Espagne – 13/01/2022 – energiesdelamer.eu. Les pêcheurs ne rejettent pas les parcs éoliens en mer : ce qu’ils ne veulent pas, c’est qu’on les empêche de pêcher dans leurs zones de pêche traditionnelles du Golfe de Gascogne. Le soutien aux énergies renouvelables ne doit pas compromettre l’activité de pêche.

Afin de déterminer comment faire ce qu’ils considèrent nécessaire pour trouver un juste équilibre entre la pêche et l’énergie éolienne en mer, les pêcheurs ont élaboré une feuille de route dans laquelle ils se prononcent en faveur d’une intégration des énergies renouvelables, sans que cela signifie « hypothéquer l’activité extractive de la pêche ». C’est pourquoi ils estiment nécessaire que le public sache de première main dans quelle mesure les projets privés et le POEM (plan de gestion de l’espace marin) proposé affecteront les écosystèmes et l’activité de pêche.

Les parcs éoliens sont incompatibles avec l’activité de pêche et ceux prévus dans le nord-ouest du Golfe de Gascogne affectent cette activité. Telles sont les conclusions des représentants du secteur de la pêche en Galice et dans les Asturies présentées lors d’une conférence de presse le 11 janvier. Ils se disent favorables à une approche intégrée incluant le déploiement d’installations d’énergie renouvelable en mer qui n’entravent pas les activités de pêche.

CE N’EST PAS LA MÊME CHOSE

Justifier la mise en œuvre de l’énergie éolienne en mer dans les eaux espagnoles en la comparant à la réalité de pays comme le Danemark (2 034 navires), la Belgique (64 navires), les Pays-Bas (839 navires) ou l’Allemagne (1 293 navires) est « totalement à côté de la plaque ». 293 navires) est « inadapté » et « ne permet aucune comparaison par rapport à l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’activité de pêche espagnole, qui recense près de 5 000 navires dans les seules zones de pêche Cantabrique-Nord-Ouest, sur un plateau continental bien plus petit que celui dont disposent la mer du Nord ou la mer Baltique ».

Plus clairement : les parcs industriels d’énergie éolienne en mer sont incompatibles avec la pêche. Et ils expliquent : « Leur éventuelle coexistence dans le Cantabrique-Nord-Ouest doit être étudiée sur la base des informations fournies par l’Instituto Epagnol de Oceanografia (IEO), équivalent de l’Ifremer sur l’impact sur nos écosystèmes et des informations fournies par le Secrétariat général de la pêche et le secteur lui-même sur les registres d’activité de pêche ».

Le secteur de la pêche qui opère dans cette zone de pêche nationale est composé d’au moins 4 600 navires dédiés à différents types de pêche qui « ne s’opposeront pas à l’adoption de toute mesure allant dans le sens de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’amélioration de la santé de la planète et, surtout, de nos mers » (déclaration de Torcuato Teixeira Valoria, porte-parole de la plate-forme du manifeste de Burela pour la défense du secteur de la pêche dans la zone de pêche susmentionnée). Mais il reconnaît l’existence d’agressions multiples dérivées de ces émissions, « avec des dommages sérieux aux écosystèmes marins dont nous, les pêcheurs, dépendons, à condition que les écosystèmes marins et notre mode de vie soient respectés et, par conséquent, que nous ne soyons pas éloignés de nos mers pour industrialiser les zones de pêche ».

COMPROMETTRE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE

Ce n’est pas le secteur de la pêche qui refusera le déploiement d’installations renouvelables en mer si, comme l’indique la feuille de route, elles sont en phase avec les activités de pêche. Toutefois, cette harmonie ne doit jamais affecter l’activité de pêche et les lieux de pêche. C’est une chose que, à ce jour, personne ne peut promettre.

Le secteur souhaite établir des canaux de dialogue avec tous les acteurs susceptibles d’être impliqués dans le développement de ces industries « dans nos mers, dans l’intérêt général de la société, et en pensant à l’avenir des prochaines générations, la priorité devrait être qu’il s’agisse d’énergies « propres » pour les océans, car toutes les énergies renouvelables ne sont pas des énergies propres ». Il existe une ligne rouge insurmontable : l’impact sur les zones de pêche et l’activité de pêche et le fait qu’il ne faut pas considérer comme acquis que pour atténuer la menace du changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre, la production alimentaire peut être compromise.

Toutes ces actions seront coordonnées avec celles des pêcheurs de la Méditerranée ou du Golfe de Cadix, ainsi qu’avec les pêcheurs portugais.

Article d’Anton Luaces, spécialiste des affaires maritimes, paru dans Mundiario

POINTS DE REPÈRE


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