NANTUCKET – (Etats-Unis) – 28/10/2009 – 3B Conseils –
Selon le journal The Nantucket Independent (ICI), le département de l’Énergie des Etats-Unis (DOE) a approuvé le mois dernier un financement d’un montant de près de $600.000 (599.547 exactement!) destiné au projet global d’exploitation des courants marins connu sous le nom de « Nantucket Edgartown Tidal Energy Project ». Le financement provient de l’Advanced Water Energy Power Programme du DOE, ce qui me permet de rappeler, une fois de plus, qu’aux Etats-Unis les énergies marines ne font pas l’objet de la même classification administrative qu’en Europe et sont intégrées dans les énergies hydrauliques en général (lacs, fleuves et mers confondus). La première étape du projet proprement dit devrait débuter en décembre 2009, le projet prévoyant d’être finalisé au cours des deux années à venir ou, au plus tard, début 2012. Ce projet, comme la plupart des projets d’énergies marines du Nord des Etats-Unis, est coordonné par le MREC (Marine Renewable Energy Centre) de l’UMass Dartmouth (Université du Massachusetts à Dartmouth).
C’est le consultant Harris Miller Miller & Hanson Inc. (HMMH) qui a été sélectionné par le ministère américain pour mener les études d’impacts environnementaux préalables à l’implantation des différentes technologies d’énergie des courants marins concernés. Le cabinet de consultant HMMH vient de confirmer le 21 octobre 2009 sur son site (ICI) cette demande. L’objectif de cette étude est d’évaluer les impacts potentiels associés à l’altération de transport des sédiments à travers deux types de technologies d’hydroliennes : l’une utilisant des turbines ouvertes à pales horizontales montées sur des monopodes ; l’autre utilisant des turbines à hélices horizontales flottant au-dessus de leurs amarres. Au terme de l’étude, une seule des deux technologies d’hydroliennes sera retenue et permettra très vite l’installation d’un convertisseur de 1,5 MW dans le Muskeget Channel à l’Est de Martha’s Vineyard.
L’étude se concentrera également sur la collecte et l’analyse d’informations concernant la présence et les impacts potentiels sur les espèces protégées présentes dans la zone du projet et notamment sur certaines espèces de tortues de mer et de phoques. HMMH et la Ville d’Edgartown utiliseront les renseignements recueillis pour appuyer les demandes de permis fédéraux et les demandes de permis locaux nécessaires à ce premier pilote. D’autres partenaires sont associés au projet dont la Woods Hole Oceanographic Institution, le Provincetown Center for Coastal Studies spécialisé dans la protection des écosystèmes côtiers mais surtout connu pour son engagement dans la protection des baleines et le Battelle Memorial Institute, une organisation privée dédiée à l’exploration des nouveaux champs scientifiques et technologiques.
Je rappelle que le MREC et la Nouvelle Angleterre ont déjà reçu une bourse de $950.000 du DOE. Le consortium MREC est actuellement financé par l’Unité collaborative de technologie du Massachusetts et l’Université du Massachusetts. Le Centre travaille déjà d’autre part, en collaboration avec les villes d’Edgartown et de Nantucket, à tester et développer d’autres projets d’énergies marines dans le Muskeget Channel, un endroit de confluence de courants entre les îles de Muskeget et Martha’s Vineyard. Une centrale d’éoliennes offshore est également prévue au large de Nantucket. L’installation de plusieurs types de technologies d’énergies marines dans cette région apparaît donc à terme comme inéluctable malgré les attaques NIMBY dont les premiers projets avaient été l’objet (notamment le projet éolien offshore) de la part de notables locaux dont feu le sénateur Kennedy.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés . Carte d’implantation des énergies marines dans le Muskeget Channel ©Harris Miller Miller & Hanson Inc.

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