Danemark – Vendredi 1er/11/2019 – energiesdelamer.eu. En bon ex-pétrolier avisé, Ørsted a, à la veille de l’annonce de ses résultats trimestriels, révisé ses prévisions de productible pour sept parcs éoliens en mer. La cause : une meilleure prise en compte, au regard de l’expérience et des outils de simulation de l’effet de blocage et de l’effet de sillage.

 

 

Ørsted a donc publié ses résultats financiers du troisième trimestre plus tôt que prévu. Cette annonce, qui a été faite juste avant de présenter des résultats en hausse de 19% (Ebitda à 12,9 milliards de couronnes danoises, soit 1,73 md€) sur les trois premiers trimestres de 2019 par rapport à la même période de 2018, ainsi qu’une augmentation de 23% des revenus de ses parcs offshore (Ebitda à 10,6 mdDKK), est assez unique en son genre dans les énergies renouvelables… Mais doit s’appeler en bon franglais un « profit warning »…

 

Surtout après la publication du rapport de l’AIE sur l’offshore éolien, qui rappelle que les facteurs de charge actuels des éoliennes offshore sont de 43% (en 2018), mais que la montée en puissance des turbines de grandes tailles devrait porter ce chiffre à 50% et plus.

Pour Ørsted, la « perte » à venir est faible, puisqu’il s’agit des projections de productible à terme qui passeraient de 48% à 50% puis en raison de l’ajustement des prévision à 48% soit – 2%.

Le groupe danois explique par la voix de son CEO Henrik Poulsen, avoir conduit « un projet complet, qui a été finalisé et présenté au conseil d’administration le mardi 29 octobre, afin d’améliorer les modèles et les processus que nous utilisons pour prévoir la production d’énergie de nos parcs éoliens offshore en fonction de notre accès à des données de production détaillées de notre portefeuille d’actifs. Le projet a nécessité l’analyse avancée d’une longue liste de variables ayant une incidence sur notre production. C’est ainsi que nous avons mis au point de nouveaux modèles exclusifs pour prévoir notre production d’énergie à venir.

Le projet nous a amené à conclure que nos prévisions de production actuelles sous-estiment l’impact négatif de deux effets sur l’ensemble de notre portefeuille d’actifs, à savoir l’effet de blocage et l’effet de sillage. »

Ørsted a ainsi passé en revue l’effet de blocage qui résulte du ralentissement du vent à l’approche des éoliennes, sachant que cet effet joue sur chaque éolienne individuellement, et qu’il y a un effet de blocage sur l’ensemble du parc qui est supérieur à la somme de l’ensemble des effets sur chaque machine. Et de conclure : « nous avons historiquement sous-estimé ces effets de blocage. Cette constatation est également corroborée par le récent rapport de DNV GL, consultant du secteur, sur le blocage, qui indique que cet effet est plus largement sous-estimé. »

Le deuxième effet repris par le groupe danois est l’effet de sillage dans les parcs éoliens et entre les parcs éoliens voisins. Il y a un effet sillage après chaque éolienne où le vent ralentit.

Au fur et à mesure que le vent souffle, le sillage se propage et la vitesse du vent se redresse. Cet effet, les éoliennes se protégeant et s’impactant mutuellement, « fait depuis longtemps l’objet de nombreuses modélisations de la part du secteur », indique Ørsted. Mais le groupe ajoute que « nos résultats indiquent un effet négatif sur la production plus important que celui prédit par les modèles précédents. »

D’où un passage du taux de retour sur investissement pour sept parcs gagnés via des appels d’offres (Borssele 1 & 2, Hornsea 2, German Cluster 1, Gode Wind 3 & 4, Greater Changhua 1 & 2a, Greater Changhua 2b & 4 et Revolution Wind) avec une cible réduite de 7,5-8,5% à 7,0-8,0%.

Le sujet avait été évoqué à l’occasion de la présentation des résultats du groupe espagnol Iberdrola, son CEO, Ignacio Galan ayant balayé la question d’un revers de main, en indiquant que « ce phénomène nous est arrivé il y a 20 ans (sur des parcs terrestres donc, ndlr) ». Et d’ajouter, « cela fait partie de la courbe d’apprentissage étape que nous avons passée (depuis). Je suis certain que nos collègues, quand ils auront (installé) autant de turbines que nous, sauront (aussi) comment modifier les outils. »

 

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La société a déclaré que les nouvelles prévisions de production n’affecteraient pas ses autres objectifs de production à long terme. L’objectif d’Ørsted en matière de rendement moyen du capital employé est de 10% pour la période allant de 2019 à 2025.

Les actions Ørsted, ont chuté de 8% peu de temps après la publication de la mise à jour du marché mardi dernier à midi, tandis que d’autres acteurs du secteur de l’énergie éolienne cotés en bourse ont également connu des revers après que Ørsted eut averti des implications potentielles pour l’ensemble du secteur. 

 

 

 

 

Ørsted a également averti les investisseurs de l’impact négatif de la baisse du tarif de rachat qu’il a dû absorber à Taïwan et a déclaré « avoir augmenté l’estimation de Capex pour le portefeuille de développement de Deepwater Wind premier parc éolien en mer aux Etats-Unis équipé de cinq turbines Haliade 150-6 MW aux États-Unis, principalement liée aux actifs de transport ». Il a annoncé son intention d’économiser 500 millions de couronnes danoises ($74 à 90 millions) entre 2020 et 2022, dont la moitié « proviendra de réductions de nos dépenses de personnel, tant internes qu’externes ».

 

Sources : Ørsted – Financial Times


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