France – 11/10/2021 – energiesdelamer.eu. Les groupements d’intérêt scientifiques restent l’exception dans l’éolien en mer. Mais l’observatoire national de l’éolien en mer, récemment annoncé par le Premier ministre, s’inscrit dans la même philosophie.

Le groupement d’intérêt scientifique (GIS) est un dispositif bien connu des projets de recherche. Il permet de lier plusieurs thématiques et de jeter des ponts avec des entités extérieures au projet.

En revanche, lorsqu’Engie le propose pour le parc de Dieppe-Le Tréport dans sa réponse au deuxième appel d’offres français lancé en 2014, c’est une première dans l’éolien offshore. Le principe, repris par l’Etat dans les arrêtés d’autorisation, s’appliquera également au parc de Yeu-Noirmoutier.

Après deux réunions de préfiguration en 2017 et 2019, ce second GIS a été scellé en juillet dernier par une convention rassemblant 21 partenaires, dont le Pôle Mer Bretagne-Atlantique, le Weamec (West Atlantic Marine Energy Community), l’Ifremer, l’Office national de la biodiversité… EDF, qui n’appartient pas au consortium, mais partagera son retour d’expérience sur le parc de Saint-Nazaire.

Valoriser et vulgariser les connaissances acquises

« Au-delà du suivi réglementaire de l’impact environnemental des projets, notre mission s’étend à l’acquisition de connaissances, leur valorisation et leur vulgarisation », précise Nicolas Peignet, chargé de la création du GIS EMYN et responsable Etudes & Relations Pêche Professionnelle.

« Le GIS a vocation à fonctionner comme un bureau local de diffusion de connaissances sur le milieu marin », ajoute Matthieu Carrette, responsable des relations locales pour Eoliennes en mer Île d’Yeu et de Noirmoutier.

Conformément à la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, « Les maîtres d’ouvrage, publics ou privés, doivent contribuer à l’inventaire (du patrimoine naturel) par la saisie ou, à défaut, par le versement des données brutes de biodiversité acquises à l’occasion des études d’évaluation préalable ou de suivi des impacts réalisées dans le cadre de l’élaboration des plans, schémas, programmes et autres documents de planification (…) des projets d’aménagement soumis à l’approbation de l’autorité administrative. »

« Les données sont donc versées à une plateforme publique, mais sous une forme brute qui nécessite d’être vulgarisée pour devenir accessible au public », souligne Nicolas Peignet.

Le nouvel esprit de la concertation

La première mission de ce GIS consistera en une relecture des fiches protocoles, une occasion d’expliquer l’objet des mesures, l’analyse des résultat et leur utilisation. Par exemple, pour décider de l’emplacement des sous-stations électriques.

Son budget, assumé par Engie, a été ré-évalué de 650.000 à 1 million d’euros. Le Comité de pilotage, qui se réunira en 2022, pourrait voter un appel à projets permettant de mobiliser de nouvelles sources de financements, notamment aux aides des collectivités.

Concertation, GIS et débat public de la CNDP

Depuis, la philosophie de la concertation a évolué. Le débat public après une saisine de la CNDP est mené beaucoup plus en amont, avant la désignation précise des zones pour les appels d’offres pour l’éolien en mer. En outre, des documents stratégiques de façade (DSF), précisant les conditions de mise en œuvre de la stratégie nationale pour la mer et le littoral de février 2017, ont été adoptés pour chacune des quatre façades maritimes métropolitaines : Manche-Est-Mer du Nord, Nord-Atlantique-Manche Ouest, Sud Atlantique et Méditerranée.  Les documents, qui comportent notamment une planification spatiale sous la forme d’une carte des vocations des espaces maritimes, doivent être révisés en 2025.

Bientôt un observatoire de l’éolien en mer

Le manque de données robustes n’en reste pas moins une réalité, comme l’a rappelé la présidente de la Commission Nationale du Débat Public, Chantal Jouanno lors du colloque annuel du SER le 7 octobre. Du pain sur la planche pour l’organisme annoncé par le Premier ministre dans le cadre du prochain projet de parc éolien normand, à côté de celui existant déjà au large de Barfleur : « un nouvel observatoire national de l’éolien en mer, qui permettra notamment de mettre à disposition de tous la synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur les effets des parcs éoliens en mer sur la biodiversité ».

POINTS DE REPÈRE

  • Nicolas Peignet est chargé de Projets d’Energies Marines Renouvelables chez ENGIE GREEN / OCEAN WINDS (OW).

France – 08/10/2021 – energiesdelamer.eu. Publié en avant-première dans l’hebdomadaire energiesdelamer.eu de vendredi.

Complément d’information. Le lancement du Groupement d’Intérêt Scientifique Eolien en Mer, s’est tenu à Dieppe, le 3 février 2020.

GIS Éolien en mer EMDT

Inédite à l’échelle d’un parc éolien en mer en France, la création de ce GIS, qui est un engagement d’Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport (EMDT), contribuera à renforcer les connaissances scientifiques du milieu marin en y associant les acteurs du territoire tout au long de la vie du parc, mentionne EMDT.

L’objet de ce GIS, dont l’idée est née au cours du débat public qui s’est tenu en 2015, est de suivre les impacts du projet éolien en mer pour assurer la meilleure intégration possible à son environnement. Le directeur et responsable des Relations Locales du projet Eoliennes en mer Dieppe Le Tréport était Christophe Leblanc.


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