WASHINGTON D.C. (Mass- Etats Unis) – 12/12/2008 – Blog Les énergies de la mer – 3B Conseils – On le sait, l’administration Obama travaille activement au développement de stimulations économiques capables de booster le démarrage des technologies d’énergies renouvelables. La crise financière actuelle rend difficile, (c’est un euphémisme) le financement des projets d’énergies renouvelables sur des fonds empruntés à l’Etat. Il existe déjà néanmoins, dans au moins la moitié des états des Etats-Unis, un arsenal juridique et financier spécifique aux énergies renouvelables ; c’est le Renewable Portfolio Standard (RPS) qui impose aux services publics d’électricité un pourcentage fixe d’approvisionnement énergétique à partir de sources renouvelables. Se profilent également à l’horizon depuis peu : une loi fédérale RPS et un système de réglementation commun à l’économie et à la gestion des gaz à effet de serre. Dans cette perspective, l’administration Obama étudie la création d’un organisme financier de type  » banque quasi gouvernementale  » dont l’action se focalisera sur les énergies renouvelables. Cet organisme de financement, la Renewable Energy Private Investment Corporation ou REPIC s’inspirera du modèle déjà existant de l’Overseas Private Investment Corporation (OPIC), imaginée par le gouvernement des Etats-Unis pour faciliter la mobilisation de capitaux privés dans le développement des projets intéressants les pays du tiers monde. Du point de vue législatif, REPIC n’est pas un concept entièrement nouveau.En effet, le projet de loi S. 2730, connue aussi sous le nom de  » Clean Energy Investment Bank Act  » avait déjà été présenté lors de la 110e session du Congrès en 2008, par le sénateur du Nouveau Mexique Pete V. Domenici, avec pour objectif de  » créer une société d’État qui aiderait au financement de l’énergie propre et à l’efficacité énergétique « . La loi aurait autorisé une banque à investir dans des projets liés à la production d’énergies propres. Cette loi n’est hélas pas allé plus loin que le Comité sénatorial de l’énergie et des ressources naturelles, mais visiblement, la Deutsche Bank et ClimateIntel ont fermement l’intention de s’en inspirer pour aller beaucoup plus loin. Je précise que ClimateIntel est un département spécialisé dans les problèmes juridiques et législatifs liés au changement climatique et aux énergies renouvelables. Ce département a été créé au sein du grand cabinet de droit international des affaires, Akin Gump, Strauss Hauer & Feld, fondé en 1945 au lendemain de la seconde guerre mondiale. Depuis peu les Etats-Unis disposent à la fois de la volonté de freiner le changement climatique et de l’appareil législatif nécessaire pour le faire (une loi impose désormais des investissements dans les énergies renouvelables) mais il manquait le mécanisme de financement. En créant REPIC l’administration Obama s’impliquerait directement non seulement dans le financement des projets d’énergies renouvelables mais aussi des nouvelles technologies qui permettent de les extraire, ouvrant ainsi la porte à de nouveaux « emplois verts » dont le chiffre ne pourrait qu’être en augmentation. Selon ClimateIntel (ICI), REPIC pourrait bénéficier non seulement à l’industrie des énergies renouvelables en accordant de nouveaux prêts commerciaux mais aussi à l’économie en général en réactivant un système de prêt aujourd’hui gelé.
Ainsi la banque fédérale d’investissement REPIC fournirait :
– des prêts directs pour la qualification des projets d’énergies renouvelables (E.R)
– des garanties de prêt aux banques commerciales dès lors qu’il s’agit pour elles d’ouvrir des lignes de crédits à des projets d’E.R.
– un soutien financier à des projets d’E.R. économiquement viables, mais qui impliquent la mise en oeuvre immédiate d’une technologie neuve, sans données historiques.
– la mise en place d’un système d’assurances spécifiques autour des projets neufs et des prototypes..
REPIC souhaite se présenter comme un interlocuteur unique dans l’administration d’un projet de façon à, je cite,  » dépolitiser les processus de sélection des projets ».
Dans le courant de la semaine prochaine, ClimateIntel et Deutsche Bank analyseront de façon plus détaillée toutes la gamme des propositions à faire pour que  » l’industrie des énergies renouvelables puisse se doter des moyens financiers indispensables à son démarrage sous la présidence de M. Barack Obama « .
L’acronyme REPIC n’a pas, dans la langue américaine, le même double sens qu’en français mais quand bien même il l’aurait, REPIC ne risque pas de signifier  » replonge » pour une économie américaine déjà totalement sinistrée. REPIC est au contraire une formidable lueur d’espoir pour les 10 millions de travailleurs sans emploi dans un pays où un taux de chômage historique fait désormais plier les rendements.
Article : Francis ROUSSEAU
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