UK – Jeudi 07/03/2019 – Flash – energiesdelamer.eu. Le ministère britannique chargé de l’énergie, le BEIS, a annoncé ce jeudi 7 mars son très attendu « accord sectoriel pour l’éolien offshore (et onshore) » Industrial Strategy.

 

Une feuille de route pour un objectif de capacité installée de 30 GW d’éolien en mer d’ici 2030, visant à donner de la visibilité à une industrie qualifiée de « success story » par le BEIS lui-même.

 

Un projet commun gouvernement/industrie qui a démarré en mars 2018 par le remise au BEIS des propositions du « conseil de l’industrie éolienne offshore » et qui constitue le dixième engagement britannique en faveur d’un secteur industriel spécifique.

 

Cet accord sectoriel passe en revue l’ensemble de la filière, avec des engagements en matière de soutien des prix et des investissements dans la chaîne d’approvisionnement, auxquels s’ajoutent des ambitions élevées en matière de contenu local, d’exportations et de création d’emplois au cours de la prochaine décennie.

 

 

L’accord sectoriel donne d’abord de la visibilité, en confirmant l’engagement du gouvernement britannique à lancer des appels d’offres (rounds) via des contrats pour différence (CfD) tous les deux ans à compter de cette année 2019. Les enchères « au cours des 10 prochaines années » seront financées sur un budget de 557 millions de livres (648 M€), signale le BEIS.

 

Par ailleurs, l’accord sectoriel fixe un objectif de « sourcer » localement l’industrie pour les parcs éoliens offshore à 60%, en hausse par rapport à l’objectif de 50% fixé en 2013.

 

Cette montée en puissance, qui tient compte de l’évolution du secteur outre-Manche, vise à favoriser le développement de la chaîne d’approvisionnement locale afin de maximiser les avantages de l’éolien offshore pour l’économie.

 

L’accord comprend également un partenariat de croissance éolienne offshore (Offshore Wind Growth Partnership) pouvant aller jusqu’à 250 M£, qui vise à renforcer la chaîne d’approvisionnement, à accroître la productivité et à faciliter l’innovation. Ce partenariat sera formellement lancé en mai 2019.

 

 

L’exportation

 

Un partenariat entre le ministère du Commerce et les sociétés britanniques de la filière éolienne offshore sera mis en œuvre pour aider les petits fournisseurs à exporter pour la première fois.

 

Selon les chiffres de la filière, celle-ci envisage de multiplier par cinq ses exportations mondiales pour atteindre 2,6 milliards de livres par an d’ici 2030 ; l’Europe, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et les États-Unis étant désignés comme des marchés-clés en termes d’export.

Le gouvernement britannique fournira également 4 M£ aux entreprises britanniques « pour partager leur expertise et s’ouvrir de nouveaux marchés » via un programme d’assistance technique visant à aider des pays comme l’Indonésie, le Vietnam, le Pakistan et les Philippines à développer l’éolien offshore.

 

Des mesures pour la formation 

Parmi les autres mesures continues dans cet accord sectoriel, à noter la mise en place d’un “Offshore Energy Passport”, qui serait reconnu hors du Royaume-Uni destiné aux entités désireuses de transférer leurs compétences et leur expertise vers d’autres secteurs énergétiques.

 

La formation n’est évidemment pas oubliée, avec un engagement de l’industrie à développer les compétences dans l’enseignement, afin de disposer d’une expertise britannique. La filière se donnera d’ailleurs un objectif chiffré en termes d’apprentis lors de la semaine de l’offshore éolien prévue en novembre prochain. La semaine de l’offshore éolien en 2020 sera enfin l’occasion de faire un premier point de suivi sur l’évolution de la filière.

 

L’emploi X 4 d’ici 2030

 

L’ensemble de ces actions doivent permettre de booster le nombre d’employés dans le secteur, pour le faire passer de 7 200 équivalents-temps plein à 27 000 à l’horizon 2030.

Last but not least, la filière s’engage à favoriser l’emploi des femmes, qui comptent aujourd’hui pour 16% des emplois du secteur. L’objectif fixé est de passer à 33% d’ici à 2030, voire 40% en prenant en compte les formations académiques.

« Cet accord sectoriel va donner un coup de pouce à la révolution offshore éolienne, apportant une énergie propre et verte, qui alimente les foyers et les entreprises du Royaume-Uni, apportant des investissements dans les communautés côtières et garantissant le maintien de notre position de leader mondial dans ce secteur porteur », a déclaré la secrétaire d’Etat à l’Énergie, Claire Perry. Et d’ajouter que « d’ici à 2030, un tiers de notre électricité proviendra de l’éolien en mer, apportant des milliers d’emplois qualifiés dans l’ensemble du pays, renforçant la supply chain britannique et entraînant une multiplication par cinq des exportations. Ceci constitue bien notre stratégie industrielle en action. »

 

L’Ecosse favorable

 

La filière écossaise a été la première à répondre, accueillant très favorablement cette annonce. Le calendrier est en effet en complet accord avec la volonté du gouvernement écossais. Pour Fabrice Leveque, conseiller de Scottish Renewables, « les avantages concrets réalisés dans des villes comme Hull et Lowestoft (en Angleterre, ndlr) commencent maintenant à apparaître dans les villes côtières écossaises telles que Wick et Invergordon, ce qui annonce un nouvel avenir énergétique durable à partir des activités marines ».

Quant au ministre écossais de l’Energie, Paul Wheelhouse, il a également salué l’accord, rappelant que « l’Écosse est internationalement reconnue comme un site clé dans le développement du secteur éolien offshore avec des projets de premier plan dans le secteur éolien offshore posé et flottant ».

Co-président de l’Offshore Wind Industry Council et directeur général chargé de l’éolien en mer au Royaume-Uni du danois Ørsted, Benj Sykes, indique dans le communiqué du BEIS que ce « secteur innovant en permanence est en train de revitaliser de nombreuses parties du pays qui n’ont pas eu de telles opportunités dans les années passées, notamment les zones côtières de Wick, au nord de l’Ecosse, à l’Île de Wight, et de Barrow-in-Furness au Humber. Les entreprises bourgeonnent au sein de clusters, créant de nouveaux centres d’excellence de cette croissance verte. L’accord sectoriel garantira que ces entreprises et d’autres remporteront des contrats ici mais aussi ailleurs dans le monde dans un marché mondial de l’éolien en mer qui devrait représenter quelque 30 milliards de livres d’ici à 2030. »

 

 

 

Points de repère

07/03/2019 – UK – Rapport Industrial Strategy


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