France Monde – 20/01/2022 – energiesdelamer.eu. Annick Girardin, ministre de la mer et Denis Robin SG viennent de participer à deux auditions menées par le Sénat par la nouvelle mission d’information du Sénat créée sur le thème : « L’exploration, la protection et l’exploitation des fonds marins : quelle stratégie pour la France ? ».

Parallèlement, la Délégation sénatoriale aux Outre-Mer mène depuis le 14 octobre 2021 une étude sur la place des outre-mer dans la stratégie maritime nationale,  et notamment pour les grands fonds marins (métropole et outre mer). Dans ce cadre, Jean-Louis Levet, auteur du Rapport grands fonds a été auditionné le 9 décembre par la commission outre mer du sénat qui doit faire un rapport sur les grands fonds marins, métropole et outre mer. Il était accompagné de  Xavier Grison, Secrétariat général de la mer (SGMer). A cette audition, Jean-Marc Daniel, directeur du département Ressources physiques et écosystèmes de fond de mer de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), Laurent Kerléguer, directeur général du service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM) Elle a ensuite entendu  Jean-Louis Fillon, délégué général de l’Institut français de la mer (IFM). Lien vers la VOD indexée

La Délégation sénatoriale aux Outre-mer avait auditionné de nombreux acteurs des grands fonds, et notamment, le 18 novembre 2021, Frédéric Moncany de Saint-Aignan et Alexandre Luczkiewicz respectivement Président du Cluster maritime français et responsable des relations et des actions outre-mer. Lien vers la VOD indexée

Les actions dans le cadre de « La Décennie des océans » de l’ONU

De nombreuses avancées technologiques permettent de parcourir des milliers de kilomètres dans les profondeurs de l’océan, découvrir à la fois les ressources inexploitées qu’il offre, mais aussi les impacts humains passés et potentiels sur ce vaste paysage et monde océanique.

Comment continuer à découvrir et à profiter des ressources de cette dernière frontière tout en veillant à préserver sa riche biodiversité pour les générations futures ?, c’est la question posée par l’ONU dans le cadre des actions de la Décennie des océans qui explorent les profondeurs

La Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable 2021-2030 (« La Décennie des océans ») a approuvé quatre programmes transformateurs développés par des partenariats mondiaux d’océanologues, de gouvernements et d’industries pour explorer les parties profondes de l’océan, à la fois pour l’humanité et les écosystèmes.

Ces programmes ont été approuvés dans le cadre du premier ensemble d’actions phares de la Décennie qui contribueront à la réalisation de la vision de la Décennie de la « science dont nous avons besoin pour l’océan que nous voulons ». Coordonnée par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, la Décennie des océans est un cadre visant à faciliter des solutions transformatrices en sciences océaniques, reliant les gens et notre océan.

Un réseau océanique pour l’observation profonde

L’un de ces programmes travaillant dans ce domaine est le  One Ocean Network for Deep Observation . Cet effort a établi des plans pour une surveillance innovante des coraux d’eau froide, ainsi que des systèmes d’alerte aux dangers qui nécessitent la collecte de données à partir des crêtes et des tranchées en haute mer. Une grande partie de l’activité volcanique et tectonique mondiale se déroule sous la surface de l’océan. Ce programme prévoit d’observer spécifiquement ces activités pour améliorer notre capacité à réagir aux impacts qui s’étendent à nos côtes et à nos communautés, comme les tsunamis.

« Plus de 80 % des fonds marins ne sont ni cartographiés ni explorés. « One Ocean Network for Deep Observation » est fier de dévoiler la dernière frontière de la Terre avec des organisations du monde entier pour mettre en commun les connaissances et les ressources scientifiques afin d’inspirer la société et de protéger nos océans avec la meilleure science disponible. » », déclare Jean-Marc Daniel, co-responsable du programme, responsable du département Ressources physiques et écosystèmes profonds de l’IFREMER.

(Institution chef de file : IFREMER. Partenaires clés : EMSO ERIC, JAMSTEC, ONC. Ed.)

Stratégie d’observation de l’océan profond (DOOS)

Les membres de la Deep Ocean Observing Strategy (DOOS)  savent qu’il existe de nombreuses inconnues dans les profondeurs des océans et prévoient de trouver des réponses au cours des dix prochaines années. Leurs activités traversent les régions, un peu comme les grands fonds, pour rassembler les parties prenantes et établir collectivement un système scientifiquement rigoureux d’indicateurs des grands fonds (également appelés variables océaniques essentielles – EOV). Ces EOV nous permettent d’observer de nombreuses dimensions environnementales et de construire une meilleure image de l’océan profond tel qu’il se présente actuellement – peu exploré, mais fortement impacté.

« Par leur composition chimique, leur circulation et leur mélange, les masses d’eau profonde des océans recèlent des secrets que nous n’avons pas encore découverts pour comprendre pleinement le fonctionnement du système climatique mondial et pour représenter ces processus dans les modèles du système terrestre » déclare Patrick Heimbach, co-responsable, de l’Université du Texas.

La mer profonde est un environnement complexe qui joue un rôle clé dans la séquestration de l’excès de dioxyde de carbone et de chaleur, la conduite des courants océaniques, et est une source de métaux précieux de terres rares utilisés pour produire des téléphones, des ordinateurs portables, des batteries et d’autres éléments technologiques. Pour comprendre comment gérer ces ressources, nous devons avant tout améliorer nos connaissances sur l’écosystème des grands fonds marins.

Programme Challenger 150

Le  programme Challenger 150  vise à combler le manque de connaissances sur l’océan profond. Leur objectif est de gérer durablement les nombreuses ressources de l’océan profond. Pour ce faire, l’exploration et l’observation sont essentielles car cela aidera les parties prenantes à prendre des décisions éclairées. Combler ces lacunes dans les données nécessite une collaboration avec les pays en développement qui manquent actuellement des finances, des technologies et des infrastructures nécessaires pour mener des recherches intensives en haute mer. Grâce à ces collaborations, le programme Challenger 150 enhardira une génération de stewards océaniques partout dans le monde.

« Avec Challenger 150, nous visons à former la prochaine génération de biologistes des grands fonds et à créer un réseau de capacités renforcées qui permet aux pays d’exercer pleinement leur rôle dans les discussions internationales sur l’utilisation des ressources océaniques à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières nationales. » Say Program co-responsables Kerry Howell, Université de Plymouth, et Ana Hilário, Université d’Aveiro.

Le développement des capacités pour mener à bien ce travail est essentiel car les ressources nécessaires pour surveiller les eaux profondes sont considérables. De nombreux écosystèmes d’eaux profondes que nous commençons à peine à comprendre, comme les récifs coralliens d’eaux profondes, sont également fragiles, à croissance lente et à récupération lente. Cela accroît le besoin de systèmes de surveillance soigneusement planifiés pour s’assurer que nos activités d’observation réduisent la perturbation des habitats mêmes que nous souhaitons observer.

POINTS DE REPÈRE

19/01/2022 . Position du Canada. Malgré les craintes formulées par de nombreux scientifiques et les appels au moratoire, le gouvernement de Justin Trudeau, premier Ministre, ne s’oppose pas à l’exploration et à l’exploitation minières dans les océans. Il plaide toutefois pour l’imposition de « moyens efficaces » de protection des écosystèmes des zones convoitées par cette industrie naissante. L’exploration minière en milieu marin n’est pas non plus formellement interdite dans les eaux canadiennes.

 

 


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