Lundi 04/06/2018 – energiesdelamer.eu – Le dernier opus du Renewables Global Status Report (GSR) de REN21 publié ce 4 juin est sans appel : les énergies marines, (hors offshore éolien), demeurent à la traîne, même si 2017 a marqué un frémissement.

 

 

En effet, si les capacités installées en énergies renouvelables (biosources comprises) ont représenté 2 195 GW en 2017, pour les énergies marines (hors offshore éolien), elles ont à peine atteint les 500 MW.

 

Le GSR de REN21 ne peut ainsi constater, dans les deux pages consacrées à ces énergies marines, que malgré des décennies d’efforts de développement, cette énergie renouvelable demeure largement peu utilisée. Sur les quelques 529 MW installés à fin 2017, plus de 90% sont toujours représentés par les deux grandes usines marémotrices française (La Rance) et coréenne (Shiwa).

 

Néanmoins, signale REN21, les autres technologies ont enregistré plutôt une « bonne année », notamment en Ecosse, avec le déploiement de nouvelles technologies marines. Au total, 4 MW ont été installés l’an dernier, portant le total mondial à 17 MW, côté hydrolien, et 8 MW côté énergie des vagues.

 

Le rapport ajoute que si 2017 a enregistré le retour d’un grand projet marémoteur (par lagunage), Swansea Bay, au Royaume-Uni, force est de constater qu’après des avis favorables politiques et techniques, le dossier ne bouge plus. Les autres technologies demeurent à des stades d’expérimentation, avec de nombreux prototypes déployés. En termes de technologies fondées sur les courants marins, REN21 précise que la filière est proche de la maturité, avec un choix qui se porte sur des turbines à axe horizontal, combiné à des techniques de lagunage.

 

En revanche, côté énergie des vagues, la convergence n’est pas au rendez-vous.

C’est l’Europe qui a tiré vers le haut ces technologies, insiste le rapport, mais le marché pour ces technologies demeure très fortement aux mains des vicissitudes des soutiens gouvernementaux, ou d’une coopération internationale.

La filière a néanmoins implanté sa première usine en 2017 et quelque 90 développeurs de machines sont sur le pied de guerre, dont la moitié avec des turbines à axe horizontal.

L’Ecosse est restée le lit de ces machines. Le projet Meygen a permis d’installer quatre turbines de 1,5 MW délivrant du courant au réseau dès le début 2017 (2,6 GWh ont ainsi été livrés). Au tout début 2018, les développeurs ont reçu le feu vert pour la phase suivante : 86 MW, avec des constructions qui devraient d’étager jusqu’en 2019.

Nova Innovation a installé dans les Shetlands, Bluemull, une troisième turbine de 100 kW (à entraînement direct) et emmenant un groupement universitaire et de recherche est parvenu à réunir un financement européen à hauteur de 19,3 millions d’euros.

Scotrenewables Tidal Power a également reçu un soutien européen l’an dernier pour le déploiement de sa machine de 2 MW, SR2000, déjà installée au centre européen des énergies marines d’Orckney, en Ecosse.

En France, Naval Energies a lancé une première usine de construction de machines à Cherbourg, avec un objectif d’y assembler environ 25 unités par an de 2 MW. REN21 cite également le fabricant de petites hydroliennes, Guinard Energies, avec sa P66 de 3,5 kW pour des sites isolés.

En termes d’énergie des vagues, le rapport constate des démarrages en Chine (les 100 kW de Sharp Eagle), en Espagne (une machine portugaise Kymaner en test dans la baie de Biscaye et Oceantec a fêté la première année de fonctionnement de Marmok-A-5, une installation de 30 kW) et en Suède (Waves4Power).

Nombre de projets sont financés via des fonds européens, qu’il s’agisse du programme MaRINET2, doté de 1,3 millions d’euros ou de FORESEA, qui permet de financer des projets dans les centres de test en France, en Irlande, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni.

L’Ecosse encore pousse la filière, avec Wave Energy Scotland, qui a accordé quelque 28 millions de livres à 62 projets dans 11 pays, à fin 2017.

Les Etats-Unis ne sont pas totalement en reste avec le ministère de l’Energie (DOE) qui a aidé à finaliser avec l’université de l’Oregon le Pacific Marine Energy Center South Enerrgy Test Site afin qu’il puisse dès 2021 accueillir des prototypes. Le DOE a annoncé également un financement de 12 millions de dollars en 2017 pour des projets d’énergie des vagues avancés.

La Chine, dans le cadre de son plan quinquennal vise une capacité de 50 MW installés d’ici à 2020.

Un handicap reste à lever, signale REN21 en conclusion de ses pages consacrées aux énergies marines : la question de l’impact sur l’environnement marin de grands parcs. Le rapport précise que si une turbine n’a pas d’impact notable, il reste à prouver que de grands parcs n’auront pas d’impact sur la faune et la flore marine.

 

 

 

 

Points de repère

 

04/06/2018 – REN21, publie son rapport annuel «Renewables 2018 Global Status Report »*, véritable référence sur l’avancée des énergies renouvelables dans le monde. A lire dans la rubrique Dossiers Spéciaux

La présentation est faite le mardi 5 juin à la manifestation Smart Energies 2018

 


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