France – Mardi 09/04/2019 – energiesdelamer.eu. La dernière séance plénière du Conseil Économique, Social et Environnemental Régional de Nouvelle-Aquitaine (ou CESER), qui a eu lieu vendredi 5 avril dernier, s’est prononcée notamment sur la nouvelle stratégie du Port de Bordeaux.

En novembre 2017, le CESER analysait dans un rapport http://ceser-nouvelle-aquitaine.fr/rapport-ports-de-commerce-nouvelle-aquitaine/

 la situation économique des ports de commerce régionaux.

Quelles complémentarités des ports de Nouvelle-Aquitaine avec cinq ports à statuts différents ? 2 Grands Ports Maritimes dépendant de l’Etat : La Rochelle et Bordeaux, un port transféré à la Région : Bayonne, 2 ports transférés au Département de Charente-Maritime : Rochefort et Tonnay-Charente.
• Près de 22 millions de tonnes de marchandises (6,2 % de l’activité nationale), principalement vrac, céréales pour La Rochelle, produits pétroliers raf nés pour Bordeaux. • 615 emplois directs, des dizaines de milliers indirects ou induits.
• 87 % du transport de marchandises par la route.

 

Quelles capacités à déployer une politique de développement économique et environnemental ? Comment favoriser le report modal entre le fer et la mer ?

 

Au moment où les Régions sont dotées de nouvelles compétences en matière de développement économique et de transport, le Président du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine avait interrogé le CESER sur les options possibles.

Après avoir consulté les parties prenantes des cinq ports de Nouvelle- Aquitaine, le CESER dresse l’état des lieux, identifié les concurrences et complémentarités des ports, et propose des arguments pour ou contre une gouvernance régionale. La pluralité d’acteurs, la diversité des modes de gestion des ports et la sensibilité du sujet rendent difficile un choix tranché. Les ports sont clairement identifiés comme un élément moteur du développement économique, pourvoyeurs d’activités et d’emplois.

« La première façade maritime française n’est plus qu’un acteur de second rang et s’inscrit dans un contexte particulièrement dégradé », tout en estimant que pour faire face à une baisse d’activité et à une situation économique et sociale difficile, les collectivités territoriales devaient continuer à investir. La fusion des ports de Bordeaux et de la Rochelle, un temps évoquée, tout comme la régionalisation du Port de Bordeaux, ont suscité de nombreuses frilosités.

Dernièrement, le Grand port maritime de Bordeaux a nommé Jean-Frédéric Laurent à sa direction générale. Interrogé par La Tribune et Sud-Ouest, ce dernier dessine les premiers axes d’une nouvelle stratégie.

D’après «Aqui»Le CESER, lui, s’est montré particulièrement méfiant face à la présentation d’un « contrat de partenariat et de projets », associant le Grand Port Maritime de Bordeaux et les collectivités territoriales concernées » (Bordeaux-Métropole, le Département de la Gironde et la Région Nouvelle-Aquitaine).

« Le projet industriel n’est pas très détaillé », avait déploré ainsi Dominique Chevillon le directeur du CESER.

« Il faut que ce grand port retrouve une place qu’il a un peu perdu dans l’économie régionale ».

Le CESER regrette l’absence de concertations « incluant les organisations syndicales ainsi qu’un certain nombre d’associations (associations environnementales notamment) pour qu’au-delà de l’approche strictement économique, les questions sociales, de conditions de travail ou les questions écologiques… soient prises en compte », et pose la question des enjeux environnementaux et de sécurité maritime du site.

« Des efforts ont manifestement été consentis ces dernières années pour contenir l’impact sur les milieux, pour assurer le respect des réglementations spécifiques et sensibiliser les acteurs portuaires à la nécessaire réduction des nuisances. Deux sources d’inquiétude sont exprimées, la première sur l’impact du trafic maritime au regard des émissions de gaz à effet de serre et le développement du tourisme de croisières, susceptible de générer des conséquences importantes sur les milieux et sur le cadre de vie des habitants. La seconde tient à l’augmentation du gabarit et du tonnage des bateaux circulant au large les côtes de Nouvelle-Aquitaine ou accostant dans les infrastructures portuaires ».

Ainsi, l’Assemblée a suggéré la mise en place d’une démarche ISO 26000, qui porte sur la responsabilité sociétale des entreprises par rapport à la question du développement durable…. Et en ce qui concerne la régionalisation du site, le CESERse montre bien plus timide sur la question : « Il faut parler des ambitions du projet avant de parler des compétences parce que ce n’est pas avec elles qu’on gagne la partie », précise son président. 


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