UK – Jeudi 13/06/2019 – energiesdelamer.eu. 611 juridictions de 13 pays ont déclaré une urgence climatique. Les populations couvertes par les juridictions ayant déclaré une urgence climatique représentent 78 millions de citoyens, dont 34 millions au Royaume-Uni. Cela signifie qu’en Grande-Bretagne, environ 51% de la population vit dans des zones qui ont déclaré une urgence climatique, 32% au Canada et environ 15% en Nouvelle-Zélande…

 

Le 28 avril 2019, le premier ministre du gouvernement écossais, Nicola Sturgeon, avait déclaré une urgence climatique lors de la conférence annuelle du Scottish National Party. Le 1 er mai 2019, le parti travailliste britannique avait présenté à la Chambre des communes une motion non contraignante tendant à déclarer «une urgence environnementale et climatique», qui a été adoptée par les députés du Parlement.

Après avoir déclaré l’état d’urgence climatique, le gouvernement britannique a annoncé le 11 juin qu’il inscrira dans la loi un objectif de neutralité carbone en 2050. Le Royaume-Uni est ainsi la première grande économie au monde à prendre cette mesure.

Le tout premier pays a inscrire cet objectif avec un plan précis a été la République du Costa Rica dont vous pouvez lire l’interview exclusive de Luis Guillermo Vilas, (ancien président de 2014 à 2018). Il a été fait Doctor Honoris Causa de la Rochelle université par Jean-Marc Ogier son président, pour son rôle et son engagement en faveur de la protection de l’environnement, du littoral et de la biodiversité avant d’intervenir aux 2èmes Rencontres Ludi organisées les 16 et 17 mai dernier.

L’annonce du gouvernement britannique fait suite à la publication du rapport rédigé par le Comittee on Climate Change (CCC) qui préconisait l’adoption de cet objectif. Selon le communiqué d’europeanclimate.org, le CCC avait inspiré Emmanuel Macron dans la création du Haut Conseil pour le Climat en France. Cet organisme indépendant avait alors estimé que les investissements nécessaires pour atteindre cet objectif révisé à la hausse ne seraient que de 1 à 2 % du PIB, soit le même que celui estimé il y a dix ans pour atteindre l’objectif précédent (-80 % d’émissions en 2050).

Explications

Le gouvernement britannique modifiera l’actuelle Loi sur les changements climatiques de 2008 via le mécanisme juridique de « législation secondaire » plutôt que d’introduire un nouveau texte de loi. Cela signifie que le Royaume Uni devrait rapidement inscrire l’objectif de neutralité carbone dans la loi, d’ici seulement quelques semaines, prenant ainsi les devants sur la France. A noter, l’adoption rapide de la loi était une demande clé des militants.

Pour Laurence Tubiana, architecte de l’accord de Paris et directrice générale de la Fondation européenne pour le climat, « Il s’agit là d’un engagement historique qui aura des répercussions partout dans le monde. Tous les regards vont maintenant se tourner vers le reste de l’UE pour tenir cet engagement et accélérer le rythme de la décarbonation sur l’ensemble du continent. »

Cette annonce reflète également l’émergence rapide d’un consensus au sein d’un large éventail de secteurs clés au Royaume-Uni, avec le soutien des grandes entreprises et du CBI (équivalent du Medef), des professionnels de santé, des scientifiques du climat et des leaders confessionnels, qui ont tous adressé des lettres à Madame Theresa May, premier ministre ces derniers jours. La National Farmers’ Union, principale porte-parole de l’agriculture au Royaume-Uni, s’est également fixé récemment l’ambition d’atteindre l’objectif de zéro émission nette de GES d’ici 2040. En outre, le Royaume-Uni se porte candidat pour accueillir l’année prochaine les négociations de l’ONU sur le climat – COP 26.

Ces avancées s’inscrivent dans un contexte de préoccupation croissante de la société civile au Royaume-Uni et ailleurs, illustrée notamment par les actions de désobéissance civile du mouvement Extinction Rebellion et des différentes grèves des jeunes pour le climat.


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