommages irréversibles sur les écosystèmes animaux et végétaux, la santé humaine, la sécurité alimentaire…« Les impacts que nous constatons aujourd’hui surviennent beaucoup plus rapidement que nous l’attendions il y a vingt ans, et ils sont plus perturbateurs et plus répandus », reconnaissent les chercheurs, qui évoquent des « impacts en cascade » et « des risques qui deviennent de plus en plus complexes et difficiles à gérer ».

Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent déjà dans un environnement vulnérable au changement climatique.

Dans le premier volet publié en août dernier, les experts du GIEC estimaient que la hausse des températures atteindrait le seuil de +1,5 °C – objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris – autour de 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente estimation.

 

L’adaptation, indispensable dans tous les cas de figure

Mais le pire reste à venir, sauf à limiter la hausse des températures à ce niveau. En effet, les impacts à 2°C seraient nettement plus importants et impliqueraient le dépassement de nombreux points de non-retour. Pour l’heure, le thermomètre a déjà grimpé de 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle les politiques et engagements actuels (qui ne sont même pas respectés) nous emmène tout droit vers un réchauffement de 2,3 à 2,7°C.

Mais même à +1,5°C, il sera indispensable de s’adapter. Un impératif dont le monde ne semble pas avoir encore vraiment pris la mesure. La France pas plus que d’autres.

En outre, les risques de mal-adaptation, par exemple lorsque l’adaptation se concentre sur un seul secteur ou un seul risque, ou encore lorsqu’elle privilégie les gains à court terme, sont mal évalués. C’est notamment le cas des digues, qui peuvent protéger les personnes et les biens à court terme, mais sont également susceptibles d’encourager les aménagements risqués, retardant des transformations plus structurelles et augmentant ainsi l’exposition à long terme. En outre, les digues empêchent les transferts de sédiments et dégradent les écosystèmes naturels.

 

Un milliard d’habitants des zones côtières menacés

Les zones côtières sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Le rapport confirme à nouveau que les villes et villages côtiers seront de plus en plus confrontés aux limites de leur capacité d’adaptation à mesure que le niveau de la mer continuera de s’élever. Cela entraînera une série de pertes d’écosystèmes côtiers, la salinisation des eaux souterraines, des inondations et des dommages aux infrastructures côtières. A la clé : des risques pour les moyens de subsistance des populations, leur santé, leur bien-être, la disponibilité des aliments, l’approvisionnement en eau et la culture. « Environ un milliard de personnes pourraient être menacées par des aléas climatiques côtiers, à moyen terme et dans tous les scénarios », écrivent les auteurs du rapport. Autant de personnes contraintes de se déplacer vers des altitudes plus élevées, ce qui pourrait entraîner des conflits pour l’accès à ces terrains. Les villes d’Asie de l’Est seront les plus touchées.

 

Les risques accrus d’inondations, aussi bien côtières que fluviales, figurent au rang des risques identifiés par le GIEC pour l’Europe avec la chaleur, la baisse des rendements agricoles et l’une insuffisance des ressources en eau. Car son littoral est particulièrement exposé, et plus de 500.000 personnes sont menacées par l’élévation du niveau de la mer. Et ce n’est qu’un début. En 2100, les experts s’attendent à ce que le coût des inondations côtières ait dépassé celui des inondations fluviales.

 

La régulation du climat par l’océan remise en cause

En termes d’écosystèmes, certains récifs coralliens d’eau chaude et les zones humides côtières sont parmi ceux qui sont déjà à la limite de ce à quoi ils peuvent s’adapter. Leur survie dépendra de la protection effective dont ils bénéficieront demain, sachant qu’aujourd’hui, moins de 15 % des terres, 21 % des eaux douces et 8% des océans sont protégés.

Sous l’effet du réchauffement et de l’acidification qui en résulte, les océans voient leurs réserves halieutiques diminuer, ce qui menace la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes.

Surtout, à ce rythme, ils ne seront bientôt plus capables de jouer leur rôle essentiel de régulateur du climat.

POINTS DE REPÈRE

GIEC : Adaptation climatique : le temps presse

Le GIEC : plus qu’alarmant !

 


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