France – 24/12/2019 – energiesdelamer.eu – Le document bilan sur les dix ans du programme des « investissements d’avenir » a été remis le 17 décembre au Premier Ministre Édouard PHILIPPE, par Patricia BARBIZET, présidente du comité de surveillance des investissements d’avenir. C’est le rapport d’évaluation du programme d’investissements d’avenir (PIA).

10 ans après son lancement, il est noté que le PIA a permis d’enclencher des transformations majeures de notre pays et de renforcer le potentiel de recherche et d’innovation de la France, par exemple :

  • –  en soutenant les initiatives d’excellence dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de doter la France d’universités de rang mondial, notamment grâce à des procédures rigoureuses de sélection des projets faisant appel à des jurys internationaux ;
  • –  en rapprochant le monde de la recherche et l’industrie, grâce à des programmes de recherche partenariale, de transfert technologique et de valorisation de la recherche publique dans ses différentes composantes ;

– en finançant des grands programmes d’investissement en matière universitaire (campus de Saclay, équipements de recherche…), de recherche biomédicale (réseaux hospitalo-universitaires, cohortes…) ou industrielle (filière aéronautique, nanoélectronique…) ;

– en aidant l’écosystème français de capital-investissement à se structurer et à mieux financer les start-ups des secteurs d’avenir comme la French Tech, les biotechs et la transition écologique et énergétique.

Ce travail d’évaluation a aussi mis en évidence un besoin de renouvellement de nos priorités stratégiques d’investissement, 10 ans après la définition du PIA 1, et de simplification et de lisibilité des outils d’intervention de l’État, pour mieux intégrer le soutien à la recherche et l’innovation dans les phases amont et aval.

« Un point essentiel est que la relation avérée entre la qualité de la cohérence stratégique et l’importance de l’impact des actions plaide pour un renforcement du cadrage stratégique et des évaluations ex ante des actions ».

 

Ce point suggère plusieurs éléments :

  • ―  l’importance que le Comité de surveillance soit vigilant sur la qualité de la cohérence stratégique, du cadrage amont des actions et du bon respect de la doctrine du PIA ;
  • ―  l’importance de consacrer du temps et des moyens au cadrage stratégique des actions et à l’évaluation ex ante au moment de leur lancement (la formulation claire des objectifs ; conformité avec la doctrine du PIA ; coordination avec les autres outils de politique publique ; prise en compte des capacités de déploiement, de développement ou d’industrialisation ; formalisation de feuille de routes stratégiques coconstruites avec les acteurs économiques et les différentes parties prenantes)
  • ―  l’importance de piloter le portefeuille des actions au niveau du PIA et au niveau des thématiques prioritaires (ex. ESR, énergie…) ou de groupes d’actions cohérents (ex. filières, challenges, technologies…) et trouver les équilibres entre les types de projets, l’amont et l’aval et encore, les stratégies orientées par la technologie et les stratégies tirées par le marché ou des défis sociétaux. Cette logique devrait permettre de trouver des équilibres (entre l’amont et l’aval, entre les stratégies orientées par la technologie ou tirées par le marché…) et de procéder régulièrement à des réallocations et des ajustements via des revues de portefeuille nourries de veille et de prospective (ex. technologies innovantes ou enjeux économiques ou sociaux émergents).

 

Le rapport remis par Patricia Barbizet suggère que « le retour d’actions du PIA dans les programmes ministériels puissent être une occasion pour inciter les administrations concernées à s’organiser voire à se transformer pour en assumer la responsabilité sans perdre les acquis de la gestion par le PIA (ex. pilotage de l’excellence ou vision stratégique d’un secteur). La DITP pourrait accompagner les directions concernées dans l’élaboration d’un projet de direction avec des jalons et des clauses pour reprendre progressivement le pilotage des actions.

 

Enfin, le PIA a été un outil conçu pour susciter et accélérer l’innovation sur le territoire national. Dans le cadre d’une stratégie de développement avec des priorités sectorielles identifiées, il serait utile que les actions du PIA soient complétées par un nouveau volet « Intelligence économique » qui permette d’acquérir des innovations développées dans d’autres pays et les compétences associées. Il est ainsi recommandé d’étudier la mise en place d’un fonds stratégique pour l’innovation permettant d’acquérir des innovations (maîtrise, importation ou usage de technologies et compétences clés…) qui ont été développées dans d’autres pays et qui seraient utiles à la France en termes d’intelligence économique. Il s’agit d’une initiative que l’on retrouve dans plusieurs pays (ex. In-Q-Tel aux Etats-Unis ; Temasek à Singapour) et qui vise à renforcer la compétitivité du tissu économique national en protégeant ou en acquérant des technologies considérées comme stratégiques pour la base industrielle et technologique du pays. Ce dispositif pourrait être articulé avec un éventuel dispositif européen.

 

La Rédaction reviendra prochainement sur le Rapport …

Source : Premier Ministre


Publicités Google :